Les quatre hommes sont excessivement contrariés par leur petit séjour dans le hameau, surtout les trois anciens soldats. Le principe d'incompatibilité entre les espèces dominant Kana qui a sous-tendu toute leur carrière militaire vient d'être remis en cause par l'exemple et non par de grand discours.
Bien sûr ils ont pensé au début que c'était une posture devant des étrangers mais comme au bout de vingt minutes leurs hôtes sont reparties travailler, ils ont pu les observer dans leur vie quotidienne. Il y eut des remarques acerbes, des pics ou des débuts de dispute mais rien de diffèrent de ce qu'ils ont connu à la caserne. Ils ont même vu un Nain et un Elfe s'associe pour contredire deux homologues féminins.
Mais le plus déstabilisant pour eux, ce sont les deux demoiselles. Ils ont compris qu'elles sont des enfants de la prophétie et alors qu'il devraient les rejeter, ils continuent à les considérer comme leurs filles d'adoption.
Depuis leur retour près d'eux, ils se répètent qu'elles sont des hybrides mais rien n'y fait quand ils les regardent, ils ne pensent qu'à leur rapprochement et au bonheur qu'il en résulte.
Celles-ci, sur leur petit nuage, mettent une heure pour remarquer la tension de leur compagnon. Une fois qu'elles en ont pris conscience, c'est Ambre qui prend la parole.
-« Vous savez messieurs, il est normal d'avoir du mal avec le changement. Lors de ma formation, nos professeurs insistaient toujours pour que nous innovions le moins possible dans le visuel de nos décoctions pour que nos patients ne se trompent pas dans leur traitement.
C'est cette même routine qui fait que nous agissons de manière automatique. Dans votre ancien métier cela vous a sauver plus d'une fois en vous évitant de vous demander si le Troll devant vous était belliqueux et en vous poussant à agir directement comme s'il l'était.
Avec les Nains et les Elfes vous avez fait de même, vous avez réagi en fonction d'un stéréotype datant de l'époque de Monteverdi où nous subissions leurs guerres incessantes entre eux. Et vous l'avez vu, vous-même, ils ne sont pas comme les histoires nous les décrivent. Ils ont des comportements similaires au notre. (Les quatre hommes hochent la tête).
Quand Kana nous a créés, nous n'étions pas nombreux. Pour survivre, faire des enfants était vital. C'est pour ça que l'homosexualité était interdite et réprimée.
-Mais on ne le choisit pas ! s'écrie Isaac.
-Exactement ! Mais pour le comprendre il a d'abord fallut que croitre et multiplier arrête d'être notre leitmotiv. Ce qui n'est arrivé qu'au moment où nous avons découvert que nous étions sur une île. Et même là, plusieurs décennies furent nécessaires pour changer les mentalités. En plus, dans notre cas, il est difficile d'intégrer que les Nains et les Elfes sont comme nous alors que nous vivons chacun de notre côté. Il est donc logique que cela vous perturbe de le découvrir aussi brutalement.
-Mais pourquoi vous n'êtes pas aussi affecté que nous ? Demande Elessar.
-Nous venons de revoir nos mères que nous n'avions pas vues depuis sept ans et nous avons appris qu'elles nous ont abandonné pour être avec un nain ou un elfe. Explique Lucie.
-Et par la même occasion, nous avons découvert que nous étions des hybrides. Continue Ambre.
-Ce qui fait que nous pensons à autre chose qu'à nos croyances anti-nain et anti-elfe. Termine la cartographe. »
Les quatre hommes honteux d'avoir oublié ce que vivaient les demoiselles parce que trop préoccupé par leurs désarrois ne savent pas quoi dire.
-« Mais ne vous inquiétez pas, comme cela coïncide aussi avec la déclaration de notre amour, cela va. Les rassure l'apothicaire tout en serrant la main de sa douce.
-En tout cas, heureusement que ce village existe, sinon vos mères auraient eu beaucoup de mal à vivre avec l'élu de leur cœur. Remarque Autevielle.
-D'après ce que j'ai compris, depuis que Kana nous a créé, il a toujours existé pour abriter les amoureux inter-communautés. Hoffman n'a pas fait de prophétie, il a juste découvert le hameau. Raconte Lucie
-Donc s'il paraît évident que Kana nous a créé toi et moi, pour répondre à l'amour de nos parents, je ne comprends pas comment ils ont pu se retrouver dans ce hameau puisque personne ne le connaît. L'interroge Ambre.
-Oh il est connu par les membres des conseils des Hommes, des Nains et des Elfes qui s'arrangent pour que le secret ne soit pas éventé afin que ceux qui y habitent puissent vivre en paix comme Kana l'a voulu. Mais ce n'est pas ainsi que maman y est arrivée. Elle m'a raconté que le lendemain de son vingt-neuvième anniversaire, elle savait instinctivement où aller pour retrouver Ilmig, et qu'il lui était impossible résister au besoin de le revoir.
