Tout nous échappe sans cesse même les êtres qu'on aime.
Mais reste la certitude que certains moments
ont été ce qu'on appelle bonheur.
Inconnu9 ans auparavant...
Une petite blonde, un peu enrobée, pleine de vie joue dans son jardin. Du haut de ses neuf ans, elle s'imagine être une maîtresse et donne des cours aux différents animaux peuplant le jardin. Aucun n'y échappe, ni les oiseaux ni les chats. Ils sont tous subjugués par la douce voix de l'enfant, par l'innocence que lui offre sa jeunesse. Certains chats, plus courageux que d'autres, se laissent caresser. Les oiseaux les plus téméraires chantent pour elle. Le doux soleil de mars persiste et perce la légère couche de nuage agglutiné dans le ciel. L'herbe est verte et chatoyante, comme si elle avait décidé de se faire nid pour accueillir les pieds nus de la fillette.
Sans avoir conscience de la beauté rare du moment, la petite fille continue de fouler l'herbe tendre en courant après les plus peureux des animaux. Elle tente de les attraper pour les punir car, d'après elle, ils n'ont pas appris leur leçon. De quelle imagination débordante, les enfants de son âge, peuvent faire preuve. Elle n'imagine que le meilleur, elle s'imagine son monde à elle. Monde dans lequel tout est beau, gentil et où, le moindre de ses soucis, est de se préoccuper de savoir à quel jeu elle jouera demain. Tout est tellement plus simple lorsque l'on est en pleine enfance.
D'un seul coup, l'enfant se stop net dans sa course. Elle relève la tête et fixe un moment le ciel. Et, comme s'ils avaient attendu ce signe, beaucoup de nuages gris s'amoncèlent là haut et cache les premiers rayons de soleil de ce premier jour de printemps. Une chape de plomb s'abat sur la bonne humeur de la fillette. C'est comme si le temps reflétait son humeur. Elle tourne la tête à droite, vers la maison. Derrière les portes fenêtres de la salle à manger, une ombre se découpe. Un frisson lui remonte dans le dos et un froid glacial l'envahit. Le soleil est désormais entièrement caché par les nuages et la température a chuté de quelques degrés. S'entourant le torse de ses longs bras, la fillette couru remettre ses chaussures et son gilet. Après avoir enfilé la deuxième, au moment de se relever, elle ressent une présence derrière elle. La peur lui étant inconnu, elle fit volte face et se retrouva nez à nez avec son grand frère. Lentement un sourire éclaira son joli minois.
- Tu viens jouer avec moi Dada ?
- Non Léonie, il faut rentrer il va pleuvoir.
- Mais je veux encore jouer moi...
- J'ai dit non, maman veut que tu rentres.La petite fille s'apprête à répondre lorsque la première goutte de pluie vient s'écraser sur le bout de son nez. Celle-ci est très vite suivi d'une deuxième puis d'une troisième et ensuite c'est comme si le ciel s'était ouvert sur eux. Trempée de la tête aux pied la fillette commence à rigoler et à se mettre à danser au milieu des gouttes.
- Léonie ! le cri de Clément se perd au milieu du tumulte de l'orage. Léonie !!
Sa sœur tourne la tête vers lui et lui offre le plus beau sourire qu'il ait pu apercevoir sur son visage. Elle est si jeune, si innocente. Cela faisait si longtemps qu'il ne l'avait pas vu si heureuse et autant libérée de sa tristesse. L'euphorie et la joie de la situation l'atteigne et lentement il se met à ricaner avec sa petite sœur. Bientôt ils se mettent à danser ensemble, puis s'amusent à se pousser et à glisser dans la boue. Mais très vite ils se mettent à grelotter et la réalité les rattrape.
L'orage redouble et ils décident de rentrer se mettre à l'abri. Leurs rires ne s'arrêtent pas et ce son les poursuit durant toute leur cavalcade jusqu'à l'intérieur. Ce dernier ne s'éteint toujours pas, au contraire il redouble même lorsqu'ils luttent pour se débarrasser de leurs vêtements trempés qui leur font comme une deuxième peau. Une fois les t-shirts, les pantalons et les chaussettes détrempées retiré et jeté dans le bac à linges sales, les deux enfants courent à travers toute la maison pour rejoindre leur chambre respective.Plus tard dans la soirée Léonie se faufilera dans la chambre de son frère pour le rejoindre dans son lit. Elle le serrera dans ses bras. Pour la première fois depuis longtemps il la laissera faire et il ira même jusqu'à lui rendre son étreinte.
Cette journée restera à jamais gravé dans le cœur et de la sœur et du frère. Tous deux complices d'un pur moment de bonheur.C'est l'un des plus beaux souvenirs de Léonie. Parfois, dans le noir de sa chambre, elle invoquera se souvenir heureux afin d'échapper à ses démons qui la hantent. La plupart du temps ce stratagème fonctionnera mais bien vite la nostalgie bien heureuse de se souvenir laissera la place à l'amertume et la colère.
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Les Mots de mon Silence
Teen Fiction« Parce que le silence est la seule arme capable d'affronter et de battre les mots » Je n'ai pas toujours été au fond du trou. Je n'ai pas toujours été une droguée, alcoolique de surcroît. Non, avant tout ça, j'étais une fille normale qui n'avait...