Chapitre 5

66 6 0
                                    

Je ne me suis présentée ni aux cours de l'après-midi, ni au café où je devais bosser jusqu'à 18h, ayant le moral bien plus bas sous terre. Rodge a pris l'initiative d'appeler l'université afin de leur dire que je ne serais pas présente pendant maximum 2 jours et m'a ordonné de me reposer et de me remettre les idées au clairs. Quant à Annie, elle a été comme d'habitude: Adorable, elle est restée avec moi toute l'après midi à me réconforter tout en me préparant un bon thé. Je me demande vraiment comment aurait été ma vie si je ne les avais pas rencontré tous les deux, maintenant ils sont un peu comme ma famille.

Il est bientôt 20h, il faut que je prépare le nécessaire pour ce soir, j'essaye de me rappeler de tous les éléments que j'ai vu hier soir dans mon rêve. Le lieu où il faut aller, les personnes à neutraliser et apparemment je dois aussi intercepter un véhicule. Je m'empresse de m'habiller d'un pantalon en cuir et d'un simple débardeur, pour finir avec des bottes, le tout en noir, sans oublier mes lentilles de couleurs au cas ou.

Je m'équipe de mon M1911 que j'accroche à ma cuisse gauche, de plusieurs poignards à ma cuisse droite et de plusieurs chargeurs ainsi que quelques liens que je glisse dans mon long manteau noir. Je regarde la lettre que j'avais écrit à Raf, complètement déchirée par la faute de mon nouveau professeur, qu'il s'en prenne à moi sans savoir pourquoi passe encore, mais pas à lui. Il n'a rien fait ! Évitons de repenser à ce type, j'ai une mission qui m'attends.

Arrivée à l'endroit comme me l'a indiqué mon rêve, je me cache derrière dans une ruelle sombre en m'assurant qu'il n'y ai personne et équipe mon arme d'un modérateur de son, pour éviter qu'on entende mon carnage à l'autre bout de la ville. Des voix se font entendre de l'autre côté.

-Il nous a demandé de l'attendre à ce niveau de la ville ? Dit une voix féminine.

-C'est ce qu'il avait dit au téléphone. Répond un des hommes

-A quelle heure arrivera la cargaison ? Demanda la femme.

-Si tout va bien à 22 heures. Répond l'un des hommes.

Je regarde ma montre qui indique 21h35, donc dans 25 minutes cette cargaison devrait arriver.

-Très bien, surtout n'oubliez pas ! Dès qu'on aura la livraison, on doit s'assurer de les vendre à prix ahurissant. Ces parents seront prêts à payer cher pour avoir ces enfants.

-Mais madame, ils n'ont encore que cinq ans. Dit l'autre homme.

-Tais-toi ! Et alors qu'est-ce que ça peut faire ? Qu'ils ont cinq ans ou plus, ils sont inutiles. Déclara-t-elle avec mépris.

Cette femme me répugne vraiment. Les enfants ne sont pas des objets, mais à cause de personnes aussi infâme qu'elle, qui arrivent à nous manipuler, réussissent à nous faire penser qu'on est des outils, juste bon à exécuter ce qu'ils nous demandent de faire. Ma colère grimpe à un niveau que je ne n'avais plus ressenti depuis longtemps. Avant d'agir j'envoie un texto à la police en leur précisant que c'est grave, puis vise avec mon arme la tempe de la femme, À l'instant où je tire ma balle, Elle s'écroule par terre et à sans aucun doute perdu connaissance. Les deux hommes se retourne en prenant peur et j'en profite pour tirer une balle qui frôle l'arrière de leur crâne à chacun, À leur tour il plonge dans un sommeil profond. Pour bien m'assurer qu'ils sont bien encore envie je me rapproche des trois corps inertes, prends le pouls de chacun et une fois assurer qu'ils sont bien en vie, je sors les liens de mon manteau et ligote les poignées et les chevilles des deux hommes et de cette femme.

Tout à coup, je sens qu'une personne est en train de me viser, ne pouvant le laisser faire je tire en direction du toit d'un immeuble, probablement là où se trouve l'autre tireur. Je peux l'entendre gémir de douleur puis disparaître dans la pénombre, probablement éviter de recevoir un autre tir de ma part. J'entrevois un peu plus loin les phares d'un véhicule, une fourgonnette grise s'approche de moi pour s'arrêter à ma hauteur. Le conducteur descend du véhicule pour me tendre sa main ouverte, sans doute pour réclamer son argent.

