Chapitre 8

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Plus je réfléchis, plus je me dis que c'était peut-être une mauvaise idée et que je n'aurais pas du accepter de venir habiter chez lui. Mais ma curiosité d'en savoir davantage sur lui est très forte pour que je puisse envisager un retour en arrière. Le trajet en voiture jusqu'à chez lui était des plus étranges, ni l'un ni l'autre n'avons prononcé un mot dans l'habitacle et le malaise était vraiment oppressant. Arrivés devant sa maison, un petit détail m'a interpellé.

-Vous vivez près de l'université ?

-C'est plus pratique pour moi, et puis le quartier est plutôt agréable.

Il est vrai que la quartier universitaire est agréable mais il est surtout très fréquenté, que ce soit de jours ou de nuits et mes activités qui se passent en grande partie le soir ne m'autorise pas à me montrer au grand public.

-Vous venez ? Dit mon professeur en me tendant la main.

Je le regarde un peu en circonscrit, doutant de ce qui va se passer si je décide de le suivre, si je ne suis pas tomber dans un piège mais l'impression de me retrouver face à cette présence familière me déroute légèrement au point de ne plus trop savoir qui j'ai en face de moi, je décide malgré tout de le suivre dans sa résidence, mais j'ai le mauvais pressentiment de passer les portes de l'enfer. A peine un pas de franchit dans son autre que je me sens propulsé vers l'arrière et atterrit sur les fesses, j'écarquille les yeux pour apercevoir une grosse boule de poils me renifler de tout les côtés puis me donner des coups de langue tout en remuant la queue.

-Eh Doucement ! Dis-je à l'attention de l'animal

Tout en bloquant l'action du chien en posant ma main sur sa truffe pour pouvoir reculer un peu ma tête et apercevoir un peu mieux la bête. Un gros berger malinois noir, oreilles en pointes et bout des pattes beige, le parfait chien de garde pour dissuader les voleurs et tout autre intrusion étrangère.

-Zafira, Stop !

Le ton de voix de mon professeur était d'une dureté que le chien a immédiatement stoppé son action mais continue de me regarder tout en remuant encore la queue. Je me relève sans trop de mal puis me décide à pénétrer dans cet antre guidée par mon professeur, ayant glissé une main dans le bas de mon dos. Une étrange sensation se produit tout le long de mon échine, ce n'est pas la première fois qu'un homme est ce genre de contact avec moi, pourtant il est le seul à avoir procuré en moi ce frisson inexplicable. 

Il faut vraiment que je continue de rester sur mes gardes, cet homme me fait ressentir des émotions que je n'ai pas connu durant toute ma vie ou devrais-je dire durant tout mon enfer ! Et dans ce monde dans lequel j'ai évolué, éprouver ce genre de sentiments ou de confusions n'est jamais à notre avantage, la seule personne pour qui j'avais sentiments qui était toutefois respectable est....... je secoue vigoureusement la tête tentant de ne plus repenser à ce souvenir douloureux qui fait partie de moi depuis tellement de jours.

-Fais comme chez toi, je vais aller me changer. Dit-il en refermant la porte.

Pendant que Monsieur se retire dans sa chambre, j'inspecte du regard les moindres recoins de cet appartement, comme le ferait les services hygiène lors d'une inspection dans un restaurant quand ils sont à la recherche de la moindre faute qui pourrait conduire à l'erreur. Pour ma part je cherche une preuve sur le fait que mon professeur n'exerce pas seulement ce métier et que j'ai des raisons de douter sur ses intentions envers moi, toutefois une chose un peu plus particulière de ce que j'allais trouver attire mon attention. 

Je me rapproche un peu plus de cet objet pour pour apercevoir sur un grand buffet, un cadre photo en bois sombre dans laquelle est encadré l'image d'une femme en noir et blanc. Je prends le cadre dans mes mains et observe plus attentivement les traits de cette femme, une très belle femme au visage légèrement ridé vêtue d'une robe fluide, les cheveux au vent habillé d'une capeline, assise en tailleur sur l'herbe mains croisées sur ses jambes, regardant l'horizon. J'entends des pas feutrés se rapprocher derrière moi et sens cet aura caractéristique planer sur moi.

Black DiamondOù les histoires vivent. Découvrez maintenant