Chapitre 6 : Partie de cache-cache

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— Auline, murmura Céleste, elle arrive.

Je regardai à travers l'entrebâillement de la porte de la chambre. Marguerite s'approchait sur la pointe des pieds. Elle soulevait sa robe grise précautionneusement. J'étouffai un rire et retournai à toute vitesse dans le placard.

— Chut  ! ordonna Catherine qui était tapie dans un coin.

Céleste se déplaça pour me faire un peu plus de place entre elle et Catherine. Les cheveux flamboyants de cette dernière me chatouillaient les narines.

— Tu aurais pu t'attacher les cheveux Catherine, rouspétai-je en les écartant de mon visage.

— Chut, répéta-t-elle un grand sourire aux lèvres.

La porte de la chambre grinça. Céleste nous fit une grimace et nous étouffâmes nos rires à l'aide de nos mains.

— Ah  ! Ah  ! Ah  ! chantonna Marguerite de l'autre côté de la porte du placard, je vous ai trouvé.

Dans un dernier espoir, Céleste se mit à pousser de longs miaulements.

— Je sais que c'est toi Céleste, soupira Marguerite amusée en ouvrant la porte.

Avant même qu'elle n'ait le temps de nous apercevoir, nous la bousculâmes toutes les trois en éclatant de rire.

— Touchée Céleste  ! entendis-je derrière moi.

Je me cachai dans le couloir en me dissimulant sous une immense tapisserie. Je vis Catherine arriver en trombe derrière moi. Je lui attrapai le poignet et la tirai dans ma nouvelle cachette. Elle se cacha sous la tapisserie essoufflée. Ses boucles rousses étaient emmêlées. Sa peau pâle avait viré au rouge cramoisi. Elle me tendit ses cinq doigts et je tapai dans sa main silencieusement en lui faisant un clin d'œil.

— Tu verrais ta tête, pouffa Catherine.

— Elle ne peut pas être pire que tes cheveux, répondis-je en étouffant un gloussement.

En guise de réponse Catherine mit son doigt devant sa bouche en souriant. Je me tus et me collai contre le mur. Mon amie m'imita. Nous entendîmes les pas précipités de Marguerite et Céleste arriver dans notre direction. Je retenais mon souffle. La tapisserie se souleva d'un coup et je criai de surprise en découvrant Marguerite à quelques centimètres de mon visage. Elle m'attrapa par le bras avant que je me sauve.

— Touchée ! cria-t-elle victorieuse.

Catherine essaya de s'enfuir, mais Céleste l'attrapa par l'ourlet de sa robe et elles s'étalèrent toutes les deux sur le marbre frais. Marguerite et moi éclatâmes de rire. Les chevelures blonde et rousse de mes amis s'entremêlaient au sol tandis qu'elles s'esclaffaient, les joues gonflées et le visage cramoisi.

— Mesdemoiselles  ! cria Griselda dont le pas lourd se faisait entendre de l'autre bout du couloir.

Je courus pour relever mes amies et nous époussetâmes nos robes prestement. Catherine et Marguerite se prirent la main. En arrivant à notre hauteur, Griselda fronça ses fins sourcils. Elle planta ses mains sur ses hanches.

— Marguerite  ! Catherine  ! Que faites-vous là ? Cela fait une heure que nous vous attendons pour la préparation du banquet.

- Nous sommes désolées mademoiselle Griselda  ! s'excusèrent nos deux gouvernantes en chœur en faisant une petite révérence.

Griselda les regarda toutes les deux de plus près et secoua la tête.

— C'est de ma faute Griselda, tenta Céleste en contournant les filles, je voulais absolument faire une partie de chat pour mon anniversaire.

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