la conscience orage

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Ses phalanges lui font mal

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Ses phalanges lui font mal. Il fait jour, mais à l'intérieur ce n'est qu'un grand ciel noir sans étoiles. Elle ne réalise rien. Son corps est amorphe et sa conscience se fait orageuse. Il pleut sur quelques morceaux d'âmes. Elle aimerait vraiment qu'il pleuve, à l'instant, en fait. Qu'il fasse nuit et qu'il y ai de la foudre au dehors, pour qu'elle sorte et hurle en même temps que gronderait le tonnerre. Ses poings s'enfoncent dans les murs. Détruire, détruire quelque chose, quoi que ce soit, avant de se détruire soi. Extirper cette colère qui grandit en son ventre, lui donner une forme physique avant qu'elle ne la bouffe de l'intérieur ; toute entière. Que leur dira-t-elle, la prochaine fois ? Elle ne dormait pas, l'orage faisait ruisseler son visage. Les murmures remplissaient les espaces vides de sa chambre. Formuler le mal qui la ronge. Le mal porte ton nom, maintenant.

Une bulle de sang coincée dans la gorge, les tripes comme tordues, elle écrase des cigarettes au fond de son sternum, laisse la brûlure se propager. Cicatrices sur sa peau diaphane, on ne compte pas. Trop nombreuses, disaient-ils. Trop lourdes, disait-elle. Le ciel gronde. Elle aimerait hurler, peut être. Frappe contre les parois au lieu de laisser ta voix déchirer le ciel. Il n'y a que le plafond, de toute manière.

© 26.03.18

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