Chapitre 5

62 6 0
                                    

Je sens deux bras forts s'enrouler autour de ma taille. Je tourne la tête et découvre Scott endormi et apaisé. Je ne peux réprimander un sourire et me cale dans une position plus confortable. L'emprise autour de mon corps se resserre jusqu'à ce qu'elle procure de la douleur. Je me retourne affolée et tombe avec effroi sur le visage de celui qui a tué ma sœur et qui a fait de ma vie un enfer. Il me regarde avec un sourire carnassier et je hurle de toutes mes forces me dégageant de ses bras.

Je me réveille en sursaut et le front transpirant. Des pas rapides résonnent sur le plancher de la maison et la porte de ma chambre s'ouvre dans un fracassement. Mon père arrive dans ma chambre les yeux exorbités.

Alejandro: Ça va ma chérie tu n'as rien?!
Camila: Non papa ne t'inquiète pas je vais bien c'était juste un cauchemar.

Il s'approche de moi et plante un baiser sur le haut de mon crâne. Il me fait un sourire qui se veut réconfortant et repars dans sa chambre. Après le traumatisme que la mort de ma sœur a crée, mon père ne dors plus et reste en alerte chaque seconde que la nuit compte. Je tente de me rendormir et y parvient au bout de quelques tentatives.

Le lendemain matin

Je suis prête à partir en cours et attrape mon vélo. Je sors de la maison et ferme la lourde porte d'entrée derrière moi. Je me retourne et découvre une moto avec un jeune homme de dos garé juste devant chez moi. Lorsque le verrou claque il se retourne et je vois Scott sourire de toutes ses dents. Je fronce les sourcils et finis par lui rendre.

Scott: Je voulais juste t'emmener et m'assurer que tout allait bien.
Camila: C'est gentil mais j'ai mon vélo tu sais et puis on s'est vu il y a peu de temps rien n'aurait pu m'arriver.
Scott: On sait jamais! Allez viens monte ça me fait plaisir.
Camila: Ok.

J'attache mon vélo à la grille de la cour et m'installe à l'arrière de la moto de Scott. Il me tend un casque puis je me cramponne à lui. Je repense au rêve de la nuit dernière et je suis tout de suite gênée de la proximité qui nous lie en ce moment. Je desserre légèrement mon emprise autour de lui et décide de profiter du paysage.
On arrive au lycée et je descends du véhicule. Je lui tends le casque et le remercie. Je m'apprêtais à partir mais je me retourne pour lui dire ce que je devais lui dire depuis l'accident.

Camila: Merci pour tout ce que tu as fait... Je t'en suis très reconnaissante.
Scott: Oh c'est rien tu sais je l'aurais fait pour n'importe qui d'autre.

Une pointe de déception naît en moi mais je lui fais un sourire forcé avant de partir en cours. Comment ai-je pu penser qu'il le faisait parce que c'était moi? Je me réprimande intérieurement et me dirige vers la salle de mon premier cours tandis que la sonnerie envahit mes oreilles. Je pose mes affaires lourdement sur la table au fond de la classe. Je sors mes affaires et ne prête aucune attention au cours de littérature qui se déroule en face de moi. Je dessine sur mon cahier ces dessins dont je décore chaque bout de papier. Ces inscriptions indescriptibles qui tourmentent mon esprit tous les jours se forment de la pointe de mon crayon. Je ne reconnais ni le grec ni le latin et ne sais même pas ce que j'écris signifie. Je n'arrive plus à m'arrêter d'écrire et ma main commence à trembler. Je commence à sentir une chaleur douloureuse s'emparer de mon corps et une goutte de sueur découle de mon nez. J'appuie de plus en plus fort sur la mine de mon crayon jusqu'à ce qu'elle se casse et que le bruit résonne jusque dans ma tête et me fasse gémir intérieurement de douleur. La voix de mon prof me ramène à la réalité.

Prof: Camila? Tout va bien?
Camila: Euh oui... enfin non... est-ce que je peux aller à l'infirmerie s'il vous plaît?
Prof: Oui bien sur. Lydia peux tu l'accompagner s'il te plaît?
Lydia: Oui monsieur.

Et c'est ainsi que nous nous en allâmes toutes deux de la salle de classe en direction de l'infirmerie sous les regards insistants de mes camarades.

Lydia: Ça va?
Camila: Oui ça va j'ai eu comme qui dirait une petite « crise ».
Lydia: Oh je vois...

Arrivées devant l'infirmerie, je pousse la porte vitrée et rentre dans celle ci.

Another one Où les histoires vivent. Découvrez maintenant