Chapitre 3 Flo

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Je pose la voiture sur le pont, en sort et la fait monter a bonne hauteur. Vidange et changement des plaquettes de freins sont au programme pour ce début de matinée. De plus, il fait beau et le soleil commence à réchauffer le petit atelier. Les portes grandes ouvertes laissent entrer ses rayons qui s'installent dans tous les recoins qu'ils peuvent trouver. J'aime cette période de l'année, certaines journées de printemps peuvent être parfois plus belles qu'en été. Les gens retrouvent leurs sourires, les vacances approchent mais surtout, les décolletés et les minis jupes font leurs grands retours.

Pourquoi se priver de ce beau spectacle, après tout rien n'est plus jolie qu'une femme au teint bronzé et au corps presque dénudé.

La petite radio posé sur l'établie envoie différent style de musique à intervalle régulier. Ça change de la techno que j'ai écouté tout le week-end.

Je repense à Josy qui est arrivée radieuse samedi soir chez Patou et Cat. Pour Dora, c'était différent. Les yeux cernés de fatigue de la jeune femme a bien fait rire la bande car connaissant leur amie, sa nuit a dû être courte.

Mais tant mieux, c'est beau deux personnes qui s'aiment. Elles étaient pleines de petites attentions l'une pour l'autre toute la soirée. Pourtant, elles sont bien différentes mais ne dit-on pas que les opposés s'attirent ? L'une extravagante, moulin a parole et qui n'a peur de rien, l'autre plus discrète, timide et réservée mais d'une douceur et d'une gentillesse, tout ce que Josy avait besoin.

Le clou de la soirée a été la parodie de Tristan et Olivier, déguisés en femme et imitant à merveille le nouveau couple. Olivier c'est tordu la cheville au moins trois fois dans les chaussures à talons trop petite de cat et sa musculature dans des vêtements de femme rendait ses gestes hilarants. Patou, morte de rire c'est mise à courir aux toilettes en se tenant le ventre. Il était moins une.

Quand a Sophie, elle est arrivée seule. L'unique réponse qu'elle a donné quand Patou lui a demandé où était Stéphanie a été.

— Qui ça ?

Son air étonné a laissé un blanc de quelques secondes. Josy a tourné la tête et a levé les yeux au ciel. Elle ne se fait pas aux agissements de Sophie envers les autres femmes. Même si elle n'a que vingt-deux ans et un air foutiste, tout le monde ne mérite pas d'être traité ainsi. Pour les autres, plus rien ne les dérange ni ne les surprend. Tout le monde l'aime comme elle est car en amitié personne ne peut l'égaler. Toujours la quand on a besoin d'elle autant dans les bons que dans les mauvais moments.

Les conversations ont repris de plus belle comme si cette parenthèse n'avait jamais été ouverte.

— Flo !

Jean vient de passer la tête par la fenêtre du bureau et m'appelle en me faisant sursauter. Prise dans mes pensées je n'ai vu le temps passer.

— Oui ?

— C'est l'heure du café, tu viens quand tu veux !

— OK, j'arrive tout de suite.

Une petite pause va me faire du bien.

Je pose mes outils les uns a côtés des autres car je ne supporte pas de devoir courir après, puis je vais me laver les mains. Je traverse ensuite la petite cour pour rejoindre mes patrons. À peine entrée, Annie m'attrape par les épaules pour me déposer deux bises sur chacune de mes joues. Décidément, qu'est-ce que je les aime les bisous d'Annie.

Depuis cinq ans, il ne s'est jamais passé une journée sans que je n'y échappe. Si ce n'est pas la vieille dame qui vient, c'est moi qui vais les chercher. Pour rien au monde je ne voudrais que ça s'arrête. Je ne me suis jamais sentie autant aimé.

Sur la voie de la réussiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant