12. Bricolage

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   Nous n'allions bientôt plus rien pouvoir tirer de plus du générateur d'atmosphère. La température augmentait dangereusement et le recycleur de dioxygène ne suivait pas. L'air était étouffant et le moindre geste nous valait des vertiges. Nous passions notre temps à boire et à réfléchir à une solution. Le circuit d'alimentation principal avait lâché. Entrainant une quantité astronomique de problèmes. L'air, l'oxygène, la lumière, la protection face à l'extérieur et bien entendu le réacteur nucléaire miniature de la station. Sans une consommation d'énergie suffisante, celle-ci s'accumulait et faisait chauffer le cœur du réacteur. L'augmentation de la température allait également atteindre un seuil critique. Encore quelques heures et nous allions exploser sans aucun moyen de savoir quand ou de prévenir qui que ce soit.

   Je me dégourdissais les jambes et recherchant d'autres dégâts potentiels et tombait sur quelque chose qui attira mon attention. La température près du sas vers l'aile abandonnée était terriblement élevée. Il m'était même pratiquement impossible de m'en approcher et la bouche d'aération soufflait à son maximum à cet endroit. Bon sang mais oui ! Mon cerveau se remit en marche et l'adrénaline montât dans mon sang tandis que j'énumérais mentalement le matériel nécessaire à mon projet. Sûr de moi, je fermais la seconde porte du sas pour emprisonner la chaleur et retournai à la salle de commande.

   -   Maria ! Sort-moi un plan de la station où le circuit d'aération apparait !

   -   Euh, je dois avoir ça. Dit-elle en fouillant fébrilement sous son plan de travail.

   Elle me tendit l'objet que j'étalais sur la table pour suivre les fins conduits et repérer les hélices qui entrainaient l'air.

   -   Debout tout le monde ! J'ai une idée !

   Tous relevèrent la tête et s'activèrent.

   -   Ecoutez-moi bien ! Emily, tu vas bloquer hermétiquement toutes les bouches d'aération, pousser à bout les réfrigérateurs et aller voir le circuit de refroidissement d'urgence pour le remettre en état si nécessaire !

   -   Mais si je bouche les aérations on va y rester !

   -   Ne t'occupe pas de ça et obéit ! Kim, tu vas me trouver un chalumeau, un masque et des gants de soudure, les combinaisons de combat des capsules, toutes les bouteilles d'oxygène qu'on a et une caisse à outils.

   -   D'accord !

   -   Trent, tu prends la caisse à outil que va rapporter Kim et tu me démonte toutes les plaques de taule du plafond en suivant le circuit d'aération sur ce plan !

   -   A vos ordres !

   -   Maria, trouve moi toute l'eau que tu pourras, détourne le générateur atmosphérique s'il le faut !

   -   Mais qu'est-ce que tu veux faire !?

   -   Plus tard ! Devin, tu viens avec moi on va avoir besoin d'huile de coudes ! Tout le monde au boulot, chaque minute compte maintenant !

   Je fis enfiler à Devin une combinaison et je fis de même. Je récupérais une masse et un burin avant de me diriger vers le sas. J'expliquais rapidement à Devin ce que nous allions y faire puis j'ouvris la porte. Une vague de chaleur que nous sentîmes à travers les combinaisons déferla sur le couloir. Nous nous-mêmes rapidement au travail et attaquâmes la cuirasse du fulguropode pour en arracher des morceaux les plus gros possibles. Cette chose avait un peu ramollit avec la chaleur mais restait terriblement dur. Le travail fut affreusement épuisant mais nous réussîmes à récupérer quatre morceaux suffisamment épais. Nous ressortîmes et refermâmes derrière nous. Nous étions en sueur mais impossible de prendre le temps de se reposer.

Jupiter - The Silent PlanetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant