Ses lèvres rouge sang.

Chapitre 23.

Le lendemain : 9h

Mon satané réveil se mit a retentir dans tout l'ensemble de la pièce. Merde. Je suis une fille qui a besoin de beaucoup de sommeil. 10h de sommeil n'était pas assez pour moi et ce manque de sommeil pouvait se faire ressentir dans mon humeur du jour. Aujourd'hui j'avais rendez vous à la médiathèque à 10h pour revoir les termes de mon contrat que j'avais réussi à prolonger jusqu'aux vacances de Noël.

Je me lève alors en vitesse car je n'avais pas mis mon réveil assez tôt pour pouvoir arriver à l'heure et être un minimum potable. Je vais alors rapidement dans la cuisine me faire une brioche-nutella et me prendre un verre de jus d'orange. Ma mère et Fred étaient déjà partis au travail depuis un petit moment. Puis je remonte faire ma toilette, m'habiller et me maquiller avant d'enfoncer mes écouteurs dans mes oreilles et fermer la porte d'entrée pour commencer à faire le chemin à pied.

Il était trop tard pour qu'il fasse encore un peu nuit. Je dois être la seule personne qui aime partir de chez elle quand il fait nuit et revenir encore une fois chez elle quand il fait nuit aussi. Cependant, l'air frais du matin était assez agréable quand il passait dans mes cheveux lissés. J'adore Londres. J'adore son atmosphère et surtout les gens. C'est différent en France, c'est sans doute pour ça que je n'avais pas eu de mal à quitter ce pays.

J'arrive à la médiathèque après 20 minutes de marche. J'étais un peu en retard mais franchement ça passe on a vu pire. La responsable me sourit et me distingue son bureau d'un hochement de tête. J'y rentre et m'installe tout en enlevant ma veste. Elle y rentre à son tour et s'installe face à moi.

-Alia je suis vraiment ravie de te garder encore. Me dit elle. Tiens voilà ton chèque pour ces deux mois de boulot.

Elle me tend une enveloppe et je la remerciais.

-Bon alors, on doit coordonner tes cours à tes horaires de boulot. Tu as ton emploi du temps ?
-Oui tenez. Lui dis je en farfouillant dans mon sac

On s'organise alors sur les horaires puis elle me propose de rester travailler jusqu'à 14h. J'accepte volontiers car je ne me voyais pas refuser mais ça m'embêtait légèrement vu que j'avais prévu de faire mes recherches sur Harry. J'enfile alors mon badge puis je commence à travailler.

*14h30

J'étais enfin rentré chez moi. J'étais légèrement crevé. Je crois qu'il y a une certaine part de vérité quand les générations avant nous, nous disent qu'on est une génération de feignant en désignant les jeunes. Bref, je ne suis motivée par rien en ce moment je décide donc de faire une micro sieste.

*18h30

Ma micro sieste s'est finie en coma de 4h. Ô joie. Sans sortir de mon lit, je prends mon ordinateur qui était au pied de celui-ci. Une fois sur internet je tape donc « Harry Styles ». Je cherche pendant plusieurs minutes sans jamais rien trouver. J'approfondis mes recherches en rajoutant Holmes Chapel. Le premier article me fait froncer les sourcils.

« Holmes Chapel : Un jeune homme décède à la suite d'une erreur médicale »

Je ne comprenais pas trop le rapport avec Harry mais dans le doute je décide de lire l'article.

* Deux soignantes sont jugées ce mardi à Holmes Chapel pour homicide involontaire après le décès le 10 janvier 2015 d'un patient de l'hôpital.
Le 10 janvier 2015, un adolescent de 21 ans hospitalisé est décédé après l'injection d'un médicament qui ne lui était pas destiné. L'étudiante infirmière qui lui a administré et l'infirmière qui encadrait celle-ci lors de son stage sont jugées ce jeudi par le tribunal pour homicide involontaire. Elles encourent jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.
En effet, depuis ses 16 ans le jeune, Harry Styles, avait appris l'existence d'un cancer des poumons. Régulièrement il se rendait à l'hôpital de sa ville pour des injections régulières. L'autopsie a confirmé que la mort avait été causée par l'injection de chlorure de potassium, une substance létale lorsqu'elle n'est pas diluée.
La famille de la victime a porté plainte contre les deux infirmières. Sa mère espère obtenir justice pour son fils décédé trop tôt. Elle affirme même : « Les gens pensent que j'étais préparée à la mort de mon fils parce que je savais l'existence de cette maladie encrée dans mon fils. Ceci est faux, aucune mère ne peut s'y faire et est préparée à perdre sa raison d'être. On me l'a enlevé trop tôt et ce n'est même pas Dieu qui a décidé de le prendre. Non on me l'a arraché contre mon gré mais surtout contre SON gré. Il était heureux, il avait sa famille, son travail à la boulangerie qu'il chérissait tant et il croquait la vie à pleine dent ».

