Ma jeunesse

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A 5 ans j'arrivai à Genève et je m'intégrais assez rapidement. Mon père était déjà ici depuis 10 ans et lorsqu'il eut assez d'argent il nous fit venir ma mère et moi.
Au début, nous vivions dans un petit appartement, mais très vite on manqua d'espace. Il faut dire que nous étions 3 dans une toute petite chambre et c'est ce qui poussa ma famille à déménager dans un appartement assez grand pour que je puisse avoir ma propre chambre.

Quelques années plus tard, ma petite sœur était née. Antigona, magnifique petite fille dont les yeux à peine plus clairs que les miens laissaient apparaître toute la fragilité et l'innocence de ce petit ange. Je dois l'avouer, j'étais heureuse de ne plus être fille unique. Que ce soit une petite sœur ou un petit frère m'était égale, je voulais juste ne plus être seule. Mon père, en revanche semblait moins enthousiaste. Il aurait préféré un garçon.

Je commençais l'école dès mon arrivée en Suisse. J'avais déjà 5 ans alors j'intégrais directement la deuxième année de primaire en classe d'accueil. En effet, ici les enfants débutaient l'école à 4 ans. J'avais envie de tout connaître de la Suisse et bien sûr le français. Maintenant que j'y étais, je devais m'adapter et profiter de la chance que j'avais, car c'est ce que m'avaient dit beaucoup de mes amis du Kosovo que j'avais quittés.

Ayant un don pour m'attirer des ennuis depuis ma naissance, mon premier jour à l'école ne fut pas des plus doux. Alors que la sonnerie annonçant la fin de la récréation retentissait, je trouvais normal de quitter l'établissement pour rentrer chez moi. Encore aurait-il fallu que je connaisse le chemin. Je me souvenais juste qu'il y avait une route assez étroite jusqu'à chez moi, mais je n'ai pas une très bonne mémoire pour ces choses là. C'est ainsi que sans même m'en rendre compte, je me retrouvai face à la vitrine d'un confiseur dans un centre commercial. L'air climatisé et les couleurs vives des friandises avaient eu raison de moi.

Alors je fis comme chez moi, sauf que chez moi il n'y avait pas autant de bonnes choses, et je me servis de tout ce qui me faisait envie. Je suis gourmande comme un chat. C'est avec un pain au chocolat dans la main droite, une bouteille de thé froid dans la main gauche et deux ou trois paquets de bonbons dans mon sac que je suis sortie de la boutique. Il fallait me comprendre, c'était l'heure du goûter.

Soudain, je sentis une main bousculer légèrement mon épaule.

On ne choisit pas sa familleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant