Pensée n°10 : Les mauvais choix.

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Dans la vie, on est confrontés à des choix tous les jours. Je prends un parapluie ou non ? Quel trajet sera le plus rapide ? Je coche la réponse A ou la B à ce QCM ? Je vais faire du sport ou je reste devant la télé ? Des choix plus ou moins anodins. Mais comment être surs qu'ils seront les bons ? La certitude n'existe pas. On fait des choix, on lance les dés et on espère.

J'ai choisi, il y a quelques temps. Entre G., A. et H., j'ai choisi. Je ne voulais pas choisir. Il le fallait, simplement.

J'ai pris de la distance avec G, volontairement. Parce que ce n'est pas sain d'avoir quelqu'un dans la peau, et d'attendre et attendre encore. L'espoir fait vivre ? C'est des conneries. L'espoir fait survivre à la limite. Et moi je voulais vivre à 200%. Alors j'ai tiré un trait sur celui qui aurait pu être le bon, c'est encore aujourd'hui une évidence pour moi.

Il y a A. A est rassurant et touchant. Et il y a ce truc entre nous, cette étincelle quand on se regarde. On se chamaille, toujours l'un derrière l'autre. Un soir il m'embrasse. C'est inévitable et c'est passionné, charnel. C'est comme un impact que je voyais arriver. Je ne savais juste pas quand il aurait lieux. Et puis un autre soir, et encore un autre. Il fait tout pour gagner ma confiance, me dit qu'il a tourné la page avec son ancienne copine et qu'il pense à moi depuis longtemps déjà. Il me dit à l'oreille les mots qu'on veut entendre et se confie à moi, me parle de son cœur brisé qu'il a reconstruit. Il est sincère, je le sais. Et si j'ai confiance en lui, c'est en moi que je n'ai pas confiance, j'ai peur de le décevoir. Alors j'essaie de mettre de la distance, mais lui franchit toutes les barrières que j'impose entre nous. Et je commence à apprécier ce sentiment de sécurité quand il me serre contre lui. J'aime sa vulnérabilité. J'aime sa façon de me serrer contre lui quand il s'endort. J'aime son insolence, son côté mauvais garçon autant que ses yeux doux quand il me regarde. Les barrières se fissurent, et bien que je lui rappelle sans cesse que ne nous ne sommes pas un couple, je commence à chercher sa présence, quand il ne dort pas avec moi.

A côté il y a H. Je parle de plus en plus souvent à H. On va boire un verre en terrasse tous les deux à plusieurs reprises. Et les choses auraient été tellement plus simples si ces rencards avaient été d'un ennui mortel. Mais le courant passe. On rigole beaucoup ensemble. Et le temps file sans que je ne le voie passer. H a ce côté posé qui est rassurant. C'est un passionné et il se montre tellement attentionné avec moi. Il sait ce qu'il veut, et je commence à comprendre qu'il me veut moi. Un soir, en sortant du cinéma il m'embrasse. C'est un baiser tendre, spontané. Exactement comme je l'avais imaginé. Parce que je ne pouvais pas m'empêcher de l'imaginer.

Mais le soir-même où H m'embrasse, je sais qu'il faut faire un choix. Ça fait des semaines que je cherche en vain une réponse. Et ce soir-là, elle me parait tellement évidente. C'est A. Evidemment que c'est lui. Tous les voyants sont au rouge pour A et tous sont au vert pour H. Pourtant je le sais : c'est A. C'est lui que je veux. Manque plus qu'à agir.

Je mets au courant H qui ne savait pas que je fréquentais A. Je lui dis tout. Je lui dis que je fréquente son ami A sans pour autant être en couple avec lui et qu'on ne s'est rien promis jusqu'à présent. Je lui dis que ça des semaines que je suis mal à l'aise, embarrassée par cette sensation de jouer entre deux tableaux. Je lui dis que je suis désolée, que je n'ai été honnête ni avec lui, ni avec moi. Il le prend comme un coup de massue. Mais sa gentillesse reprend le dessus sur la déception et il m'assure qu'il ne m'en veut pas. Il se contente de parler moins qu'avant.

Puis vient le temps de dire à A. ce qu'il s'est passé avec H. Il est crispé quand je lui raconte, je sens qu'il est un peu en colère mais il finit par m'embrasser en me faisant promettre que si on n'est pas vraiment un couple officiel, on s'interdit dorénavant d'embrasser qui que ce soit d'autre. Et notre histoire continue.

Voilà comment j'ai fait un choix. Voilà comment j'ai fait un mauvais choix.

Parce que plus je m'attache à lui, plus je sens que lui se détache. Je refuse de voir les petits détails qui pourtant sont si parlants : le temps de réponses aux messages qui s'allonge, ses départs en vitesse le matin et ses visites qui sont moins fréquentes. Je m'inquiète mais ses baisers me persuadent du contraire. Et je deviens aveugle à tout. Je ne vois que ses bras solides et si rassurants autour de moi.

Et il y a eu cette soirée où j'ai pris mon courage à deux mains et essayé de lui faire dire ce que je n'avais aucune envie d'entendre.

« Je ne sais plus ce que je veux, lâche-t-il sans même me regarder dans les yeux. »

Le coup est rude, ma gorge se noue et je mène une lutte intérieure pour ravaler mes larmes, lui dire qu'il n'a qu'à réfléchir. Et foutre le camp.

Il m'avouera plus tard, par message, qu'il a encore du mal à surmonter sa dernière séparation. Le sentiment de trahison que je ressens est tellement intense que je pourrais en hurler à plein poumons. C'est aussi bien qu'il me dise tout ça par message. Ça m'évite de fondre en larme devant lui. Chaque message qui suit est une claque de plus, même s'il fait tout pour que ne lui en veuille pas. Il me dit que je lui plais, que ce n'est pas de ma faute, qu'il a encore plein de soucis. Les formules habituelles. Mais c'est trop tard. Je me sens trahie. Et pire que ça, je me sens humiliée.

Je lui en veux mais je m'en veux tellement plus. J'ai fait un mauvais choix. Pourtant je ne voudrais pas faire marche arrière. J'ai juste fait un mauvais choix.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 22, 2018 ⏰

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