Always and Forever

Chapitre 4

Ava

Dire que je ne sais pas ce qu'il m'a pris de proposer cette colocation à Finn si jamais il ne trouvait de logement sous quinze jours serait un mensonge. Oui, les mots sont sortis de ma bouche bien plus vite que je ne l'avais imaginé, mais finalement, si ça c'est fait ainsi, c'est que je le souhaite vraiment, non ?

C'est ainsi que, dix jours plus tard, j'envoie un message à Finn.

***

Salut Finn... Si tu es libre cette fin d'après-midi, pourrais-tu passer à la maison ?

***

Il m'appelle directement. Il parait inquiet.

–Ava ? Que se passe-t-il ? Il y a un souci ? J'arrive dans cinq minutes !

Je ne peux m'empêcher de le taquiner un peu.

–OK, je t'attends. Mais ne fais pas trop vite.

Il raccroche immédiatement, après un « Ca va aller » rassurant. Lorsqu'il débarque, il frappe une seule fois sur la porte de la cuisine et rentre immédiatement. Je regarde ma montre, et lui fait remarquer qu'il n'a pas mis plus de deux minutes et quarante-sept secondes pour arriver.

–Qu'est-ce qu'il se passe, Ava ?

–Tu veux un café ? Je viens d'en faire. Aiden est couché, alors je profite de cinq minutes pour moi...

Je le regarde, un petit sourire en coin. Ça m'arrive de plus en plus ces derniers temps. Non, je n'oublie pas Tom. Comment le pourrais-je ? Mon fils me le rappelle à chaque minute qui passe. Mais le temps apaise les douleurs, à ce qu'on dit... On dirait bien que c'est vrai. Finn comprend finalement qu'il s'est précipité pour pas grand-chose et qu'il a paniqué un peu vite.

–Bon sang, lâche-t-il en passant sa main dans ses cheveux. OK, je suis désolé, je me suis un peu emporté...

–Je vois ça oui... Une tasse de café ?

–Puisque tu proposes, je veux bien.

Je lui tends un mug rempli, et nous nous installons au comptoir. Je laisse passer quelques secondes, le temps qu'il se remette de ses émotions, puis, je me lance. Ma voix est basse, et peu assurée...

–En fait... Si je t'ai demandé si tu étais libre. Je... Est-ce que tu recherches toujours un logement ?

–Malheureusement, oui, je n'ai pas trouvé mon bonheur.

–Eh bien, tu peux faire tes valises et venir t'installer ici si tu veux. Je ne veux pas te forcer, non. Si tu ne veux pas, c'est très bien ! Enfin...

–Calme-toi, Ava. J'ai bien compris. Tu serais d'accord pour que j'emménage, comme colocataire ?

–Oui ! Enfin, presque. Merde !

Je me lève et fais les cent pas. Pourquoi est-ce aussi compliquer d'aligner quelques mots en sa présence ! Je ne trahis pas mon mari ! Non ! Appuyée à l'évier, je passe une main sur mon visage pour me reprendre. Je n'ai pas entendu Finn approcher, mais il est tout près, derrière moi.

–Eh, Ava... Tout va bien, d'accord ?

Mes épaules se relâchent, et j'expire une longue seconde. Je baisse la tête et je souffle :

–J'ai l'impression de le trahir, Finn. Comme si j'allais l'effacer de la maison, de ma vie. De notre vie.

–Regarde-moi, Ava.

Sa voix chaude et douce m'enveloppe et je suis dans sa bulle, désormais. Voilà, c'est ça. Il m'attire dans sa bulle, comme le fait Aiden...

–Jamais je ne remplacerais Tom, tu entends ? Jamais. Et si ça t'embête, je ne m'installerai pas ici. Je le comprends, ne t'inquiète pas.