-Merci pour la livraison, dis avec colère.

Me retenant le plus possible je l'assomme avec mon pistolet et l'envoi rejoindre ses trois commanditaires. Dans la dite fourgonnette je distingue des chuchotements et surtout des pleurs, je m'empresse d'ouvrir l'arrière du véhicule puis allumer un interrupteur pour pouvoir y voir plus clair. Ce que je vois juste sous mes yeux m'horripile au plus haut point.

-Mon dieu ! Dis-je effaré.

Environ une quinzaine d'enfants se trouve juste en face de moi, certains sont assis d'autres recroquevillée sur eux-mêmes, les voir me regarder avec peur et affolement me fait mal au cœur. Je range mon semi-automatique dans son étui, puis rentre à l'intérieur de la camionnette pour m'agenouille à leurs hauteurs.

-Vous allez bien les enfants vous n'avez rien ?Dis-je d'une voix très douce.

Il me regarde tous avec cette même lueur d'angoisse puis hochent la tête négativement pour me signifier qu'ils n'ont rien. Une petite fille s'approche de moi, toute tremblotante. Elle doit avoir dans les six ans, vu sa petite taille et sa corpulence, simplement habillé d'une petite robe noire, et constate avec effroi qu'elle est pieds nus.

-Vous allez nous faire du mal ? Dit-elle avec une voix apeurée.

Sa phrase me brise le cœur. Certainement pas !! il est hors de question que je vende leurs âmes au diable. Ses enfants ne mérite pas en aucun cas le quart de ce que j'ai vécu durant toute ma vie. Je refuse qu'ils leur arrivent la même chose.

-Vous n'avez pas avoir peur,  je ne vous veux aucun mal. Dis-je en caressant la tête de la petite fille.

À ce contact elle s'apaise automatiquement, elle prend ma main entre ses petits doigts pour la diriger vers sa joue, je sens des larmes tomber sur mes phalanges et entend des petits reniflement. Je lui caresse tendrement la joue et retire ses larmes d'un revers de mon pouce.

-Tout va bien maintenant, vous n'avez plus rien à craindre. Dis je avec apaisement.

La petite fille se jette alors sur moi et m'enserre de ses bras tout frêles, les autres enfants la rejoigne dans son geste et me font un énorme câlin, comme pour me dire "Merci". Je ressens en chacun de ses enfants le soulagement, soulagé d'être enfin libéré d'un cauchemar et aussi de l'admiration. À mon tour je verse une petite larme et les serrent tous contre moi.

Venant de très très loin je distingue le bruit des sirènes de police, je défais mon étreinte étreinte sur les enfants et descends de l'arrière de la camionnette.

-Écoutez moi les enfants la police va pas tarder à arriver, mais avant je veux vous me promettez une chose. Je peux vous faire confiance ?

Il me regarde tous avec leurs petits yeux, attendant ce que j'ai à leur dire.

-Vous allez leur dire tout ce qui vous est arrivé, du début jusqu'à au moment ou comment vous êtes arrivés dans ce camion.

Je reprends mon souffle avant de continuer.

-Mais s'ils vous posent des questions sur qui vous a libéré, et surtout à quoi je ressemble, dites leurs qu'il faisait trop sombre et que vous n'avez pas pu à apercevoir mon visage. D'accord ?

Ils hochent tous la tête positivement en me faisant comprendre qu'ils ne diront rien sur mon apparence. Je leur souris tour à tour puis m'éloigne du véhicule

-Madame !!

Je me retourne vivement pour apercevoir la petite fille se diriger vers moi.

-Comment vous appelez-vous madame ? Dit-elle avec admiration.

J'hésite à lui donner mon nom, même si ce n'est qu'un enfant, lui dévoiler ma véritable identité est un peu trop risqué pour moi, surtout quand tout le monde veut savoir qui vous êtes. Je lui souris tendrement il me répond d'une voix douce.

-Tout le monde m'appelle le Diamant Noir.

Black DiamondOù les histoires vivent. Découvrez maintenant