Rien que pour un instant,
elle voulait que l'éphémère devienne éternité.
Parfois, elle voulait que ça revienne, ces sensations, cette innocence prude et pourtant pleine de malice, elle voulait goûter à nouveau à l'enfance brute et naïve, elle voulait trembler de toutes ces vérités terribles, une nouvelle fois. Elle voulait aimer, aimer jusqu'à ce que tout disparaisse autour, que plus rien n'existe ; du tout. Elle voulait voir ses croyances de gamine revenir, elle voulait fermer les paupières sans un cauchemar et les rouvrir sur tous les rêves qu'elle avait enterré avec ses désespoirs.
« Oublier qu'ici on est rien, oublier qu'ici on a peur. »
Parfois, elle voulait s'enfuir à l'aurore, aller chanter dans les rues silencieuses pendant que le ciel devenait tableau, que son esprit devenait printemps, et que son regard s'emplissait d'eau. Parfois elle voulait avoir mal et puis se perdre dans des étreintes à n'en plus finir, se fondre dans des corps inconnus et s'imprégner d'une chaleur pourtant familière. Parfois elle voulait courir sur les trottoirs sales et puis embrasser les passants histoire de donner un peu de couleur à ce monde si triste, à cette ville si sombre. Oublier que tout est vide et remplir sa poitrine de lumière ; remplir sa tête de poèmes qu'elle n'écrira jamais parce que ce sont juste de jolies pensées, pas des choses qu'on dépose sur le papier.
Elle voulait se défoncer à coups d'rêves, elle voulait s'empoisonner avec ces putains de sentiments. Elle voulait que ses yeux voient de nouvelles couleurs, que son corps tremble avec de nouveaux frissons, que son âme s'égare en milliers de morceaux qui se disperseraient aux quatre coins d'la terre. Elle voulait juste qu'on se souvienne d'elle.
© 21.01.18
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close your eyes
Randomjuste des fragments de moi du m o n d e un peu de douleur, peut être mon esprit en bordel éparpillé dans un recueil *** © mutila.
