Chapitre 2

149 10 0
                                    


Il l'avait emmenée à l'hôpital, malgré ses protestations... Assise sur une chaise près de lui, elle le surveillait du coin de l'œil, il l'avait remarqué.

- Je veux rentrer chez moi, déclara-t-elle finalement.

Il soupira... Et c'était reparti. Il allait finir par la bâillonner, lui aussi, si elle continuait à s'entêter ainsi.

- Vous êtes une victime dans MON enquête, votre agresseur n'a pas été retrouvé et il s'agit d'un meurtrier que mon équipe recherche activement, alors c'est NON, répéta-t-il une nouvelle fois, tentant de ne pas trop laisser paraître son agacement.

- Vous ne l'avez pas trouvé donc vous ne pouvez pas savoir qui m'a enlevé, opposa-t-elle logiquement.

Il soupira.

- Je vous ai déjà dit que nous avions reçu un appel anonyme qui nous a donné une adresse à laquelle nous trouverions la prochaine victime de notre tueur et c'est VOUS qu'on a trouvé. Vous n'allez nulle part !

Elle le toisa en croisant les bras sur sa poitrine.

- Vous ne pouvez pas me garder contre mon grès.

Le lieutenant Castle haussa un sourcil. C'était vrai, mais il ne la laisserait pas partir ! Elle ne mourrait pas en étant sous sa responsabilité ! Il allait rétorquer lorsque le médecin arriva, le sortant d'une conversation houleuse qui s'annonçait déjà interminable. Elle avait déclaré avoir 22 ans mais était coriace pour son jeune âge ! Il secoua doucement la tête en la regardant s'éloigner avec le médecin généraliste. Elle allait lui en faire voir de toutes les couleurs, il l'avait bien compris.

Kate de son côté, n'avait pas l'intention de moisir dans cet hôpital, ni de se laisser examiner. Alors que le docteur Curtis lui demandait de se changer dans une pièce à part, elle attendit que le bruit de ses pas s'éloigne jusqu'à ne plus lui être audible du tout. Elle devait faire vite !

Sans réfléchir davantage, elle sortit de la pièce pour gagner l'entrée. Il fallait qu'elle sorte de là ! Tentant de paraître insouciante et en bonne santé, elle arriva sans embûche jusque la porte. Encore quelques pas et elle y serait ! La victoire était à portée de main et...

- Vous allez quelque part Sergent Beckett ?

Elle ferma les yeux... Mince ! Et que faisait-il là lui ?

Le lieutenant Castle combla la distance entre eux.

- Vous et moi, nous savons que je ne peux vous garder contre votre grès. Mais vous risquez votre vie. Un tueur vous a enlevé à New-York et séquestrée jusque Boston. Il vous retrouvera.

La brunette fit volte-face.

- Je n'ai pas besoin de vous ! Je peux me défendre toute seule !

Castle secoua la tête.

- Alors comment se fait-il que vous ayez atterri dans cette armoire ?

Kate pinça les lèvres.

- Je ne savais pas que quelqu'un voulait ma mort alors je n'ai pas été assez vigilante mais maintenant que je sais, ça n'arrivera plus !

Castle saisit soudainement le visage du sergent entre ses mains. Surprise, elle se figea, les yeux écarquillés et la bouche entrouverte.

- Je suis sûr que quelque part à New-York, un homme vous attend. Il prie pour que vous lui reveniez saine et sauve. Que vous dirait-il maintenant ? Que dirait votre père face à cette situation ?

La jeune femme le repoussa.

- Mon père comprendra ! Il me dirait de faire ce que je veux !

Castle haussa un sourcil.

- Vous vous trompez et vous le savez. Votre père vous direz de choisir la sécurité au lieu de suivre votre orgueil.

Kate laissa s'échapper une exclamation outrée. Orgueilleuse ? Comment osait-il la traiter ainsi sans même la connaître ?

- Oui, votre orgueil d'enfant, mademoiselle Beckett. Parce que s'il y a bien une chose que je peux vous certifier, c'est qu'un père ne se remet jamais de la disparition de sa fille.

Son interlocutrice se mordit la lèvre inférieure. Il y avait une telle douleur dans sa voix...

- Elle s'appelait comment, demanda-t-elle en se rapprochant du lieutenant.

Il avala difficilement sa salive.

- Alexis, souffla-t-il.

- Et...

- Ne posez pas plus de questions, murmura-t-il. Je ne souhaite pas en parler.

Pourquoi est-ce que ça la touchait ? Elle ne savait pas trop... Mais elle se tut simplement. Ses pensées se focalisèrent sur son père. Jim Beckett n'avait plus qu'elle dans la vie... Il ne supporterait pas sa mort, elle le savait. Refuser qu'on la protège, c'était... enfantin, elle devait bien le reconnaître, et ça lui coutait.

- Maintenant, Sergent Beckett, si vous souhaitez partir. Je ne vous retiens pas.

Il la regarda de ses grands yeux clairs, s'attendant visiblement à ce qu'elle parte.

- Je vous souhaite une bonne continuation et de ne pas vous faire tuer, continua-t-il, prêt à tourner les talons.

Il s'éloignait et elle, elle restait là, à le regarder. Pourquoi était-elle incapable de bouger ? De partir ? Elle s'élança derrière lui, le cœur battant. Et sans se soucier de ce qu'il pourrait penser, elle attrapa sa manche. Il se figea...Elle aussi... Mais que faisait-elle ?

Kate ! Mais que t'arrive-t-il, s'hurla-t-elle à elle-même. Va-t-en ! Ne reste pas là et rentre chez toi !

- Euh... Vous croyez que le docteur Curtis m'attend toujours ?


Dans la tourmenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant