Mercredi 4 mai
16h22
Les poings de Harry se contractèrent tandis qu'il examinait l'échographie de l'enfant. Je voyais ses yeux lorgnaient furieusement ses formes, ses pupilles s'enflammant d'énervement à mesure que les minutes s'épuisaient. Son grognement se fit plus bestial que jamais. Je ne prenais pas le risque de le quitter du regard, en sachant pertinemment que quelque chose allait se produire. Le silence de Harry ne présageait jamais rien de bon, il ne servait qu'accroître la colère démentielle qui le submergeait et personne ne pouvait rien y faire.
À mes côtés, la médecin fixait aussi Harry. Elle avait l'air de craindre ses foudres et elle avait bien raison.
"On y va." Il dit d'un coup froidement.
La blonde se recula par instinct alors qu'il se levait. Ses mains empoignèrent brutalement mes épaules pour me lever et un élancement monstrueux surchauffa ma jambe. Je m'arrêtai de rire, estomaquée par la douleur. Il me tendit du papier pour m'essuyer le ventre et j'essayai vainement de me détacher de sa poigne. Malheureusement, Harry ne daigna rien faire, mise à part me tirer plus fort afin de me faire descendre de la banquette. Il ne laissa pas le temps au médecin de contester qu'il m'avait déjà tirer hors de la pièce.
"Lâche-moi, Harry !" protestai-je abruptement. Je serrai les poings. Intérieurement, il était impossible de décrire à quel point j'étais furieuse contre moi-même. Ma jambe et mes côtes me rendaient d'une faiblesse maladive, j'étais obligée d'obéir aux ordres que ce salopard me dictait, j'étais incapable de faire les choses par moi-même et j'étais, au yeux du monde, la définition de la soumission.
Les gens de l'hôpital m'observaient. Il n'y avait plus une once de pitié dans leurs yeux. Depuis l'incident d'Amityville, ils me voyaient comme lui. J'étais devenue son acolyte, son jumeau de crime, une femme aussi monstrueuse que lui. Tout le monde croyait que j'avais orchestré ce désastre dans le seul but de détruire Heeton et Zayn. Certes, j'avais toujours eu le don de me faire détester mais jusque là, je n'y faisais pas attention. J'aimais celle que j'étais, j'aimais mes valeurs et même si parfois mes choix n'étaient pas les meilleurs, j'avais confiance en ma personne. Cependant, aujourd'hui, la manière dont les gens daignaient ces regards prétentieux et se permettaient de juger sans connaissance de cause me touchait particulièrement. Ils me mettraient dans une case et ça, jusqu'à la fin de ma vie.
Le regard sombre, j'avançai alors tant bien que mal dans les couloirs, le poignet enfermé entre les doigts fermes et durs de Harry. Difficilement, j'essayai de voir ses traits mais ses cheveux me barraient la vue. En vain, j'abandonnai, me contentant de deviner la rage inscrite dans ses yeux.
Arrivés dans le parking, il me balança pratiquement dans la voiture et ouvra sa portière d'un geste brusque. Cette fois-ci, je pouvais clairement voir son visage et il empestait la fureur.
Pourquoi s'énervait-il autant ? C'était juste un sexe, bon Dieu ! Je ne comprenais pas cette réaction si démesurée, les filles étaient, aujourd'hui vues comme l'égal des hommes. Il mit la voiture en marche et garda son regard braqué sur la route, des vaisseaux sanguins se mirent à apparaître dans la blanc de ses yeux comme s'il était complètement shooté à la coke.
"Putain !" Il frappa le volant et poussa l'accélérateur davantage, poussant la Range Rover plus loin. Plusieurs personnes klaxonnèrent sur notre passage, j'entendais Harry respirer de manière erratique comparable à un buffle et je ressentais sa crispation. Cela eut le don de faire battre mon cœur plus vite.
Brusquement, je saisis la poignet de la portière et m'accrochai à celle-ci comme si ma vie dépendait. Cela semblait être justement le cas.
"Harry, ralentis." Je dis, la mâchoire serrée et des sueurs me parcourant le front.
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Limitless |H.S|
Fiksi Penggemar[Tome 3 de Heartless. Il est nécessaire de lire le premier et le deuxième tome pour comprendre celui-ci !] Ensemble, ils ont changé. Ils sont plus fort. Mais, tiendront-ils le coup jusqu'au bout alors que les obstacles continuent de se dresser devan...