chapitre 3

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Il l'avait emmené jusque son appartement dans un bel immeuble de Boston. Une cache de la police ne lui avait pas semblé être obligatoire immédiatement... Et puis, elle n'avait pas eu l'air enchanté à cette idée... Mais l'avoir à ses côtés était déjà un exploit ! Il allait pouvoir veiller sur elle correctement ! Elle n'allait courir aucun risque et elle partirait saine et sauve lorsque son agresseur serait derrière les barreaux.

Kate passa la porte d'entrée derrière Castle. Intimidée, elle resta un moment sans bouger avant de s'avancer doucement dans la pièce lumineuse.

- Je vous offre un café, demanda-t-il alors qu'elle parcourait le lieu des yeux.

Un simple hochement de tête lui répondit.

- N'hésitez pas à vous installer, s'exclama-t-il en remarquant la gêne de la jeune femme.

La brunette rougit et s'assit sur le canapé, droite et tendue. Mais qu'est-ce qu'il lui avait pris de venir ici ? Elle se tritura les doigts tout en se mordant la lèvre inférieure. Elle sentait chaque battement de son cœur, violemment. Mon Dieu... Mais que faisait-elle ici ? Elle se sentait... mal à l'aise. Elle aurait presque cédé à la tentation de se sauver en courant pour rentrer chez elle.

Castle arriva à ses côtés et sourit.

- Lorsque je vous dis mettez vous à l'aise, cela signifie aussi que vous pouvez retirer le manteau que je vous ai prêté, fit-il remarquer, goguenard.

Le Sergent Beckett leva les yeux vers lui. Elle était encore plus rouge que tout à l'heure... Castle trouva que la voir rougir, angoissée, ainsi, tranchait avec la personnalité audacieuse de tout à l'heure. Comment pouvait-elle être à la fois timide et courageuse ? Cela semblait être un tour de force prodigieux. Il saisit la manche droite de son manteau et tira dessus, faisant glisser doucement le bras de la policière hors du tissu douillet. Beckett réagit instantanément.

- Je peux le faire toute seule, rabroua-t-elle.

Elle retira la veste noire par elle-même alors que Castle la couvait d'un regard attendrie. Quelque part, elle lui faisait penser à Alexis... Elle aussi, sa petite rouquine, avait eut sa période où elle pouvait « faire toute seule »... Kate ne semblait pas vraiment en être sortie. En réalisant cela, il émit un petit rire qui attira l'attention de la jeune femme. Elle le fusilla du regard et il se força à se calmer. Il valait mieux qu'il évite de la contrarier s'il ne souhaitait pas la voir partir, offrant sa vie naïvement à un tueur impitoyable. Il n'allait pas laisser un deuxième petit ange tombé du ciel se brûler les ailes...

- Pourquoi vous me dévisager comme ça, reprocha Katherine avec une moue désapprobatrice.

Il secoua la tête en murmurant « pour rien ». Elle fronça ses sourcils clairs et il retourna dans la cuisine chercher son café. Lorsqu'il lui tendit sa tasse de céramique beige, leurs doigts se frôlèrent. La jeune femme tenta de ne rien laisser voir de la gêne que cela lui procurait. Pour tenter d'oublier ce mal-être, elle prit une gorgée de café qu'elle avala ensuite brutalement en grimaçant terriblement.

- C'est chaud, s'écria-t-elle une fois la bouche vide.

Castle se précipita vers le frigidaire et lui tendit un verre de lait. Elle le but d'une traite, la bouche sûrement enflammée. Castle dû se faire violence pour ne pas éclater de rire...  L'ironie de la situation le narguait...

Kate avait vaguement conscience qu'elle venait de s'offrir en spectacle mais trop occupée à soigner sa brûlure, elle n'y prêta pas plus d'attention.

Dans la tourmenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant