2 semaines, pas plus.

Chapitre 1 : Routine

-Lola bouge toi on va encore être en retard! Crie Nathan fou de rage.

Nathan c'est mon frère, un brun qui me pourrit la vie. Ce type est un serial menteur! Etant son unique Soeur... je dois non seulement supporter ses mensonges mais aussi les appuyer.

Et devinez quoi, si je suis en retard en ce jour de rentrée, c'est à cause de lui.
Il avait promit, la veille, qu'il rangerait la cuisine en fin d'après midi. Mais comme d'habitude il a prétexté avoir un devoir super important à finir et bien sûr il a fini sa phrase avec le fameux : « pas vrai Lola? ». Mes parents ont tout gobé comme d'habitude.

Du coup, Monsieur l'a rangé ce matin, cette satanée cuisine. D'où notre retard actuel. En plus, je déteste être en retard!
De 1, ça dégrade mon image auprès de mes enseignants.
De 2, ça me met de mauvaise humeur et la pression.

Bref. Je rejoins Nathan devant sa voiture et on grimpe simultanément dans l'engin.
Le matin, on a une règle d'or: Ne pas s'adresser la parole. Sauf en cas d'extrême urgence. Vous me diriez que c'est normal, que peu de personne aime tenir une discussion suite à un réveil brutal. C'est vrai, mais nous, dans notre famille de tarée, on aime encore moins.

Arrivée au Lycée, tout les regards se braquent sur nous. On a l'habitude, on a une sacrée réputation. On est les « MILLS »: Le frère fait tomber toutes les nanas à ses pieds. La Soeur, excellente séductrice, possédant un cœur introuvable. Nathan et moi, on est comme qui direz, le duo de choc!

Cette année, on est en terminale. Nathan, il a rater son bac et a donc du redoubler. C'était super dur pour lui. Pour couronner le tout, nos parents ont été de vrai con avec lui. Heureusement que j'étais là pour lui redonner la joie de vivre. Aujourd'hui, il va beaucoup mieux.

J'aperçois Lucas au loin, un sourire illumine mon visage. Je le retrouve enfin! Lucas c'est mon meilleur ami, il n'aime d'ailleurs pas ce terme, il dit que ça fait « gay ». On s'est rencontré il y a 2 ans, j'étais déjà une garce à cet époque. Lui, il était du genre adorable, généreux, pleins de bon sens. On avait un truc en commun, oui ça peut paraître bizarre mais c'est vrai:
Notre joie de vivre. Depuis on a créé une forte amitié, c'est l'ami dont tout le monde rêve (Heureusement qu'il ne peut pas entendre mes pensées, il serait bien trop heureux).

-Lucas! Crié-je en grimpant dans ses bras. Tu m'as trop manqué, ne pars plus jamais à Cuba sans moi.

-Wow je ne suis pas habitué à tant de gentillesse venant de toi. S'exclame t'il en prenant un faux air choqué.

Il rit avec moi tout en me serrant fort contre lui. Étant sacrément en retard, on se dirige ensuite vers l'amphithéâtre « saint castor » pour connaître nos classes. On prend place au rang du milieu, là où il y a les élèves « populaire » comme dirait Lucas.

Personnellement, je n'entre dans aucune catégorie. Je suis unique: j'ai de la personnalité, de la répartie, du charisme, de la classe, et surtout, je suis très belle.
En bonne séductrice, j'ai une arme, infaillible: mes yeux. Tout le monde me les jalouses. En un regard je peux jouer la fille amoureuse et en persuader ma proie, je peux intimider une salle entière, je peux faire culpabiliser autrui. Les yeux peuvent traduire un millier de choses, et je maîtrise parfaitement cet art.

-...Emma Durand, Brice Dubois, Lola Mills ... Terminale ES3.

Je me lève, déçu de constater que Lucas et moi sommes séparés. Je détache péniblement mes yeux de lui pour descendre les marches. Dans les escaliers de l'amphithéâtre, tout les garçons me reluquent, j'entends même des sifflements... J'y suis habituée. La professeur principale nous réceptionne puis nous guide jusque dans salle L005.
Un fois installé, elle distribue les emplois du temps. Ils sont minables, comme chaque année.

-Je peux? M'interroge subitement Sophia. Elle était dans ma classe l'an passé.

Quel culot! Elle ose vouloir s'asseoir à mes côtés. Elle connaît pourtant ma réputation. Je scrute la salle pour lui indiquer d'aller ce faire voir à une autre place, mais elles sont déjà toutes prises.

-Ecoute Sonia, (j'écorche volontairement son prénom) je suis une fille solitaire alors tu vas devoir trouver une autre place.

-Il n'y en a pas... Balbutine t'elle comme si ça m'intéressait.

-Ce n'est pas mon problème. J'affirme fermement en agitant ma main.

Elle tourne les talons désorientée pendant que je la fusille du regard. Quand je vous disiez que tout passe par le regard.
Je patiente le reste de l'heure plongée dans mon imagination. La sonnerie retentit ce qui m'arrache à mon monde fictif. J'attrape mes cahiers, les jettent dans mon sac puis je me dirige vers la cafétéria. Nathan m'attend adossé contre un mur avec une fille qui orne son bras. Elle sourit bêtement en le regardant, la pauvre. Je rie intérieurement.

-Je vois que tu n'as pas perdu ton temps. Déclaré-je ironiquement en dévisageant cette bécasse.

Ce qui me vaut une tape sur l'épaule. L'idiote va immédiatement rejoindre ses copines. Elle a du comprendre qu'elle n'était pas la bienvenue. Nathan me lance d'ailleurs un regard glacial.

-Je te rappelle que tu n'as que jusqu'à midi 30 pour choisir. Lance mon frère en affichant un grand sourire.

-Ne t'en fais pas, j'y travaille. Rétorqué-je le regard plein de malice.

Je ne vous ai pas encore parler de notre jeu. C'est très simple, toutes les 2 semaines, il me choisit un garçon. Je dois rendre fou amoureux cette inconnu, et inversement pour Nathan.
La « proie », c'est le nom qu'on leurs donnent, doit admettre son amour de tel sorte à ce qu'on ait une preuve orale, écrite, etc.
•Si l'un de nous arrive à avoir cette preuve en moins d'une semaine, ça vaut 10 points.
•Si, au contraire, on obtient la preuve qu'au bout de 2 semaines, ça ne vaut que 5 points.
•En cas d'échec, (ce qui n'est jamais arrivé) on a un an de lessive commune à effectuer, se teindre les cheveux en rose, la voiture partagée qui appartiendrai au gagnant et un gage. Le genre de gage qu'on ne peut refuser sous aucun prétexte. Si vous connaissiez mon frère, vous comprendriez qu'il est exclu de perdre.

Ça fait maintenant la deuxième année, (depuis mon entrée au lycée) qu'on joue à ce merveilleux jeu. Il nous permet de profiter de notre jeunesse sans s'attacher (si un de nous deux tombe amoureux il sera considéré comme perdant).
Au début, je voulais juste relever le défi, mais peu à peu c'est devenu une obsession. Gagner, c'est la seule issue pour moi. Vous vous demandez peut être comment ne pas tomber amoureuse? C'est simple, c'est un don de naissance. Quand je décide d'oublier quelqu'un, il est comme mort à mes yeux.