Chapitre 12 ) De plus en plus mal...

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     Elle détestait l’infirmerie. Ça la faisait se sentir faible et inutile. Comme maintenant. Sa plaie à la poitrine avait quasiment disparu mais Séléna aurait voulu mourir de ses blessures. Elle en avait assez de vivre avec tant d'incertitudes et de questions sans réponses, sans Aby... Elle savait ce qu'il s'était passé après qu’elle se soit évanouie, même si elle n'en avait aucun souvenir.

        On l’avait amené dans la salle blanche du monde des Shinigami, Aby était perdue dans l'un des caisson frigorifique de la morgue et des légistes plus curieux que respectueux étaient en train d'étudier son cadavre.
        Undertaker et les autres Faucheurs devaient être en pleine réunion dans le bureau de Ryan et discuter de nouveau d’elle et de la jeune démone.
        Ronald et Alan étaient passés la voir, à en juger par le bouquet de fleurs qui se trouvait dans un vase sur sa table de chevet. Sûrement une idée du blond.

        Elle s’était réveillée il y a peu, surprenant les infirmiers qui pensaient qu'elle dormirait encore pendant plusieurs heures, mais elle avait perdu plusieurs choses pour en gagner d'autres.

      Abygaëlle. Ce Gilgamesh l'avait tué de ses propres mains, elle allait lui faire payer au centuple.

     Sa tranquillité. Elle savait qu'elle ne pouvait plus faire semblant de contrôler les événements, ou il y aurait de nouvelles victimes.

     Ses souvenirs... Beaucoup de zones d'ombre restaient à éclaircir. Mais elle ne comprenait pas pourquoi Samaël...ou Gilgamesh, s'intéressait à elle et à sa mémoire. Et qu’était Anima, dont il n'avait pas cessé de lui parler la nuit dernière ? 

     Excédée de ne pas avoir la réponse, elle se leva. Les médecins tentèrent de l'en dissuader mais elle reprit ses habits encore tachés de sang et s'apprêtait à sortir lorsqu'un Shinigami assez costaud lui barra le passage.

-Écoute tes aînés gamine, et retourne dans ton lit.

-Non.

    Apparement peu habitué à recevoir des refus de la part des autres, le colosse mit une main sur l'épaule de la jeune fille avec la ferme intention de la recoucher de force. Séléna releva la tête et lui empoigna violemment le poignet avant de le tordre. L'autre émit un petit couinement pitoyable et se retrouva bientôt à terre, tenu en respect par une gamine.

-J'en ai marre qu'on me dise quoi faire dans cette association coincée et inutile, cracha-t-elle en accentuant la pression jusqu'à l'épaule. La '' gamine '' comme tu dis, elle en a marre qu'on ne lui foute pas la paix. Alors tu vas me laisser passer et tu garderas peut-être ton bras en état de marche. Compris ?

   Avec une grimace, l’homme hocha lentement la tête, et la jeune fille le laissa se relever avant de poursuivre son chemin. Mais là encore, elle stoppa net devant les visages effrayés de Ronald et Alan, qui avaient assisté à la scène. La colère qui l'habitait disparue sur le champs et laissa place à la tristesse et à une incroyable migraine qui la plia en deux. Les images défilèrent dans sa mémoire, lui arrachant une plainte déchirante.

      -Maman, pourquoi les gens en massacrent-ils d'autres ?

   La fillette rousse tremblait, pelotonnée dans les bras d'une deuxième fillette brune qui tentait de la rassurer. Au loin, les flammes et les cris résonnaient à travers le village, certains joyeux mais d'autres plus cruels et terrifiés. La femme se tenait à côté des deux filles sur la colline. Elle passa une main protectrice sur ses enfants.

-Je suis désolée que tu ais vu ça, mais je ne peux pas vous le cachez. Les villageois sont ainsi, ils n'aiment pas la différence. Alors ils la montrent du doigt et la condamnent en croyant faire les bons choix. C’est dans leur nature, parce qu'ils ont peur. Ne les blâmez pas.

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