B O R D E R L I N E.
Chapitre VI.
Nous suivîmes Eleanor jusqu'à ce que nous arrivâmes dans une toute petite pièce obscure.
« Où sommes-nous ? » lâchai-je.
Je ne voyais carrément plus rien. Je ne pouvais même pas apercevoir ma main passer devant mon visage, même si elle était à un centimètre de mes yeux.
Et encore, je ne vis pas la personne qui m'agrippa sauvagement par la taille pour me plaquer contre ce que je présumais être la porte.
« Aïe ! » couinai-je.
Tout en me prenant la poignée de porte directement dans le bas du dos, je sentis quelqu'un m'enfiler quelque chose sur la tête. Après, ce fut au tour de mes mains ; elles furent attachées ensemble.
« Pourquoi me faites-vous ça ?
- C'est pour ton bien, Avery », dit la voix caverneuse d'Harry.
Tout cela me semblait être un rêve, ou plutôt, un cauchemar, mais c'en était pas un. Tout ce que je vivais était bel et bien réel.
« Nous t'amenons à quelque part, me chuchotait Eleanor dans l'oreille. Ne crains rien, je fais ça pour toi.
- Mais...
- Chut ! Je dois vous expliquer les règles, le déroulement des choses et tout le reste avant que quelqu'un ne nous trouve. »
On m'obligea à m'asseoir sur une chaise.
Bizarrement, je me sentais comme si je fus enlevée par ma meilleure amie et son complice que je ne connaissais pas encore tout à fait.
« Oui Avy, c'est bien ce qui t'arrive. T'es idiote ou tu fais par exprès de l'être ? »
Vive avoir une conscience aussi crue, n'est-ce pas ? Ahh.
« Tout d'abord, nous devrons attendre que la nuit tombe avant de passer à l'action. Donc, lorsqu'il fera noir à l'extérieur, nous sortirons d'ici et nous irons dans la cours arrière. Harry, tu trouveras les clés de la voiture dans la petite fontaine à côté du grand Saule-Pleureur. Pendant que tu iras les chercher, moi j'amènerai Avery de l'autre côté du pont. Tu viendras nous rejoindre près du ruisseau.
- Pas de problème ! ricana-t-il.
- Ensuite, nous devrons traverser la forêt pour nous rendre de l'autre côté du géant jardin de l'établissement. Lorsque nous serons rendus à la clôture, tu pourras ouvrir le portail avec l'une des clés qui sera après le porte-clés que tu auras trouvé. La voiture nous attend de l'autre côté.
- Une voiture ? Quelle voiture ?
- Nous te libérons, Avy. Nous te libérons de cet atroce endroit.
- Êtes-vous tombés sur la tête ? criai-je.
- Non. Avery, écoute-moi, tu..»
Harry mit sa grande main moite contre ma joue. Je le repoussais.
« Ne me touche pas ! crachai-je.
- Avery, calme-toi ! s'exclama ma supposée tutrice.
- Non, non je ne me calmerai pas ! Pas avant que toute cette connerie soit fini ! Détachez-moi !
- Tu ne comprends donc rien de ce qui t'arrive, n'est-ce pas ? »
Je m'articulais dans tous les sens possibles pour tenter de défaire mes fausses menottes et pour retirer le bandeau que l'on m'avait mis.
« Avery ! »
Une poigne se refermait violemment sur mon poignet.
« Harry, ne la blesse pas !
- Elle va foirer notre plan ! Elle ne veut pas savoir la vérité ! Ne vois-tu pas que cette fille est si innocente qu'elle ne sait même pas elle-même son propre passé ? Imagine-toi si elle revenait ici pour te dénoncer... Pour me dénoncer ! Non, Eleanor, si elle ne coopère pas, nous serons bien obligés de la laisser partir ! »
Point de vue omniscient.
Les deux jeunes gens se sentirent profondément malheureux à la vue de leur amie qui ne voulait rien savoir de leur petit plan d'évasion. Cependant, ils n'avaient plus beaucoup de temps pour lui expliquer, car quelqu'un finirait bien par les trouver, et cette personne se posera énormément de questions sur leur emplacement dans le noir total. Mais, la situation n'était pas simple du tout.
Le secret qui se renferme sur cette jeune Londonienne n'est pas à prendre à la légère. C'est plus qu'un rien, mais aussi, c'est très dangereux pour elle.
Si les deux sauveurs avaient attendu encore deux semaines avant d'intervenir, la vie d'Avery aurait gravement été mise en danger, mais ça, seulement eux-deux le savaient.
[...]
Point de vue d'Avery.
« Vous avez deux choix : soit vous m'expliquez à quel jeu minable vous jouez, soit vous me relâchez.
- Bon, d'accord... Je vais te relâcher, mais promets-moi que s'il t'arrive quoique ce soit d'anormal d'ici les prochains jours, fais-moi en part. »
J'aimerais bien accepter, mais je ne comprends vraiment plus rien à leur charabia enfantin.
« Promis ?
- Promis, mais je veux savoir ce qu'il se passe, sinon...
- Tu es en danger. C'est la seule chose que je peux te dire pour l'instant. »
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Borderline |h.s.|
Fanfiction« Le passé reste le passé, jusqu'à temps qu'on réussisse à le démystifier. » Borderline. ©