Chapitre 1

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Des fleurs, des fleurs d'une beauté extraordinaire voltigent autour de moi avec une grâce infinie. Elles sont d'un rose tellement pâle qu'on pourraient croire qu'elles sont blanches. Je me met à danser avec elles et soudain je les vois une à une se déposer au sol et cela me rend triste: leur vie si éphémère est bientôt finie; dans quelques heures elles se feront piétiner par des passants pressés. Soudain tous se fige et je deviens incapable de bouger. Je sens une présence derrière moi, j'entends son souffle régulier et les battements de son cœur. Je me retourne et...

Soudain, une sonnerie stridente viens me tirer de mon rêve. C'est mon réveil, comme tous les matins, ils sonnent et me pousse à revenir à la réalité. Je grogne puis me tais. On entend plus que le "tic tac" régulier de ma montre posé sur ma table de chevet et on aperçoit vaguement la pâle lumière matinale à travers les volets. Je décide enfin de me lever. Je m'habille et vais prendre mon petit déjeuner. Ces temps-ci cela se fait rare et j'ai déjà perdu deux kilos en un mois. Arrivée au salon, je remarque un cendrier surmonté de cinq mégots de cigarettes qui trône sur la table. Ma bonne humeur s'efface. Mon père avait promis d'arrêter de fumer. Encore une de ces promesses insignifiantes et sans valeur... Je me diriges vers la cuisine où flotte encore une vague odeur de nourriture et une odeur bien présente de tristesse. Ma faim s'est envolée et une nausée a pris place ainsi qu'une douleur provenant de mes ganglions qui m'affublent jours et nuits de coups de poings. Je parviens à vider un verre d'eau et à avaler une demi barre de céréales. Ensuite, j'attrape mon sac et je pars sans dire ni bonjour ni au revoir à Marisa, la nouvelle femme de mon père. Nous avons essayé de faire les gentilles et polies l'une envers l'autre mais cela deviens difficile et l'air de la maison deviens irrespirable en partie à cause de son enthousiasme qui sonne faux dans cette maison où seule la tristesse rôde. Je branche ma musique dans mes écouteurs puis j'accélère le pas.

Je décide d'aller attendre Cassy devant chez elle. Cassy, c'est ma meilleure amie. Elle et moi on a tout vécu ensemble. Elle était là quand j'ai craché pour la première fois ma purée de carotte à la figure de notre nourrice, à l'époque; et aussi le jour où je suis tombé du vélo de ma sœur à l'âge de quatre ans en voulant prouver à mon amie que je savais faire du vélo sans les petites roues; ce jour là j'ai finis aux urgences avec trois points de sutures. Elle était là quand j'ai vu pour la première fois Colin et que j'en suis tombé amoureuse à sept ans et le premier jour de collège où je suis venu avec un sac à roulette comme en primaire et que tout le monde s'est moqué, surtout elle et Colin qui étaient devenu mes meilleurs amis, et qui le sont toujours. Ils étaient là le jour où on a appris que ma mère était malade quand j'avais douze ans et quand elle est morte un an plus tard, ils étaient présent quand ma sœur Jane c'est fait interné en hôpital à cause de son anorexie qui n'en fini pas. Cassy a toujours été présente.

TessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant