Chapitre 1

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Suivre mes cours à la fac, me rendre à mon travail à mi-temps et ensuite rentrer chez moi. Une petite routine que j'ai pris du temps à assimiler, à encrer dans ma tête mais qui n'est pas pour me déplaire. Sauf si cette routine est souvent agrémenter de ce que beaucoup de gens appellent les "potins" que je trouve pour ma part sans intérêt. Une traversée vers les 'Enfers' serait moins ennuyant que tout ces commérages que j'entends souvent de droite à gauche. Comment toutes ces personnes arrivent à gaspiller leur salive en reprenant le moins possible leur souffle ? Je demande souvent comment ils font pour ne pas être en insuffisance respiratoire, à force de parler sans arrêt.

J'étais au comptoir du café ou je travaille, attendant depuis 10 minutes que deux femmes en face de moi passe leur commande. Mais comme je m'y attends à chaque fois avec ce genre de clientes, elles sont plus préoccupées par leur discussion centrée sur leur "virée shopping", les derniers ragots de la semaine et bien évidement, il ne faut jamais oublier "les hommes", que de se soucier des autres clients qui attendent derrières elles, qui soufflent complétement agacés par le comportement de ses deux mégères. Et je les comprends, je le suis tout autant. Si je le pouvais, je les prendrais chacune par le col et les expulserait hors d'ici. Malheureusement cette fameuse phrase "le client est roi" m'empêche de le faire. Maudite règle de commerce ! N'ayant plus de patience, je décide d'intervenir.

-Mesdames ? Dis-je un brin agacée

Les deux femmes se retournent vers moi en me lançant un regard effaré, elles auraient sans doute préféré que je les appelle "Mesdemoiselles" ? Peu importe, au moins, j'ai réussi à les arrêter sans passer par la manière forte.

-Vous savez jeune fille, nous avons à peine 26 ans, réplique amèrement l'un d'entre elle.

-Ce n'est pas mon problème ! Les clients s'impatiente et je n'ai pas que ça à faire que de vous écouter parler pendant des heures ! répondais-je durement. Alors soit vous passez votre commande, soit vous passez la porte, en leur désignant la sortie du doigt. 

Outrées de se faire recaler comme ça, elles redressent leur têtes et se dirigent vers la sortie en mode princesse. Décidément je déteste ce genre de clients "qui se croient seuls au monde". Je peux enfin prendre les commandes et servir les clients tranquillement sans histoires. La plupart me remercie tandis que d'autres me lancent des sourires reconnaissants. 

Ne voyant plus de queue devant le comptoir et plus que deux tables occupées, je décide d'aller débarrasser les restes. Alors que je m'affairer sur une petite table, deux hommes, installés juste derrière moi se mettent à discuter .

-Tu as entendu la dernière ? Demande le premier homme.

-A propos de quoi ? Questionna le second 

-Au sujet de "Black Diamond". Elle a mis hors d'état de nuire un malade qui voulait provoque un carnage dans une salle de concert hier soir.

A la mention de ce nom, mon sang se fige. J'essaye de faire comme si de rien n'était mais impossible d'ignorer cette conversation. Mes oreilles sont attirées par leur voix.

-Ne me dis pas que tu es encore à fond sur cette jeune femme, on ne sait même pas à quoi elle ressemble ! 

-Peu Importe, si cette femme est aussi douée comme on le dit aux informations, je voudrais l'avoir dans notre gang.

Sans que je puisse me contrôler, le verre que je tenais dans mes mains glissa et se fracassa au sol, ce qui attira l'attention des deux hommes

-Pardon je suis désolée. Bredouillais-je subitement.

Je m'empresse de ramasser les bouts de verres tout en évitant leurs regards posés sur moi, mais un des deux hommes m'attrape le poignet pour me relever. Il traîne sur moi un regard mesquin et pervers.

-Ma jolie, on ne t'as jamais appris que ce n'était pas bien d'écouter les conversations des autres ?

Tout en me reluquant mon corps, il serre mon poignet un peu plus fort. D'où il se permet de me tutoyer ce type ? Si je m'écoutais, il serait déjà au milieu d'une table en mille morceaux, mais si je fais ça, c'est moi qui aurait des ennuis. En plus il y'a aucune dans le café qui prouverait mes dires.

