J'allais commencer mon nouveau boulot aujourd'hui. Mon supérieur m'avait recommandé pour ce poste. Il fallait avoir de l'ancienneté en tant que membre de l'unité neuf, mais beaucoup pensaient qu'il y avait autre chose. C'était plus une rumeur qu'une information officielle mais on racontait qu'ils recherchaient un profil particulier. De toute évidence, j'avais ce quelque chose, quoi qu'il s'agisse. J'allais avoir accès à des informations classées secret défense. Mais j'allais surtout aller dans le secteur périphérique. Je ne savais pas quelle allait être ma mission, mais tandis que ma navette s'arrimait au pont principal de la station avancée « Borderland », j'admirais par le hublot l'objectif de ce projet : Jupiter. Ou plus précisément ses ressources.
Remettons nous dans le contexte. Nous sommes en l'an 2124. La terre compte quatorze milliards d'habitants qui allument la lumière. Cela représente une quantité astronomique d'énergie. Nous avons couvert nos déserts de panneaux solaires et nos côtes d'éoliennes durant les soixante-dix dernières années. Mais cela n'a pas suffi. On est même loin du compte. Bien évidemment, les énergies fossiles ne font plus partie que des livres d'histoire, alors il nous fallait autre chose. Nous nous sommes tournés vers le nucléaire, mais notre Terre a vite manqué de ressources. L'humanité a alors commencé à coloniser la Lune. A sa surface, nous avons découvert un isotope en grande quantité : L'Hélium 3. Il nous a permis de tenir quarante ans de plus grâce à la fission nucléaire. Mais face aux demandes croissantes en énergie pour chaque habitant, les prévisions indiquent que nous tomberons en panne sèche d'ici une dizaine d'années.
Nous avons donc envoyé des sondes un peu partout dans le système solaire à la recherche du précieux Hélium 3. Et c'est ici que nous en avons trouvé. Dans l'une des couches inférieures de la planète. Et au vu de sa nature gazeuse, nous avons conçu des vaisseaux résistants à des pressions extrêmes afin de récupérer ce carburant prisé de tous. Après un voyage de plus d'un an, j'ai pu parcourir les 600 millions de kilomètres qui séparent Jupiter du berceau de l'humanité. Et ce grâce au nouveau modèle de propulseur M.H.D. aux réacteurs chauffants à plus de 3500 degrés et régulés par des champs magnétiques.
Avant d'arriver sur cette mission, j'étais un spationaute. J'ai passé un tiers de ma vie dans l'espace. Principalement dans des équipes de protection de stations spatiales contre des terroristes ayant pour but de créer un syndrome Kesseler. Soit détruire des stations spatiales pour créer des nuages de débris en orbites se déplaçant au-delà de 10 kilomètres par secondes et pouvant réduire en millions d'autres débris tout autre structure qu'ils rencontreraient. Faisant ainsi de l'orbite terrestre un espace impraticable pour les navettes et les vaisseaux et condamnant la Terre à l'isolement.
Mais tout cela ne me manque pas. Ce stress permanant. Cette agitation fébrile. Toutes ces alertes et ces risques potentiels. L'espace n'était tout simplement pas un lieu habitable pour l'homme. C'est ce que je continuais de penser après ces longues années de service. Le manque de pesanteur, d'air, et les irradiations solaires. Jusqu'à présent j'avais été épargné des pires syndromes et maladies touchant les spationautes. Et j'entrais dans cette nouvelle mission. La station Borderland était une planche de salut pour l'humanité. Et j'étais fière d'être à son bord. J'allais participer au sauvetage de la race humaine qui s'approchait à chaque pas de la déperdition.
Durant la crise énergétique des années 2080, le monde avait été plongé dans la folie. Une guerre avait éclaté et nous avions failli sombrer. Plus personne ne voulait revivre cela. Le sas de la navette se fixa bruyamment sur le joint d'amarrage de la station. La porte s'ouvrit et je me détachais pour suivre l'équipage. Je fus surpris par une pesanteur réduite qui me maintenu au sol. Oui, j'avais oublié que la force de gravitation de cette géante gazeuse était terriblement plus forte que celle de la Terre. Nous avions donc droit à un semblant de gravité dans cette station orbitale. Une gravité à peu près identique à celle de la surface lunaire. Je traversais les coursives pour être accueillit par un homme qui m'aborda.
VOUS LISEZ
Jupiter - The Silent Planet
Science FictionL'humanité est en déperdition. Et sa soif de source d'énergie l'a amené à coloniser la Lune. Désormais nous visons Jupiter pour en exploiter la couche inférieure. C'est là que nous avons découvert un ennemi mortel contre lequel nous avons développé...