Tess

Chapitre 10

Nous nous retrouvions tous les après midi, durant les vacances, assis dans ce morceau d'herbe douce et confortable. Le programme était toujours le même, cela devient une habitude. Tous les trois, meilleurs amis du monde. Il n'y eu pas d'autres incidents avec Colin. Comme si rien ne s'était passé. Nous évitions également de parler du concours. Il savait que cela me détruisait de savoir qu'une autre fille allait danser à ma place.

Quand arriva le jour de l'examen, j'angoissais beaucoup. Marisa me pris dans ses bras et m'encouragea, mes amis m'envoyèrent des messages de soutient et mon père m'emmena à l'hôpital, anxieux. A l'accueil, c'était la même femme que lors de ma première visite. Elle me souria tendrement et je ressentis une profonde affection pour elle. Cela ne devait pas être facile de voir défiler des centaines d'hommes, de femmes, d'enfants malades de multiples façons. Lors de mon attente sur les chaises inconfortables, je vis un homme arriver accompagné d'une petite fille de six ans à peine, transportant avec elle, fils et machines l'aidant à respirer. Ils se dirigèrent vers la femme, qui se leva et vint à leur rencontre . Elle embrassa l'homme puis pris la petite dans ses bras en la serrant très fort. Celle-ci colla un baiser sur la joue de sa mère qui répliqua par un bisou sur le haut de sa tête. Je compris à présent pourquoi elle travaillait ici, pour être au près de sa fille et aider les gens. Docteur Padbobau me tira de mes réflexions et m'entraîna dans la salle où l'on passait les examens après avoir ausculté ma jambe. Je passai toutes sortes de tests puis au bout d'une heure, nous dûmes attendre quelques minutes avant de pouvoir connaître les résultats. J'étais anxieuse et je voyais mon père se ronger les ongles. On vint nous chercher et nous diriger vers le bureau du médecin. Nous nous assîmes, puis le docteur pris la parole :

- J'ai les résultats de la radio et du scanner mais pour avoir les résultats des tests plus approfondis, il faudra attendre quelques jours.

Les résultats que j'ai là sont vague et global.
Il ouvrit la première enveloppe :

- On voit sur ce scanner les métastases de départ et un peu plus en haut, il y en a des nouvelles ce qui signifie que cela se propage et qu'il faut agir au plus vite au quel cas on régressera vite. Nous dit-il calmement en nous indiquant avec son doigt les éléments apparaissant sur l'image.

Il ouvrit la seconde enveloppe :

- La radio nous montre que tes os sont légèrement endommagés par les métastases et qu'ils se fragilisent, il faudra donc faire attention à tous tes mouvements et aussi à ta nutrition qui peut avoir un rôle important dans cette lutte.

Mon père pris la parole :

- Donc vous êtes en train de nous annoncer que le cancer a évolué ? Mais je ne comprends pas... La dernière fois, vous nous aviez dit qu'elle guérissait...

- Guérir ne veut pas dire être tiré d'affaire. Il arrive, comme ici, que la guérison se stoppe et que le cancer reprenne son évolution.

- Donc qu'en concluez-vous ?...

- Qu-il faut qu'elle se repose car elle va être très affaiblie.

- Mais elle va guérir ?...

- Ça monsieur, je ne peux pas vous l'affirmer.

Sur le chemin du retour, il y eu un silence pesant et suffoquant. En arrivant à la maison, je fut surprise de voir Jane, un sourire épanouie illuminant son visage, qui aurait du etre reconduit à l'hopital par Marisa. Mais cela me réchauffa le coeur de l'avoir à mes cotés, je restai silencieuse, un léger sourire se dessinant sur mes lèvres. Mon père surgit derrière moi, l'enveloppe des radios à la main. Je vis le regard de ma soeur s'assombrir et une lueur de tristesse passer dans ses beaux yeux clairs. Elle baissa la tête. Je me demandai pouquoi elle était soudainement peiné mais je savais qu'elle avait deviné pour Tess. Je la pris par la main et l'entrainai dans ma chambre. Elle s'asseya sur mon lit et me fixa, sans baisser les yeux. Au bout de quelques minutes de paroles silencieuses elle me dit:

- Tu as la meme chose que maman n'est ce pas ? J'ai reconnu l'enveloppe.

C'est moi qui baissai les yeux et ravalai mes larmes.

- Tu sais, Ambre, je vois tout. Tout le monde pense que je suis redevenue une enfant dans ma tête depuis la mort de maman mais pas du tout. Je suis la même qu'avant. Je me force à avoir se comportement pour me reconnecter aux souvenirs d'enfance si doux, réconfortants.

Je la pris dans mes bras mais c'est elle qui essuya mes larmes.