- Sous contrat d'édition -
Le jour de son quinzième anniversaire, la princesse Auline d'Esperanza assiste avec effroi à l'assassinat de la princesse Céleste de Paxe, sa meilleure amie. Tous les indices mènent le roi d'Esperanza à une terrible conclu...
Jack s'arrêta et le bruit sourd de trombes d'eau se déversant sur les pans d'une falaise nous fit taire et lever les yeux. Le spectacle était grandiose. Une cascade impressionnante jaillissait du haut de la falaise et s'écrasait lourdement dans le miroir d'eau scintillante qui s'étalait à nos pieds. Le soleil caressait mes cheveux et baignait le lac d'une douce lumière.
— C'est magnifique.
Jack se tourna vers moi et approuva mes mots. Il ne semblait plus si dangereux que ça.
— C'est le moment où je suis censé vous tuer et vous couler au fond du lac, dit-il calmement.
— Quoi ? m'étranglai-je.
— Je plaisante, s'esclaffa le jeune homme. Mais il va tout de même falloir se mouiller.
Il nous contourna et disparut quelques instants dans les buissons. Je me tournai vers Sven qui posa une main protectrice sur mon épaule. Nous étions désormais une équipe. Lorsque Jack réapparut, il semblait tenter d'extirper un objet imposant des buissons. Il se tourna vers Sven et lui demanda de l'aide. Ce dernier vint à son secours. Il poussa un sifflement en arrivant au niveau de Jack et je compris vite pourquoi. Quelques secondes plus tard, un carrosse étrange et incroyablement novateur se dressait devant moi. C'était un tas de ferraille qui ressemblait à une de nos nombreuses voitures d'apparats sauf que ce carrosse-ci arborait quatre hélices à la place des roues.
— Qu'est-ce que c'est que cette chose ? demandai-je, époustouflée par tant de modernité.
— C'est un char volant.
— Un quoi ?
— Tu m'as bien entendu ma belle, répondit-il en souriant.
Sven fronça les sourcils tandis que Jack poursuivait son numéro.
— C'est moi qui l'ai conçu, ça à l'air fait de bric et de broc et c'est le cas, mais c'est sécurisé ne vous inquiétez pas.
— Si justement je m'inquiète, répondit Sven en faisant le tour de l'engin.
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Plus impressionnée qu'inquiète, je m'aventurai et ouvris la porte de ce qui semblait avoir été un carrosse. Je glissai ma tête dans la voiture et fus stupéfaite. Entre les deux banquettes se faisant face avait été installé un assemblage complexe de câbles et de leviers. J'entrai dans le compartiment et m'installai sur l'une des banquettes. Une odeur d'huile et de vieux cuir flottait dans l'air.
— Anne !
Je caressais du bout de doigts le cuir vieilli. Il était abimé comme les bottes de Sven après avoir été immergées dans le puits. Le cuir était incroyablement frais comparé à la température extérieure. Je portais mon regard sur les restes de velours tapissant l'intérieur de la porte, un blason royal y était brodé... Celui de Paxe. Mes souvenirs de vacances jaillirent violemment dans ma mémoire. J'avais sans doute dû utiliser ce carrosse lors d'une de mes nombreuses sorties avec ma meilleure amie. Je fermai les yeux et le visage de Céleste s'ancra sous mes paupières. Elle souriait. Mais bientôt son teint de rose fana, ses joues devinrent aussi blanches que neige et la flamme animant son regard fut étouffée par un épais liquide pourpre. Je frémis.