Chapitre 14) Maria Witmor

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        La soirée arriva bien vite dans la joie et la bonne humeur, tandis que le comte rentrait de son entrevue avec la Reine. Il semblait passablement agacé mais eut un grand sourire en entendant, quelques instants plus tard, la voix mélodieuse d'une femme. Les deux Shinigami et la fillette attendaient dans le salon et se levèrent respectueusement avant que Claudia ne se jette dans les bras de sa mère.

-Maman ! Tu es guérie ?

-Oui ma chérie je vais bien, répondit la jeune femme en l’enlaçant avec amour. Ton père est là ? 

-Oui, et nous avons des invités.

  En apercevant les deux Faucheurs, elle alla saluer Undertaker, qui lui fit une petite révérence courtoise.

-Ravi de te revoir Julie, sourit-il en l'accompagnant à la table fraîchement dressée par les domestiques. L'air de la campagne te sied à ravir.

-Arrêtes donc tes manières, rit la comtesse en s’asseyant tandis que tous le monde l'imitait. Je ne suis pas la Reine. D'ailleurs, comment s’est passée ton entrevue Henry ?

-Fort bien, mis à part les délais légèrement courts qu'elle nous donne. À croire qu'elle ne peut plus se passer de nous.

-Nous avons des invités, le prévient Julie en désignant Séléna.

-Ne t'inquiète pas, intervint le croque-mort. Elle sait. Je te présente Maria Witmore, ma nièce...éloignée. Elle connaît les risques et les activités des Chiens de garde de la Reine. Et elle est d'une loyauté absolue.

-Dans ce cas, les masques peuvent tomber, conclut Claudia avec un sérieux que Séléna ne connaissait pas.

   Les domestiques commencèrent à servir et, bien vite, le repas devint glacial.

-Beaucoup de problèmes ? demanda la jeune fille à son père.

-En Allemagne surtout, expliqua ce dernier. La puissance militaire allemande est en cours de développement et ils possèdent de très grands esprits brillants qui nous compliquent la tâche. Heureusement que Reinhart a tué ce traître.

-Et en Angleterre ? demanda sa femme, présentant un problème.

-Il y a nous.

   Undertaker avait dit cela comme s’il parlait d’une évidence.

-Elle te demande d’enquêter sur nous et de nous stopper dans nos actions, c'est cela ?

-Oui, trancha Henry. Et elle vous accuse de haute trahison, ce qui n'est pas rien.

-Et vous aller suivre les ordres, n’est-ce pas ? 

   La question de Séléna surprit tout le monde. La Faucheuse s’était tut jusqu'ici mais elle ne perdait pas une miette de la conversation. Un long silence coupable s'en suivit. 

-Je ne blâme personne, expliqua-t-elle en voyant Claudia prête à répliquer. Vous avez des idéaux et vous croyez en eux, vous croyez en votre Reine, vous faites ce qui vous semble juste. C'est une preuve de loyauté qui devient rare de nos jours.

-Henry ! s’insurgea Julie. Il est hors de question de les livrer à la Reine. N’est-ce pas ?

-Père, commença plus calmement Claudia. La décision vous revient.

   Pensif, le comte n’arrêtait pas de caresser une jolie bague d’argent ornée d'un saphir.

-Potentia Regere...murmura-t-il avant de regarder l’assemblée, décidé. Nous sommes les chiens de garde de la Reine, les Nobles de Mal et nous contrôlons la puissance du monde de l’Ombre. Avant d’arrêter un innocent, il me faut une raison. Tu es mon ami, Undertaker. J'ai des principes et il est impensable que tu sois un traître.

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