Joana était adossée contre le plan de travail de la cuisine, elle marmonnait un de ses poèmes en attendant que la commande de l'oberleutnant soit prête.
Ces nuits éclairés je pleurais
Et ma tristesse souriait...Il y avait du monde ce soir dans le bar de son oncle où elle travaillait en tant que serveuse. Et pour cause, les allemands, principaux clients du bar, venait de remporter une importante bataille.
L'ambiance était joyeuse, sauf pour Joana qui cachait derrière son masque souriant une profonde tristesse. Son frère était mort durant cette bataille, et son père quelques mois auparavant, et son fiancé il y a un ans tout pile.
Dans cette funeste lumière Disparaissaient mes êtres chers ...
Ce soir sa seul envie était de s'asseoir sur une chaise et de pleurer. Malheureusement elle ne pouvait pas elle devait servir ces gens pour pouvoir gagner de quoi manger.
Le plat était enfin près, Joana le mis sur son plateau avec tout les boissons que la table avait commandé. elle sortie des cuisines et se faufila entre les tables essayant d'ignorer les regards appuyés sur son corps, comme si elle n'était qu'une poupée bien formée. A chaque fois, la jeune fille avait l'impression qu'on la violait du regard.
Ils sont partis très loin d'ici
Dans un regard dépourvu de vie...Son oncle avait interdit à tous les soldats ,quel qu'il soit, de ne serait-ce que toucher un cheveu de ses serveuses sans leur accord explicite. Mais malgré tout le respect qu'il imposait, le patron du bar ne pouvait rien faire contre ces regards.
Joana était condamnée à subir. Elle subissait comme tout le reste de l'Europe et même du monde subissaient. Toutes ces personnes qui subissaient les conneries de seulement quelques idiots qui avaient le pouvoir.
Animés par la poésie
Ils ne sombrent pas dans l'oublie...Joana arriva enfin à la table des hauts gradés, elle y déposa la commande et fila rapidement derrière le bar, seul endroit où elle ne se sentait pas opressée.
Les allemands parlaient fort dans leur langue natale et la jeune fille n'y comprenait rien. De plus, elle trouvait celle-ci très laide et tous cela lui donnait bien mal à la tête. Sa migraine était si insoutenable qu'elle laissa échapper quelques larmes.
Pour qu'on pleure leurs beaux sourires
Qu'on rigole de nos souvenirs...Elle se repris cependant bien vite, voyant un nouveau client arrivé. Joana sécha ses joues avec son vieux pulle jaune et sortie de son recoin pour accueillir l'homme.
Il était jeune, il devait avoir une vingtaine d'années et bizarrement ne portait pas d'uniforme allemand. Il s'approcha de la jeune fille, qui compris qu'il était français, et lui commenda un café. Il alla ensuite s'assoie à la table voisine de celle des hauts gradés. Quelques chose clochait chez lui mais Joana n'arrivait pas à savoir quoi.
Tristess pourquoi je me déteste
Tristess pourquoi cette détresse...Bizarrement, elle ne connaissait pas cet homme. Dans le petit village où elle habitait, un nouveau n'aurait pas pu passer inaperçu, surtout pour la serveuse qui voyant tous le village passer par le café.
C'est alors qu'elle compris, grâce à la sacoche que ce client tenait si fort qu'il en avait les doigts écarlates. Il était résistant et allait mener une action, ici sous les yeux de la jeune fille.
Ce qu'on m'a dit m'a fait sombrer
Je n'aurais pas pu les sauver...Elle entendit alors le bruit de la bouilloire, l'eau du café était chaude. Elle fini de le préparer avant de l'apporter à l'homme, comme si de rien n'était.
Il la remercia poliment, la paya et bu son café calmement avant de s'éclipser discrètement laissant sa sacoche au pied de sa chaise. Joana pris peur, elle savait que le bar allait exploser dans quelques secondes et elle était si paniqué qu'elle ne bougea pas d'un centimètres.
Depuis chaque jour je les pleure
J'ai peur il faut que je meurs...Elle se demanda si au finale ce n'était pas mieux de rester là. Sa profonde tristesse disparaîtrait peut-être alors.
Il ne lui restait que deux secondes à vivre.
Ses dernières pensées furent pour elle-même, la fin de son poème, murmuré modestement.
Et mon courage m'a quitté
Je ne les ai pas mérité.
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7 secondes de vie
Short StoryIl ne leur reste que 7 secondes à vivre, découvrez leur histoire... 7-Max 7 secondes, 7 noms, 6-Rudy 7 histoires, 7 façon 5-Amy de mourir pendant la...