Ocean Love

5

Je me réveille difficilement. Je regarde autour de moi, je suis dans ma chambre. Je vois Aloys à mon chevet me sourire tristement. Même triste, Aloys reste beau et gentil. Ma grand-mère est partie à tout jamais, je ne la reverrais plus.

-On est quel jour Aloys ?

Il me répond doucement :

-Jeudi. Je t'ai préparé un repas.

-J'ai dormi 3 jours ?!

Il rigole et me caresse les cheveux. Ce geste est tendre, j'ai envie d'embrasser sa main. Non Oana !

-Allez Oana, viens déjeuner au lieu d'avoir des pensées inutiles.

Le rouge me monte aux joues et je descends les escaliers. Je m'installe à table et je vois arriver Aloys avec du saumon et de la purée de patate douce faite maison. Miam ! C'est mon plat préféré ! Je me frotte les mains.

-Attention Oana, c'est très chaud ; dit-il en posant les assiettes.

Je n'écoute évidemment pas ce qu'il me dit et enfourne tout dans ma bouche. Je prends le temps de mâcher et recrache tout lorsque je me brûle la langue. Aloys fait une grimace :

-Je te l'avais bien dis !

Je lui souris et nous finissons de manger. A la fin du repas, il me propose :

-On va faire une ballade Oana ?

J'acquiesce d'un hochement de tête et vais enfiler des tongs. Je crie à Aloys :

-On se baignera ou pas ?

-Oui si tu veux.

Je le vois derrière moi dans le miroir. Il porte juste un short et une chemise ouverte qui me laisse entrapercevoir ses muscles. Je me mords la lèvre inférieure. Il est tellement beau.

-Allons-y, dis-je en allant vers la sortie.

Il me suit dans dire un mot. Nous traversons le champ de mon jardin qui mène tout droit à une plage déserte. Je vois au loin l'océan faire de belles vagues, il m'appelle. Je serai prête à tout pour aller me baigner alors je cours, cours aussi vite que le vent. J'enlève mes vêtements les laissant trainer par terre et me jette à l'eau. L'océan me fait penser à ma grand-mère : flou, beau, généreux. Je ne sais même plus où est Aloys et si il va se transformer en triton. Je nage, nage jusqu'à ne plus avoir pieds. Je plonge, essayant d'aller le plus profond possible. J'y arrive, j'ai touché une algue. J'essaie de remonter, en vain. Quelque chose agrippe mon pied, je suis prisonnière. Il faut que je remonte, je manque d'air ! Vite ! Je commence à voir trouble. J'essaie de me libérer, je tente d'arracher l'algue qui me fait lutter. J'essaie de parler :

-Aloys...aide-moi...

Je n'arrive plus, il me faut de l'oxygène. Je sens de puissants bras me tirer de là. Je crois que c'est Aloys mais je ne suis pas sûr, je suis en train de m'évanouir. Je sens quelque chose venir dans mes poumons : de l'air ! J'ouvre les yeux et découvre qu'Aloys m'embrasse pour me donner de l'air. Incapable de résister, j'essaie tant bien que de mal de lui prendre de l'air, dans un baiser plus approfondi. Il me remonte à la surface de l'eau, ce qui me parait durer une éternité. Juste avant de remonter, je tombe dans les pommes.

***

-Oana ! Oana !

C'est incroyable, même dans mes rêves, j'entends sa voix, la voix d'Aloys. Peut-être même que je suis morte qui sait ? Sa voix me rassure et me réconforte. Je dois vraiment être attaché à Aloys pour penser à lui dans des moments pareils.

-Oana ! Ce n'est pas un rêve et tu n'es pas morte réveille-toi !

Sa voix me paraît de plus en plus réelle, ce qui me fait ouvrir les yeux. Je vois une personne mouillée avec un beau corps, Aloys ? Ma vision devient plus nette, je vois un triton devant moi. Il est vraiment beau. C'est Aloys avec une queue de poisson indigo brillante. Il me regarde, je peux sentir que sa main et sur ma joue. Je ferme les yeux. Aloys me secoue :

-Ne te rendors pas Oana !

J'ouvre les yeux et il me prend dans ses bras.

-J'ai eu tellement peur ! Ne refais jamais ça !

Une larme coule sur ma joue et atterrit sur son épaule. Il se redresse et se met face à moi. J'ai mal aux poumons et ma gorge me fait mal. J'ai du mal à respirer. Il prend une de mes mains dans les siennes et pleure. Aloys pleure ? C'est alors que je vois comme un magnifique couché de soleil bleue, c'est une lumière étincelante. Je me sens bien. Elle me réchauffe et j'arrive à bien respirer. Je regarde Aloys : il me sourit.

-C'est toi qui fait ça ? Je demande, la voix enrouée.

-Chut, retrouvons nous à la maison, me dit-il dans un souffle.

Il met sa main sur son front et tout devient noir.