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Ceux qui ne savent pas
qu'ils marchent dans l'obscurité
ne verront jamais la lumière.

Bruce LEE.

Maintenant, 1 mois après ...

Combien de chance avais-je de me retrouver là ? Je veux dire combien sur des millions, après tout nous sommes beaucoup à peupler la Terre et beaucoup à avoir tenté de se suicider et beaucoup d'autre qui sont dix fois plus timbrés que moi, et pourtant ce ne sont pas eux qui se retrouvent forcé d'aller séjourner chez les fous durant plusieurs mois. Et non, il s'agit de moi. La fille la moins chanceuse du monde, ayant eu un moment de faiblesse et qui a attenté à ses jours. Voilà comment la populace me voyait désormais. Je ne suis pas normale, quelque chose débloque chez moi, et c'est pour réparer ce quelque chose que je suis là. Seulement aucuns médecins, aucuns instituts de cure ni aucuns traitements ne pourra m'être bénéfique et changer quoi que ce soit au fait que je sois brisée, car bien sur c'est un fait avéré et prouvé. Mais je n'ai jamais eu besoin de personne pour le savoir, par contre cela a sembler surprendre au plus haut point ma mère, lorsque mon psy le lui avait annoncé à ma sortie de l'hôpital, deux semaines plus tôt :

- Madame il faut que vous sachiez que votre fille ne va pas bien du tout...

Ma mère ne lui avait pas laissé le loisir de finir sa phrase.

- Quoi ? Elle vous a parlé ? s'étonna t-elle.

En effet, je dois vous préciser que cela fait presque un an que j'ai cessé de parler. Ne me demandez pas pourquoi, je ne sais pas trop moi-même; mais demandez donc à mes médecins, ils ont tous élaboré des possibilités plus extravagantes les unes que les autres. Mais aucunes n'approchent réellement de la vérité.

- Non, s'impatienta mon médecin, mais ...

Encore une fois la femme qui me sert de mère, lui avait coupé la parole.

- Mais alors comment pouvez-vous savoir qu'elle ne va pas bien ?

- Votre fille est peut être enfermé dans son mutisme mais elle écrit - il insista bien sur ce mot - et au vue de ses écrits j'ai bien peur que cela soit assez inquiétant. Votre fille n'est pas stable mentalement.

Sur son visage un masque de compassion était tombé. Quand à ma mère elle n'avait pas caché son ahurissement, comme si cela ne sautait pas aux yeux que quelque chose clochait chez moi.

- Euh d'accord ... Mais que dois-je faire d'elle alors ? demanda ma mère, comme si j'étais un animal de compagnie devenue trop encombrant avec le temps et dont on chercherait à se débarrasser.

- Je vous conseillerais l'institut psychiatrique... commença t-il mais prenant conscience de ma présence dans la pièce il s'arrêta et fit signe à ma mère de le suivre dans son bureau.

Voilà pourquoi je me retrouve ici, aujourd'hui. Parce que je ne suis pas stable mentalement parlant, mais si seulement ils savaient que j'étais beaucoup plus ils sauraient qu'il n'y a rien a faire et que je suis une cause perdue.

Tout avait été très vite, à peine sortie de l'hôpital j'apprenais que j'aller passer six mois dans un asile, à plusieurs heures de là où j'habitais. Deux semaines après ma sortie de l'hôpital, où j'avais été soigné pour mes traumas physique, j'entrais dans un hôpital d'un tout autre genre, où je ne me ferais pas soigner le corps mais l'esprit. Un endroit d'où j'étais censé resortir différente, réparée, recousue, rafistolée. Seulement il ne suffit pas d'un fil, d'une aiguille et d'un peu de bonne volonté pour réparer quelque chose de brisé, perdue et éparpillé en millier de morceaux depuis de nombreuses années. Non, il faut bien plus que ça et tellement moins pour réparer un cœur brisé.

Ce qui est définitivement cassé ne peut-être réparé et remis à neuf. Il y aura toujours un détails qui prouvera qu'on a été brisé, une fissure dans le merveilleux masque que l'on se sera forgé et qui à tout moment pourra nous faire de nouveau sombrer...

Les Mots de mon SilenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant