B O R D E R L I N E.
Chapitre II.
À l'arrière de la maison, les policiers complotaient pour ma capture - comme si j'étais un animal sauvage - avec mon soi-disant père. Je ne pouvais pas entendre leur conversation, mais je réussissais à les apercevoir au travers des portes françaises situées dans la salle à manger. Soudainement, je vis un homme sortir une clef de sa poche arrière pour ainsi déverrouiller l'une des deux portes. À cet instant, j'avais l'impression que ma vie tournait en rond. Pourquoi ne puis-je pas vivre mon existence comme bon me semble ? Je croyais, voir même, j'espérais avoir une vie heureuse comme celle de mes proches. Je voulais me marier, avoir des enfants, avoir ma propre maison... Mais la vérité me happa de plein fouet ; j'étais emprisonnée dans cet endroit infernal, attendant la suite des événements.
« Enfuis-toi ! » me criait ma voix intérieure.
Je n'avais aucune chance de me sortir de cet embarra. Une trentaine de personnes attendaient à l'avant, je n'avais donc guère recours à m'enfuir par là. Puis, la cours arrière était prise d'assaut par les flics.
Le grincement du parquet m'annonçait qu'ils étaient finalement à l'intérieur. J'étais cuite. J'avais le goût de crier « STOP ! » et de partir en courant.
Je m'enfouis dans un coin de la pièce jusqu'à ce que mon destin vienne me chercher.
« Hey ! » souffla une voix silencieuse.
Je levai mon regard et n'aperçus non pas un policier, mais Faith, ma copine.
« Hey ! » souffla-t-elle à nouveau.
Elle me tendit sa main et je la serrais avec appréhension.
« Que fais-tu là ? lançai-je, stupéfaite.
- Je te raconterai plus tard. Allez, viens ! »
Elle m'attirait à l'extérieur par là où je craignais le plus : le devant. Pourtant, pas une personne ne semblait être dérangée pour notre fuite. À l'intérieur de moi, je me disais qu'elles étaient toutes débiles de ne pas réagir. Or, c'est plus tard que je compris que tous ces gens étaient, pour la plupart, des connaissances de Faith.
Momentanément, nous traversâmes à pas de course la chaussée glissante due à la pluie précédemment tombée. Je ne pris même pas la peine de regarder de chaque côtés de la route avant de la traverser.
Quelques minutes après mon évasion, si je puisse dire, nous nous arrêtâmes au cœur d'une vaste forêt sombre. Mes pieds nus étant écorchés à cause de l'asphalte enroché suite à mon délit de fuite, je m'assis contre un arbre et repris haleine.
« Pourquoi ? ripostai-je. Pourquoi es-tu venue me chercher ?
- Car tu es mon amie, Avery !
- Ton amie ? riais-je. Je croyais que... après que...
- Je sais, siffla-t-elle. Je sais ce qu'il s'est passé. Mais je ne peux pas me permettre d'être en relation pour le moment. Tu sais dans quelle merde je traîne à l'heure qu'il est, je ne veux pas t'y mêler. »
J'étais abasourdie.
Cette grande blonde aux yeux verts me regardait comme si... comme si elle était mon dernier souffle. Comme si ma liberté dépendait d'elle, comme si elle pouvait être fière de ce qu'elle venait d'accomplir.
Moi, j'étais dégoûtée. C'est à cause de cette fille que mes parents veulent m'enfermer pour de bon. Si l'histoire du baiser n'était qu'une légende, je serais encore dans ma petite chambre fade, admirant le paysage du haut de ma fenêtre contemporaine.
Je me levai du pied de l'arbre où je m'étais posée et repris la route vers un monde inconnu. Je ne me retournais même pas aux milles et une questions de celle qui m'avait abruptement brisée.
Je m'éloignai, la tête haute, certaine que je méritais mieux qu'un être n'état pas capable à s'affirmer.
Son histoire qu'elle était dans la merde n'était qu'une fausse allure. Elle n'est simplement pas apte d'avouer aux autres son orientation sexuelle. Et puis quoi, moi je l'ai fait, regardez où j'en suis maintenant.
C'est injuste !
[...]
Plus loin sur la route, je vis une auto-patrouille se rapprocher. Je n'eus même pas le temps de me précipiter derrière un buisson qu'elle se gara à mes côtés pour en laisser sortir une jeune femme costaude.
« Mademoiselle Collins, vous êtes en état d'arrestation. Rendez-vous immédiatement ou votre sentence sera plus grandement sévère ! »
C'est ainsi que ma vie fut perturbée à tout jamais.
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Borderline |h.s.|
Fanfiction« Le passé reste le passé, jusqu'à temps qu'on réussisse à le démystifier. » Borderline. ©