Ça fait un mois que j'ai quitté N. Je pense à lui encore par moment. Je souris en voyant son équipe de rugby préférée à la télé, je me souviens de la façon dont il me regardait, je l'imagine lorsqu'il se rend à son entrainement... Mais je m'habitue à son absence.
Alors la nuit dernière j'ai fait la fête avec mes amis –Attention, ne pensez pas que je suis le genre à sortir toutes les semaines de l'année !- et j'ai encore un peu plus laissé N. derrière moi. J'ai ri, bu, dansé, j'ai joué au foot avec les gars, j'ai même fait de la balançoire. J'ai trinqué une fois, deux, trois, quatre, j'ai regardé l'équipe de France à la télé, bien que je me foutais complètement de ce match. Puis je suis sortie en boite. Je monte en voiture avec les gars, je rigole encore plus fort lorsque mes deux copains à mes côtés me retiennent à mon siège quand on s'aperçoit que me ceinture ne fonctionne pas.
Et on arrive en boite. Passage au vestiaire, je ne me m'arrête pas au bar. Je veux juste danser jusqu'à pas d'heure. Ma meilleure amie me rejoint dans la foule, on danse comme si on était seules au monde. Puis les gars arrivent, on passe la soirée à danser avec eux, à rire encore. Petit à petit, la boite se vide. Et petit à petit, un de mes amis se rapproche de plus en plus de moi. Ce gars-là, c'est P.
On danse à deux, il me fait hurler de rire en allant draguer une femme de 50 ans, on trinque ... Puis arrive le moment où le DJ annonce que la boite va fermer et lance une musique douce (Mistral Gagnant de Renaud, il me semble). C'est la dernière, et P. danse en me serrant contre lui. Cette fois on ne rit plus. Ses yeux sont plongés dans les miens. Merde, je n'avais jamais fait attention à ses yeux bleus. Il est à tomber tout d'un coup. Et je comprends ce qui est en train de se passer. Il se penche vers moi et c'est plus fort que moi. On s'embrasse sur la scène de la boite sous les acclamations de nos amis et du DJ. Il m'embrasse tendrement, j'en ai des frissons lorsque ma main se glisse dans ses cheveux.
J'arrive pas à croire que ça arrive. On rentre à la maison de notre copain et le soir même, P. et moi passons la nuit ensemble ... Le lendemain matin, je me réveille dans ses bras.
Et là, ma pensée n°5 :
« Oh, oh. »
Mes premières pensées vont à N. évidemment. Et s'il l'apprend ? Il sera blessé, c'est certain. Je me lève et affronte les sourires lourds de sous-entendus de mes amis, évitant soigneusement le regard de P. J'échange quelques mots avec lui, des banalités, engloutis rapidement un petit-déjeuner, salue tout le monde, dépose un bisou sur la joue de P. puis je rentre chez moi.
L'après-midi même, ma meilleure amie reçoit un message de N. (qui est aussi un de ses amis) pour lui demander si la soirée s'est bien passée et si je suis restée sage. Moment gênant. Je lui demande de mentir et de ne pas parler de ma nuit avec P.
J'ai peur qu'il ne l'apprenne, pourtant je ne regrette absolument pas ce qui s'est passé. Ça a été une soirée, une nuit incroyable. Et même si avec P., ça ne signifiait sans doute rien de sérieux, je ne regrette rien. Je l'ai fait, et ça aussi permis de continuer à tirer un trait sur N. J'avance.
Tout va vite en ce moment dans ma vie, mais je n'ai pas envie de ralentir. Je veux la vivre.
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Vivre Jeune
AcakC'est la vie d'une meuf de 20 ans. Elle a des rêves plein la tête, elle est impulsive, parfois maladroite, elle se pose des questions souvent. Elle prend sa vie comme elle vient et fait en sorte que sa barque ne chavire pas. Pour l'instant elle ne...