Chapitre 34 Flo

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Je gare le camion dans la cour, descends la voiture et la range a sa place sans oublier de lui mettre sa bâche de protection.

Mon sourire ne quitte pas mon visage, je n'arrive toujours pas à y croire. Je sors la coupe que j'avais coincé entre deux sièges pour ne pas l'abîmer et l'emmène au bureau. Jean m'a depuis longtemps réservé une place dans sa bibliothèque en disant que comme ça elle serait plus rapide a venir. Je regardais souvent en passant la place vide, nostalgique en me demandant comment sera ce moment quand il arrivera. Et j'y suis enfin...

Mon cœur se gonfle de fierté quand je la dépose délicatement sur la plus haute étagère puis, je me recule d'un pas juste pour l'admirer. De couleur argentés, une petite plaque jaune est collée sur le socle avec des inscriptions gravées après la course pour chaque coureuse gagnante :

« Course de Paris 2017, première place décernée a Florence vargua. »

Je quitte enfin le bureau, toujours souriante et me dirige vers mon appartement.

Happy s'enroule autour de mes jambes. Je l'attrape pour le prendre dans mes bras et l'embrasse. L'étreinte ne dure que quelques secondes car le gros chat n'aime pas être porté.

— Tu devrais être content, c'est une championne qui t'embrasse et en plus qui te nourrit, dis-je en sortant le paquet de croquettes.

Happy s'installe immédiatement devant sa gamelle attendant avec impatience qu'elle se remplisse.

Puis, je me dirige vers la salle de bain pour une douche bien méritée.

Je regarde ma montre, il me reste une bonne heure pour me préparer, c'est largement suffisant.

Je me mets sur mon trente et un, cette soirée est pour moi, j'ai bien l'intention d'en profiter.Il ne me reste à peine un quart d'heure avant de partir, je m'assois quelques instants sur le canapé. Happy me rejoint quémandant une caresse que je lui donne avec plaisir.

L'heure approche, je mets ma veste puis sors.

Quelques pas seulement me sépare du restaurant de Paulo. La lumière de l'enseigne se reflète sur le trottoir. Quelques passants me croisent et me regarde mais je ne les vois pas. Mes pas ralentissent, je m'arrête et me retourne.

Mes yeux se pose sur le portail du garage.

Au-dessus, un grand panneau avec le nom de l'endroit que j'appelle « chez moi » depuis cinq ans et un petit véhicule dessiner a coté, souriant, il donne envie d'y entrer.

Je me mets a penser a mes clients, surtout les habitués, ceux qui ne changeraient de garage pour rien au monde. À Madame Durand qui a amené toutes ces vieilles copines et leurs vieilles voitures. Que dirait toutes ces personnes si je devais partir ?

Puis a Annie, Jean et Emily que je viens juste de rencontrer, j'ai bien remarqué sa peine, et Tristan...

Ai-je vraiment besoin de passer professionnelle pour que mon bonheur soit au maximum ?

Un bruit de talon s'approche derrière moi, rapide et franc, c'est une démarche que je reconnaîtrais entre mille. Je me retourne, Emily me rejoint.

La jeune femme me sourit.

Je la prends dans mes bras et la serre très fort.

— Je t'aime, murmure Emily a mon oreille.

Une boule se forme dans ma gorge.

— Je t'aime aussi.

J'attrape sa main et toutes deux nous dirigeons vers l'entrée du restaurant. Des éclats de rire se font entendre, apparemment tout le monde est déjà la.

Sur la voie de la réussiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant