Chapitre 9

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Malgré la chaleur et le bien-être que provoque l'eau sur ma peau. Le moment d'intimité qui s'offre à moi et la tranquillité de cet atmosphère. La demande émise par mon professeur refuse de quitter mon esprit. Déjà que le fait d'avoir accepté de vivre chez mon prof le temps que mon appartement soit remis en état, est plus que surréaliste; Me voilà en train de prendre une douche dans sa salle de bain. Je me demande des fois si le ciel a une dent contre moi, comme s'il cherchait à me punir en mettant Cayden Jaen sur mon chemin.

La froideur de l'eau commençait à se faire sentir. Je sors de la cabine de douche et observe mon reflet dans le miroir. A la vue d'une écriture lisible sur mon flan droit, un de mes vieux souvenirs les plus terrifiants refait surface. Cette marque indélébile à l'encre noir. La seule caractéristique qui me rappelle le semblant de vie que j'ai eu pendant toutes ces années. Je tapote mon visage pour me ressaisir. Je ne dois plus penser à ça. Je lui ai fait une promesse et je compte bien la tenir. Une fois le corps pratiquement sec, j'enfile le t-shirt que mon professeur m'a prêté en guise de vêtement de nuit. Une fois le vêtement sur moi, qui devient vite une robe, je m'empresse de sortir de la salle de bain.

-Enfin ! J'ai cru que tu t'etais évanouie sous la douche, j'étais à deux doigt de venir. Me lance-t-il naturellement.

Je le regarde en biais, en train de mettre la table pour deux personnes.

-Pas mal l'excuse pour espérer me voir nue sous la douche, monsieur.

Il me fixe d'une mine faussement abattue en mettant sa main sur le cœur.

-Tu me prends vraiment pour un pervers ?! Je suis vexé. Dit-il faussement offusqué

-Que vous soyez un professeur, un soldat ou quoi que ce soit monsieur. Un homme reste un homme. répondais-je avec un ton catégorique.

-Tu peux me tutoyer, tu sais. rétorque-t-il. Je ne suis pas si vieux que ça.

Tout en le regardant droit dans les yeux, mes pas me font avancer petit à petit. Arrivée à sa hauteur, cette impression de déjà-vu resurgit à nouveau. Je dois me ressaisir ! Le professeur que j'ai en face de moi n'a rien à voir avec Raph. Bientôt 2 ans qu'il n'est plus là ! J'étais présente ce jour-là et je sais pertinemment que la personne juste sous mes yeux n'est pas Raph.

-Je tutoie uniquement les personnes en qui j'ai confiance. Déclarais-je le ton dure. Et au risque de vous offenser ce n'est pas votre cas.

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Ce petit bout de femme est décidément de plus en plus intéressant. Les femmes qui dégagent cette prestance et ce charisme si particulier ne courent pas le rues. J'ai vraiment beaucoup de mal à associer ce que j'ai appris sur elle avant de venir avec ce que j'ai découvert durant ces quelques jours. Elle n'a pas l'air d'une femme manipulatrice ou qui joue la comédie. Peut-être que cette mission dont j'ai la charge me permettra d'y voir  un peu plus clair.

-Sinon, tu as réfléchi à ma demande ? lui demandais-je très sérieux.

-Je voudrais d'abord avoir plus de précisions sur cette histoire de trafic. Dit-elle suspicieuse.

Je la sens légèrement sur la réserve mais je devine que ce sujet la préoccupe quand même.

-Comme tu t'en doutes, ce genre d'histoire ne date pas d'hier.

Elle hocha furtivement la tête pour confirmer mon dire, que les trafics dure depuis belle lurette.

-Sauf que la drogue qui est convoitée dans ce trafic n'est pas une drogue qu'on à l'habitude d'entendre parler. Comme le cannabis et la cocaïne. Ou encore l'héroïne. Dit-je la voix grave.

Je la sens légèrement tendue. J'ai l'impression qu'elle se doute de quel drogue je parle actuellement mais elle me regarde fixement. Elle veut l'entendre de ma voix, pour persuader qu'elle fait fausse route.

-Cette drogue est appelé "Tropate de scopine".Révélais-je sans grande enthousiasme. Mais elle est aussi connue sous le nom de "Burundanga" ou encore "Souffle du diable".

Ces sourcils se fronce au maximum et ses poings se serrent avec une telle colère que la paume de sa main rougit dû à ses ongles planter dans la chair. Ses yeux sortent de leur orbites comme un volcan en irruption.

-C'est l'une des drogues les plus dangereuses que l'on trouve dans le monde. Dit-elle tout en secouant la tête pour se corriger. Voire LA drogue la plus dangereuse au monde.

-C'est exact. Et nous soupçonnons le Red Cobra  d'être à l'origine de ce trafic.

Elle pousse un soupir d'agacement, et l'expression sur son visage me fait comprendre que cela ne l'étonne pas bien au contraire.

-Comme la plupart des gangs, ils veulent étendre leurs influences sur le plus de pays possible. Mais pourquoi s'attaquer à une université ? Demanda-t-elle.

-Hélas, même moi je n'en sais pas d'avantage. Répondais-je légèrement déçu.

Je vois ma belle élève entrer en pleine réflexion. Regard dans le vide et index sur ses lèvres. J'aimerais beaucoup savoir ce qui passe dans cette petite tête.

-A certaines conditions. Lâche-t'elle subitement.

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Je le regarde durement, droit dans les yeux. Je lui fait comprendre que s'il n'accepte pas les closes de ce contrat sans papier, je risque de me montrer encore moins sympathique que je le suis à son égard.

-Comme vous pouvez vous en douter, je ne clame pas haut et fort ma seconde identité. Et j'aimerais que cela reste ainsi. Dis-je de manière solennelle. Vous êtes assez intelligent pour comprendre ma demande.

Il hoche la tête en traçant une ligne imaginaire sur ses lèvres fines, qui dessine un sourire mesquin, avec son pouce et son index. Signe qu'il tiendrait parole. Je prends un gros risque, mais je ne pense pas avoir vraiment le choix.

-Pour l'autre condition. Si je suis votre partenaire, quoi que vous trouvez sur cette histoire, je veux en être informée dans la seconde. Plus vite j'ai les informations. Au mieux je pourrais vous aider.

l'insistance dans yeux d'ambres cherche à me déstabiliser, mais je refuse de céder. L'idée de passer la plupart de mes journées avec lui ne m'enchante pas tant que ça. Seulement il est la personne la plus susceptible possible d'avoir ces informations.

-Entendu ! Dès demain nous nous mettrons au travail. A la moindre information que j'obtiendrai, tu seras mise au courant.

-Parfait !

Ravie d'être sur la même longueur d'ondes, je me dirige vers la baie vitrée. Voulant avoir mon moment de solitude. La "Scopolamine". Réentendre ce nom m'a ramené dans mes souvenirs les plus sombres de ma vie. Je ne veux pas que ça recommence. Il en est hors de question ! Je fixe longuement mon collier autour du cou. Son collier. Sans lui, qui sait où je serais et qui je serais en ce moment même. De mon pouce, je touche les gravures sur la plaquette en acier.

"Vinogradov
Raphaël  
123-45-6789
AB+
Catholic"

Black DiamondOù les histoires vivent. Découvrez maintenant