Sur la voie de la réussite

chapitre 32 Flo

— Bien joué Flo, dit Jean d'une voix tremblante dans l'oreillette.

Je suis aux anges, je la tiens ma victoire tant attendu.

Toutes les voitures rentrent dans leur stand tandis que je fais le tour du circuit doucement en  secouant mon bras par la fenêtre, personne ne peut le voir mais mon sourire est radieux.

Mes amis entrent en hurlant de joie au moment où je gare ma voiture. Olivier m'aide à descendre. Il me laisse le temps d'enlever mon casque et me prend dans ses bras suivit de Jean et de toute la bande euphorique. Je cherche le regard d'Emily. Légèrement en retrait mais souriante, elle laisse mes amis féliciter leur championne. J'embrasse tout le monde mais ne quitte pas Emily des yeux. Je m'avance finalement vers elle et la prend dans mes bras.

— Félicitation, me dit-elle en m'embrassant les yeux pétillants de fierté.

— J'ai eu de la chance, dis-je.

— Tu rigoles !rétorque Patou, tu les as écrasé.

Mes amis acquissent en cœur.

— Si Bénédicte n'avait pas crevé je n'aurais peut-être pas réussit à la dépasser.

Je suis heureuse de ma victoire mais je l'ai tout de même trouvé un peu trop facile. Si Bénédicte n'avait pas eu de soucis aurais-je pu lui passer devant ? Sa voiture était beaucoup plus puissante que la mienne, je l'ai ressenti.

Tristan s'approche de moi et pose sa main sur mon épaule.

— Nous on s'en fou qu'elle est eu un souci ou pas, ce qu'on voit c'est que c'est toi qui a passé la ligne d'arrivée la première. Pour nous, c'est toi la championne autant sur le circuit que dans nos cœurs.

Je souris en rougissant.

— De toute façon, reprend Patou, on t'avait demandé de lui clouer le bec a Bénédicte, dis-toi que tu l'as fait et nous on te remercie.

— Merci, dis-je simplement.

Un homme aux cheveux grisonnant entre dans le stand, un bloc-note à la main. Il se dirige vers nous. Les discutions s'arrêtent nettes faisant place a des airs interrogateurs.

Jean enlève sa pipe éteinte de sa bouche et inspire profondément.

Je m'en aperçois et me demande ce qui se passe.

Jean va immédiatement à la rencontre du nouvel arrivant. Très respectueux, il lui sert la main.Les deux hommes échangent quelques mots, Jean sourit et le conduit jusqu'à moi. Mes amis se mettent sur le côté afin de les laisser passer.

— Flo, je te présente Michel Dumont, recruteur de l'une des plus grandes écuries automobiles.

Monsieur Dumont me tend sa main que je sers timidement.

Je me souviens de cet homme, c'est celui qui a donné du fil à retordre à chaque course de Jean. Il m'en a tellement parlé que j'ai l'impression de le connaître depuis des années.

Des chuchotements se font entendre dans le groupe et des questions se posent.

— Flo tu as fait une très belle course, commence Michel.

— Oui mais je n'arrête pas de me dire que si Bénédicte n'avait pas crevé, je n'aurais peut-être pas gagné.

— Eh bien, même si tu n'avais pas gagné, c'est quand même toi que je serais venu voir.

Je lève les sourcils étonné, je ne sais plus quoi dire.

— Tu mérites ta victoire Flo, ne te tortures pas la tête avec des questions inutiles. Tu as été la plus prudente, j'ai apprécié et sache que dans ces moments-là ce n'est pas forcément la puissance qui l'emporte mais l'intelligence.