-Monsieur, Vous me faites mal ! Lâchez moi ! Me plaignais-je

-Et pourquoi je te lâcherais ? Hein dis moi ! Me cri-il à la figure.

-C'est bon Luc, laisse là. Intervient le deuxième homme.

Mais le dénommé Luc ne l'écoute pas au contraire, il me tord le poignet en me rapprochant de lui

-Dis-moi ce que tu as entendu ? Dis-moi !! Répondait- il énervé

Alors que j'allais lui envoyer une droite à la figure, il relâche brusquement mon poignet, maintenant endolori à cause de cet enflure. Je reporte mon attention sur lui pour le voir tirer une grimace de douleur. Il est en train de se faire tordre le bras à son tour. Bien fait pour lui !

Je détourne les yeux de ce fameux Luc, pour apercevoir mon sauveur, Grand, Ténébreux, Une assez belle carrure. Alors que mon sauveur est en train de faire souffrir mon agresseur, celui-ci n'a pas fière allure.

-Lâche-moi Enfoiré !! Répliquait Luc

-Et pourquoi ? C'est bien toi qui t'en est pris à cette jeune femme. Réponds durement mon sauveur.

Il se décide finalement à lâcher le type en le bousculant vers la sortie et vocifère à l'attention du gars.

-Allez vous en !! Avant que je m'énerve !

Il ne se fait pas prier et déguerpi aussitôt du café suivi par son collègue. Enfin débarrassé de ce type, le mystérieux ténébreux se retourne et pose ses yeux sur moi, j'ai la surprise de découvrir des yeux ambrés, comparable à la couleur du miel, qui contraste avec la noirceur de ses cheveux ainsi que la pâleur de sa peau. Sans que je m'y attende, il attrape doucement mon bras caresse du bout des doigts mon poignée.

Puis soudain j'entrevois des flashs, cela ressemble à des morceaux de souvenirs, et je vois cette homme dans chacun de ses fragments. J'ai l'impression de l'avoir déjà vu mais son visage ne revient pas en mémoire. Cela ne dure quelques secondes puisque le son de sa voix me ramène à la réalité.

-Est-ce que ça va aller ? Demander-t-il d'une voix tendre

Sans savoir quoi répondre,  je reste accroché à ses yeux, ne pouvant me résoudre à me détacher de ce regard. Si doux et à la fois sauvage. Et apparemment lui non plus n'a pas envie de vouloir arrêter notre échange silencieux. Il se met à caresser ma joue du bout des doigts en continuant de me regarder tendrement. Puis il se rapproche de mon visage pour coller ses lèvres à mon oreille dont j'entends un son faible mais rauque à la fois.

-Si pure, mais si dangereuse à la foi.  Murmure-t-il contre moi.

Je suis comme hypnotisé, incapable de faire le moindre mouvement, ni même d'émettre le moindre son. Cela ne me ressemble pas ! Je suis paralysée par cette inconnu en face de moi, un inconnu plutôt charmant, il faut l'avouer.

-Euh...j...Je

Ne me laissant pas poursuive ma phrase, il pose deux doigts sur ma bouche pour m'inciter à me taire, ce contact aussi petit soit-il parvient à électriser tout mon corps, une chaleur indescriptible s'insinue dans mon ventre ainsi qu'un frisson le long de mon dos, comme la caresse d'une plume qui remonte le long de ma colonne vertébrale pour me chatouiller le coup. Comment cette homme arrive à me procurer de telles sensations juste en touchant mes lèvres ?

-Inutile de dire quoi que ce soit, c'est normal.

Il s'écarte légèrement de moi, pour y glisser un petit papier à l'intérieur de la petite poche de mon tablier de service sur ma poitrine, puis quitte le magasin sans jamais me quitter des yeux.

Une fois cet homme hors de mon champ de vision je reprends peu à peu mes esprits, J'essaye de mettre un mot sur ce qui s'est passé sans pouvoir décrire ce que je ressens mais aucun son ne veut sortir de ma bouche. Comme si en touchant mes lèvres, il a réussi à me rendre muette. Je repense à ce bout de papier. Je le sort de la poche pour regarder le contenu et tout ce que je vois, c'est un numéro de téléphone. Je retourne le papier pour apercevoir un message.

"On se reverra plus vite que tu ne le penses.
CJ"

Black DiamondOù les histoires vivent. Découvrez maintenant