Lettre n°1

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À Ornans, le 30 août 1913

Mon cher et tendre amour,

En cette chaude nuit d'été je ne pense qu'à toi, à tes mots doux, à ton odeur, à ton étreinte ardente... je me rappelle chaque caresse, chaque baiser et te savoir loin de moi brise un peu plus chaque jour mon cœur. Celui-ci se désole d'être laissé de côté et désire toujours plus. Je désire toujours plus.

Quand me reviendras-tu ? Ne sais-tu pas que ton absence meurtri mon âme esseulée ?

Comme j'aimerais être dans tes bras et m'endormir dans le creux de ton cou... Comme tu me manques ! Aucun mot ne peut exprimer avec quelle douleur je t'écris. Dès que je couche l'encre sur le papier je ressens un immense soulagement et une profonde tristesse ne sachant jamais si l'un partira ou si les deux sont liés pour toujours...

Ô mon amour comme il m'est amère de t'aimer ! Je n'ai jamais connu de telles passions, un tel amour ne peut rester muet, j'ai besoin de te le crier pour que tu ressentes les maux de mon cœur... les entends-tu ? Cyrano voulait jeter des mots, en touffe, sans les mettre en bouquets, mais à toi, mon tendre ami, je veux tout donner. Pas seulement des mots.

Je t'envoie mes baisers les plus fous et attend ta réponse avec impatience,

Céleste

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