Nous sommes tous derrière Anne Styles et sa grande sœur Gemma. »

Une photo accompagnait l'article. Une photo d'Harry. Qui a exactement la même tête qu'aujourd'hui. Je ne sais pas quel réaction avoir. Je reste bouche bée entre l'incompréhension et en même temps la suite logique qui me fait comprendre la raison pour laquelle il m'avait dit lors de notre rendez vous qu'il ne pouvait plus voir sa famille et retourner dans sa ville.

Harry est mort. Il y a 3 ans.

Mais Zayn aussi c'est pareil. Il m'a dit qu'il ne voyait plus sa famille. Alors quoi ? Il est mort lui aussi ?

Flashback :
Je marche dans la rue, écouteurs dans les oreilles, musiques à fond sur du The-Dream. Je rentre du lycée tranquillement les mains dans les poches. Je souris, il fait beau. Je ne m'arrête pas, je ne fais pas attention puis trou noir.

Mes yeux commencent à se brouiller. Des larmes tombent sur les joues. Je ne comprends rien. Il faut que j'appelle Zayn.

Conversation téléphonique :
-Allo ? Dit il
-C'est Alia.
-Je sais j'ai vu ton nom. Alors tu peux déjà plus te passer de moi ?

Je renifle tellement fort.

-Qu'est ce qu'il se passe ? Tu pleures ?
-Non.
-J'entends bien que ça va pas. Tu n'as même pas fait de réflexion sur ma moquerie donc ça doit pas être la forme et puis...
-Harry Styles est mort. Dis je en lâchant ça comme une bombe

Je l'entends avoir une sorte d'hoquet de surprise.

-C'est quoi ton nom de famille Zayn. Vas y dis le moi, j'irais voir comment tu es mort sur Google.
-Viens chez moi tout de suite. Je t'attends.

Et il raccroche. Il ne n'avait pas essayé de me contredire. Ça veut dire que c'est vrai. C'était forcément vrai vu que Google n'a pas de faille.

Je continues de pleurer en silence. Je prends mon sac et dévale les escaliers. Lorsque j'ouvre la porte d'entrée je tombe sur ma mère qui cherchait ses clefs. Elle relève sa tête tout en me souriant mais en voyant la mienne, son sourire disparaît aussitôt.

-Ma chérie que se passe t'il ?
-Rien. C'est juste que...enfin...je vais chez Zayn là maman.
-Euh d'accord va pour cette fois. J'espère qu'il saura mieux te consoler que moi.
-c'est pas ça maman.
-Je sais ma fille. Allez vas y, vas le retrouver j'ai confiance en lui.

Je continue d'avancer quand je me retourne vers ma mère avant qu'elle ne ferme la porte

-Je t'aime maman. T'es la meilleure des mères au monde, je te donnerais ma vie si il le fallait.
-Que d'amour..elle rit Moi aussi je t'aime Ali', mon gros bébé Ali'..
-Dis à papa que je l'aime aussi s'il te plaît c'est important pour moi. Je veux que vous vous souveniez à quel point j'étais heureuse.
-Ali enfin tu lui diras demain ma chérie ! Allez va retrouver ton copain qui n'est pas ton copain. Dit-elle en riant.

C'est ce rire que je retiendrais de ma mère. Car en fin de compte, on nous apprend dès le plus jeune âge que nos parents vont disparaître avant nous, que c'est le cycle de la vie mais pour autant je crois que ça n'a rien de facile. Je n'imagine cependant pas la douleur d'un parent qui apprend la disparition de son enfant. Un parent n'imagine jamais cette possibilité. La peine n'est pas pire, ni plus brutal, mais elle est plus destructrice car ils peuvent se demander qu'est ce qu'ils ont pu rater. Est ce que c'est de leur faute ? Est ce qu'ils ont loupé une étape quelque part ?

Je démarre enfin ma voiture pour me rendre c'est Zayn avec pour musique de fond, l'album de xxxtentation.

————————————