· Agitations ·

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           Hank se coiffe, enfile sa plus jolie veste de costume et s' inspecte une dernière fois dans le miroir de sa chambre. Un sourire satisfait plaqué sur le visage, il rentre dans la pièce où se trouve le professeur.
Il tortille ses doigts, pince ses paumes et prend un grand souffle.

- Charles, je t'invite au restaurant.

Ce dernier lève son regard de ses genoux. Ses yeux précédemment intrigués par ses jambes se tournent vers Hank. C'est fou comme un visage peut être expressif.
Les lèvres de Xavier s'ouvrent à peine, juste de quoi émettre un léger son. Il tousse pour décrocher les dernières gouttes d'alcool de sa gorge.

- J'ai autant d'effets sur toi pour être invité le soir de la Saint-Valentin ?

- Non, mais enfin je ne sais pas, je trouve normal de t'inviter, je.. tu..

- C'est d'accord.

Le scientifique soupire inaudiblement, comment est-ce possible de perdre autant ses moyens ? “ C'est parce qu'il n'y a qu'un Charles. ”

           Le châtain se retourne complètement, il frappe ses cuisses avant de froncer les sourcils.
Hank se trouvait devant lui, une chemise d'un blanc immaculé entre les mains. Les traits du visage crispés, le fauve sortit un ensemble de vêtements dit « adéquat ». Le professeur acquiese, et se prépare pour la soirée.
Un pull bleu foncé, où dépassait la chemise blanche, et un pantalon pattes d'éléphant brun. Les chaussures enfilées, Hank prit par la taille Charles, dont les yeux se sont écarquillés.

- Qu.. Mais qu'est-ce que tu fais !

- L'ascenseur ne marche plus.

           Les deux adultes partent enfin du manoir.
La pluie cingle le verre de la voiture, le bruit empêche une discussion fluide, alors le professeur en profite pour essuyer ses longs cheveux et sa barbe. Mais arrivés au parking, ses efforts n'ont pas été concluants.
Hank se précipite, claque les portes, coiffe et recoiffe son camarade. Puis finalement, après toutes les agitations, ils se retrouvent face à face.
Le scientifique regarde sa montre, compte, puis joue un air étonné et désolé.

- J'ai oublié mon portefeuille !

- Ce n'est pas grave je paye. Continu sereinement Charles.

- Non ! Je file le chercher au manoir et j'arrive.

Son vis-à-vis n'a pas le temps de répondre qu'il se lève et sort en une façon ironique de la marche rapide.
La porte se ferme et quelques minutes après s'ouvre.

Charles soupire et plonge son regard sur les éclairs déchirant le ciel, déchirant son cœur, sa chaire. Et puis il n'y a pas que des grognements à l'extérieur, il y a aussi son ventre. Le châtain appelle une serveuse qui se prend les pieds dans son fauteuil roulant.
“ Excusez-moi monsieur, je n'avais pas vu. ”. Personne ne voit, tout le monde dévisage. Néanmoins, il demanda juste une bouteille de whisky.

Ses cheveux mouillés tâches les épaules de sa veste, il l'a retire et couvre son dossier, toujours le regard rivé dans le ciel. Les battements de son cœur accélèrent, un bruit perce son tympan, la chaise face à lui est occupée, pas par Hank.

Valentine's Day. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant