Chapitre 15) Au revoir et secrets

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  Le reste de la nuit se passa calmement dans la résidence londonienne des Phantomhive. Séléna s’était rendormie après le départ de la comtesse et sa fille mais elle se réveilla avant tout le monde le la demain matin. L’aurore pointait à peine ses rayons qu’elle s’assit contre les oreillers avant de soupirer bruyamment.

-Je sais ce que vous allez dire...

    Une silhouette s’arracha à l’ombre au fond de la pièce et s'avança vers elle.

-Ce ne sont pas de simples rêves, n’est-ce pas ? interrogea Undertaker en se doutant de la réponse.

-Non, avoua la jeune fille. Ça ressemble plus à des souvenirs. Mais dont je ne me rappelle pas.

   Elle s'approcha du bord du lit et du Faucheur avant de passer une main sur son avant-bras. Une faible lumière s'en échappa et la bobine de film mémorielle défila sous les yeux ébahis d’Undertaker.

-Ça fait des années que je n’avais plus vu un Shinigami utiliser cette technique.

-Regardez les souvenirs.

   Les souvenirs...Pouvait-on appeler cet amas de film encombré des souvenirs ? L’argenté observa les images flous qui se chevauchaient les unes aux autres et s’aperçut rapidement qu'il ne pouvait pas dater ni même comprendre les bobines mémorielles.

-Comment... 

-Je ne sais pas, mais lorsque Gilgamesh nous a attaqué sur les toits, il a examiné ma Lanterne. Et il semblait savoir ce qu'il cherchait.

-Mais c’est impossible, protesta le Faucheur. Ce type de Lanternes ne devrait même pas exister ! C’est comme si tu avais les souvenirs de dizaines de personnes différentes !

-J'ai peur...

   Trois mots. Et pourtant ils suffirent à la faire craquer. Séléna n'en pouvait plus. Recroquevillée sur elle-même, elle soupira et se laissa aller à son chagrin lorsque le Faucheur l’étreignit comme on étreint un jeune enfant.

-On va trouver des réponses et des solutions, l’apaisa Undertaker. Je te le promets.

    Les larmes ne cessaient de couler, comme le fil de ses pensées. En quelques jours elle avait perdu sa joie, son travail, ses amis, la confiance de ses amis, Aby...

   Aby ? Quel était ce prénom ?

    Ce n’était pas celui de la Démon tuée ?...

   Le soleil acheva de se lever et la jeune fille s'écarta doucement de son ami, essuyant ses larmes.

-Je vais devoir me contrôler si l’on doit passer clandestinement en France, fit-elle remarquer avec un regard et une voix neutre.

    Puis, un peu gênée, elle se leva et enfila une robe de chambre en soie qui se trouvait sur le dossier d'une chaise, déposée là à son intention par la comtesse.

-Vous devriez peut-être retourner dans vos appartements, rougit-elle en s’apprêtant à sortir. On pourrait se poser des questions si l’on vous voyait dans la chambre d'une enfant à cette heure.

    Et, sans lui laisser le temps de s'interroger, elle sortit et se dirigea vers la salle de bain, appréciant le contact de l'eau chaude dont la servante emplissait la baignoire. Une bonne heure se passa ainsi.

     Lorsque l’eau commença à refroidir, elle sortit et enfila un peignoir avant de retourner se changer pour le petit-déjeuné. Devant l'immense penderie et la douzaine de robes qui s'y trouvaient, elle avait du mal à faire un choix. Elle était en pleine réflexion lorsque Claudia rentra dans la chambre, lui faisant signe de se taire. La jeune comtesse ferma la porte à clé et prit le ton de la confidence.

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