Chapitre 16 Emily

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Je ferme la porte d'entrée et m'y adosse. J'inspire profondément et souris des rêves pleins la tête. Annie et Jean sont à table, je les rejoins sans effacer mon sourire.

— Tu as l'air d'avoir passé une bonne journée, commence Annie.

— Excellente.

Je prends une assiette puis me sers. Même si je suis tombée amoureuse, l'amour et l'eau fraîche ne nourrissent pas.

— Et vous, qu'avez-vous fait ?

Annie et Jean se regardent.

— On a beaucoup discuté.

Je lève un sourcil interrogateur. Annie pose sa fourchette et croise ses doigts sur la table.

— On pense que vous êtes prêtes Emily, je sais que ça ne fait que deux semaines mais il est temps pour nous de prendre un peu de repos, continue Annie en posant sa main sur celle de Jean. C'est pour ça que nous allons vous laissez travailler ensemble toi et Flo et ne plus nous occuper de vos affaires.

— Mais ça fait déjà une semaine que vous ne venez plus.

Annie me sourit.

— On n'était pas très loin tu sais.

— Pour Flo, on sait qu'elle y arrivera même si elle n'a pas toujours confiance en elle, nous on croit en sa réussite, poursuit Jean. Mais toi Emily, tu te sens capable de gérer le garage sans nous ?

Je bafouille quelques mots incompréhensibles, je n'arrive pas à y croire. C'est le tournant de ma vie, j'y suis enfin.

J'ai beaucoup appris avec Annie et Jean ces deux dernières semaines. Je me suis également demandée pendant longtemps si je faisais le bon choix, j'aurais pu reculer, personne ne m'obligeais à rien, mais j'ai finalement décidé de rester.

À part ma mère, rien ne me manque de mon ancienne vie, je me sens bien ici. Je suis fière du courage que j'ai eu de tout quitté, pour désormais en arriver là. Pourquoi ça ne marcherait pas après tout, j'ai toutes les cartes en main.

— Oui, dis-je simplement les yeux embués de larmes de bonheur.

— A la bonne heure, s'écrie Annie en levant les bras au ciel soulagé, puis elle se lève pour me prendre dans ses bras.

Annie me sourit tendrement, visiblement heureuse.

— Bon on ne sera pas là de la journée demain, mais on reste joignable sur nos portables.

— Ne commence pas, dit Jean, on vient de lui dire qu'on ne se mêlait plus de leurs affaires.

Je ris, Jean me fais un clin d'œil.

— Ne dis pas de bêtises, dit Annie à Jean en riant doucement.

Puis s'adressant à moi.

— Bref, tu diras à Flo de venir manger demain soir pour faire un point sur tout ça, je peux compter sur toi ?

— Bien sur Annie.

La soirée avance doucement.

Annie fait ses dernières recommandations, toujours aussi inquiète pour nous. Je l'écoute sans vraiment entendre, je voudrais déjà être à demain pour revoir Flo.

Pourtant, je ne suis pas du genre à m'attacher facilement, cela me permet d'avoir moins le manque de l'autre dans les séparations. Je repense au baiser léger échanger. Plus qu'un effleurement, je me souviens encore de la douceur des lèvres de Flo. Je me sens comme dans la peau d'une adolescente qui goûte aux premières joies de l'amour.

Sur la voie de la réussiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant