Un ange à ma table.

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Une nuit parmi tant d'autres. Une nuit qui promettait une nouvelle journée. Une simple nuit. Elle aimait la nuit. Peut-être parce qu'elle ne dormait plus tellement. Elle avait appris à redécouvrir le monde qui l'entourait. Elle avait appris à ne plus avoir peur dans le noir. Parce que le noir était réconfortant. Dans le noir, on ne voyait pas les horreurs de la journée, les horreurs de la guerre.

Un courant d'air la fit frissonner, la forçant à refermer ses bras autour d'elle. Elle aurait dû penser à prendre une veste. Elle avait été négligente. Une fenêtre avait dû rester ouverte quelque part dans cette grande maison à l'air vicié. Une maison qui servait de refuge pendant la reconstruction. La maison de son enfance.

Elle n'avait pas hésité à ouvrir les portes de chez elle. Une façon de contribuer. De briller aussi. Elle ne recherchait pas la gloire, non cela ne l'intéressait pas. Mais elle voulait de la reconnaissance. Elle, fille de moldue, l'amie d'Harry Potter, la Sang de Bourbe, voulait qu'on la reconnaisse, que tous comprennent les sacrifices qu'elle avait consenti à faire pour que le Bien l'emporte sur le Mal. Elle y avait laissé son âme. Personne ne semblait s'en rendre compte. Tous se préoccupaient d'Harry. Elle aussi se préoccupait du brun. Mais qui pensait à la douleur des familles des victimes ? De Neville ? D'elle ?

Personne.

Ils ne pensaient qu'à leur héros. La communauté pensait que maintenant que Voldemort n'était plus, leur symbole de la liberté continuerait à veiller sur eux. Peut-être le fera-t-il. Qui pouvait prévoir les réactions d'Harry maintenant ? Pas elle en tout cas.

Se laissant tomber sur son canapé qu'elle avait eu cesse depuis ces derniers jours de parfumer, Hermione laissa ses jambes pendre par-dessus un accoudoir. Le canapé ne sentait pas si bon. Mauvais mélange de renfermé et de désodorisant ménager. Fermant les yeux, la brunette se prit à espérer que peut-être le sommeil allait à nouveau prendre possession d'elle.

OOO

Les rafales ont déchirés mes vêtements.

Mais il me reste encore des sentiments.

Nos vies reposent sur des casques en métal.

Je me rendors dans l'asphyxie générale.

Le tic-tac de la pendule était aussi dérangeant qu'apaisant. Depuis combien de temps s'était-il réveillé de son cauchemar ? Des minutes ? Des heures ? Il n'aurait su le dire. Le noir était réconfortant pourtant. Dans le noir, il ne voyait rien. Une manière d'oublier. Oublier que George était défiguré, oublier que la maison familiale était détruite. Il y avait tellement de choses qu'il souhaitait oublier.

Remus et Tonks étaient morts laissant un orphelin derrière eux. Un peu comme Harry. Teddy Lupin avait tout juste un an et ses parents le quittaient déjà. Monde cruel qui était le leur.

Il voulait oublier tous ses cris, tous ses morts.

Il y avait eu tellement de morts...

Curieusement, après la Bataille c'était vers son frère qu'Angelina était allée chercher du réconfort. Il avait tout bêtement pensé que cela aurait dû le peiner ou le blesser. Mais rien. Il était simplement heureux de voir son frère se remettre à sourire.

OOO

Elle ne supportait plus le monde des sorciers. Il lui avait déjà tellement pris. Oh bien sûr elle savait que cela finirait par lui passer. Que d'ici quelques mois, elle trouverait la magie merveilleuse comme au tout premier jour. Mais en avait-elle réellement envie ? Voulait-elle vraiment reconsidérer la magie comme merveilleuse ?

Non elle ne le voulait plus...Du moins pas pour l'instant.

Un bruit suspect dans le salon lui fit rouvrir les yeux. Fred se trouvait dans l'embrasure de la porte, visiblement étonné de la trouver ici à une heure aussi avancée de la nuit.

fred, hermione un amour impossible.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant