La peur constante détruisant mes rêves

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Je voulais être libre, pour une fois dans ma vie.
Depuis longtemps le soleil s'était couché, la nuit était tombée et les habitants étaient assoupis, plongés dans leur sommeil et moi je restais éveillée, parce que j'étais horrifiée par ce qu'il venait de m'arriver et les insomnies abriteraient mes nuits si ébréchées. J'ai le cœur qui endure, engouffré de toutes les blessures, mon cœur pleure et mon chagrin s'intensifie. C'est comme ci tout le mal tombait sur ma tête. C'est comme si que j'étais seule face au monde, seule face à la tempête. Je me faisais emporter dans un tourbillon de tristesse et de peur. Seuls les lampadaires éclairaient la ville et quelques feux de voiture qui passaient de temps à autre. C'était sûrement des gens qui rentraient chez eux après une belle soirée passée chez leurs amis. Ils me croisaient sur leur route, voyant une fille à la détresse, les larmes dégoulinant sur mon visage. Mais ils ne pouvaient pas comprendre à quel point j'étais anéantie et que ma vie était si abjecte. J'étais dépassée par tous ces évènements. J'étais dévastée, comme si le poids de tous mes problèmes s'appuyaient sur mes épaules.
Je traînais les pieds sans m'en rendre compte, j'étais si énervée que j'aurai pu tuer n'importe qui. Je n'étais plus moi-même.
J'étais assurément dans le pire des états possibles. Je m'en voulais. Je voulais retourner en arrière, remonter le temps, effacer cette rencontre et qu'elle n'ait jamais existé. Je fermais les yeux. Je me laissais guider par le vent. Par le souffle dans l'air. C'était le crépuscule de ma vie. La fin. Mais il n'y avait jamais eu de début de cette vie. Du moins, pas d'une vie heureuse. L'histoire de ma famille me rendait encore plus morne. Je pensais à tout cela. J'avais toujours les yeux fermés et le nez respirant cet air doux d'été. Je pensais que ce serait la dernière fois que je goûtais à cette sensation de semblant de bonheur. J'avançais vers un chemin fleuri, où l'odeur des fleurs me rendait gaie. Et je m'imaginais une vie heureuse, celle où les gens dansent et valsent.
Ils rient sous une atmosphère pluvieuse,
et, tout épanouis, ils jasent. La plage n'était pas si loin, pourtant j'étais très éloignée déjà de celle de l'hôtel. J'essayais d'oublier toute cette souffrance. Au plus je marchais et au plus j'oubliais tout. J'étais à nouveau heureuse, comme dans un rêve. Et ce n'était qu'une imagination. J'entendis un klaxonne, puis un phare me brûlant les yeux durant une fraction de secondes et un gros bruit. Parce que j'étais sur la route de bitume et quand j'ouvrais mes paupières, les traces de pneu étaient si grandes qu'elles traversaient les deux rues, dans les deux sens. Je n'avais pas senti mon corps se diriger vers la route et je m'étais retrouvée entre les voitures qui avaient su m'éviter. Je repris mes esprits et m'assoie sur le bord du trottoir, réfléchissant vaguement à ce que je subissais moralement. J'avais des pulsions de colère que je ressentais et qui me faisait faire tout ce qu'il était impossible et me faisait planer. Je ne prêtais même pas attention à la fumée noire qui se faisait apercevoir au loin. Je me disais que c'était au dessus de la mer et que ce n'était pas important. Je continuais encore de marcher, tellement que je ne vis pas que le soleil était en train de se lever. Je trouvais un banc et m'y installa, pour essayer de m'assoupir enfin, tentant de fermer les yeux. Mais s'il était encore dans la ville, errant dans les rues comme moi, et s'il me retrouvait et réessayait de faire cet horrible acte?
Je regardais le ciel et pensais:
« J'ai jeté mon cœur à la mer, tel un bouquet de fleurs, d'une façon amer. il flotte sur les vagues, et sous le poids de l'eau se noie.
j'ai plus de cœur maman, cet homme l'a réduit à néant. »
J'étais apeurée mais je réussis enfin à fermer les yeux sans m'en rendre compte. La tristesse était si grande qu'elle me berçait. Mes pleurs étaient devenus une douce mélodie pour mes oreilles si fragiles. À présent, la peur est constante et continuelle, elle fait partie de ma misérable vie, elle m'engouffre le cœur, rend mes mains moites. Elle contrôle ma vie, m'empêche d'y arriver. La peur. J'ai peur. Lorsque j'y pense, je n'ai que ce mot qui me brûle les lèvres. Seul le mot « peur » se déroule de ma langue pour être prononcé lorsque je pense à lui, à ce qu'il m'a fait. Mais aussi, à un autre « lui ». À mon frère. À ce qu'il a fait endurer à ma famille et à moi. Alors que j'aurai tout donné pour lui. Alors que je lui aurais donné ma vie entière. Il fait parti de ceux qui m'ont tout reprit, mon semblant de bonheur.
8h17: un œil ouvert, le soleil éclatant, aveuglant l'autre, Mary avait essayé de me joindre sur mon téléphone, qui allait bientôt s'éteindre du fait de la batterie qui devenait faible.
Elle me montrait son inquiétude par les cinq appels et les dix-sept messages qu'elle m'avait laissés. Je ne pris pas le temps de lui répondre, mes forces n'étaient plus présentes. Mes bras étaient lourds, mes yeux cernés jusqu'aux joues. Devais-je lui répondre et tout lui raconter pour qu'elle m'aide ou continuer de m'apitoyer sur moi-même ? Je pourrais lui demander de venir me récupérer en voiture, car je ne savais pas où j'étais et j'avais marché durant des heures mais elle ferait tout pour moi. Elle serait capable de parcourir des kilomètres pour me sauver.

Un amour si dur qu'il est si facile à oublier Où les histoires vivent. Découvrez maintenant