- C'est donc Kana qui a éloigné nos mères de nous.
- Pour leur bonheur, mais oui. »
Un long silence accueille les paroles de la demi-naine.
-« Nous sommes donc les escortes de deux demoiselles directement créée par Kana! » S'exclame avec enthousiaste Isaac pour essayer de casser la tristesse qui s'installe.
Celles-ci évitent de lui dire qu'elles auraient mille fois préférée passer les sept dernières années avec leur mère plutôt qu'être ainsi béni de leur déesse, pour ne pas blasphémer et mettre mal à l'aise l'homme.
-« Vous ne parlez pas beaucoup mademoiselle Avenne mais quand vous le faites, c'est toujours juste. Enchaine Isaac pour changer de sujet.
-Ce qui veut dire je parle pour ne rien dire ! S'exclame Lucie
-J'ai pas dit cela ! Se défend l'homme très embêté par la remarque de la cartographe.
-C'est pas grave ! Je voulais vous expliquer pourquoi une famille Troll campait ce matin sous notre grotte mais je vais plutôt me taire. Déclare-t-elle en faisant mine de bouder.
-Lucie ! Arrête de tourmenter monsieur Isaac et raconte-nous ton histoire ! Intervient Ambre, avec un sourire en coin.
-Quoi ! Tu n'es pas vexée ! S'écrie l'homme.
-Bien sûr que non ! C'est ma chérie donc il est évident qu'elle a toutes les qualités.
-Oh la coquine ! Tu as de la chance de n'être pas ma fille sinon...
-Vous oseriez toucher à une pauvre femme innocente ? Demande la demoiselle avec son air le plus angélique, ce qui met immédiatement mal à l'aise l'ancien soldat.
-Si tu continues à le taquiner, personne ne te touchera de la journée. » Lui murmure Ambre alors à l'oreille.
Rougissante jusqu'aux racines de ses cheveux, elle se retourne brutalement vers son amoureuse et la regarde sidérée pendant quelques secondes.
-« Alors tu nous livres ton récit ? » Lui demande Ambre en s'éloignant d'elle comme si de rien était.
Il faut encore deux secondes à la cartographe pour se remettre de ses émotions et commencer à raconter.
- « La signature du traité de paix obtenu par Monteverdi, qui arrêta les conflits entre Nain et Elfe, donna lieu à un immense banquet. Le lendemain de celui-ci, au petit matin, le chef du conseil du petit peuple, humilié d'avoir perdu le concours du plus gros mangeur de tarte aux pommes, partis pour les Montagnes de la démesure, sans attendre ses congénères, avec seulement vingt-cinq de ses hommes. Sur le plateau du souvenir, tous disparurent. Certain dise qu'ils seraient arrivés au beau milieu d'un conflit territorial entre deux familles trolls qui auraient oublié leur différent pour s'occuper des importuns. A un contre un, les nains ne firent pas long feu. D'autre, les plus nombreux, pensent qu'il n'y eu pas d'affrontement mais une fuite qui se termina par la chute de l'ensemble de la troupe, au fond d'un gouffre où coulerait une rivière souterraine. Mais ce qui importe pour nous, c'est que le sceptre de commandant a été perdu dans ce drame. C'est un bâton d'un mètre de haut constitué de vingt kilos d'or emprisonné dans une armature en acier excessivement solide pour compenser la malléabilité du précieux métal. Il est surmonté en plus d'un diamant parfaitement pur de la taille d'un œuf d'oie. La masse d'arme du pouvoir, comme l'appel les nains, symbolisait l'autorité. Donc à chaque fois qu'un membre du conseil meure, ceux qui veulent accéder au pouvoir mais qui savent n'avoir aucune chance par la voie normale, tente de le retrouver pour obtenir le soutien des traditionnalistes et ainsi prendre la place du défunt.
La nomination se faisant au bout d'un mois, les plus ambitieux et les plus riches montent des expéditions d'envergures. C'est ce qu'il se passe en ce moment avec une cinquantaine de nain qui ont investi les bords du gouffre où serait tombé Olreg le grincheux, il y a plus d'un siècle. Ce qui a contraint plusieurs familles troll à s'exiler d'où leur présence dans la forêt d'Abondance.
-Il faudrait vraiment qu'il y ait une communication entre les Nains, Les Elfes et les Hommes cela réduirait les accidents ! Commente Ambre.
-C'est sûr mais pour cela, nos dirigeants devraient avoir une vue d'ensemble des choses et pas se contenter de s'occuper de leurs intérêts personnels. Répond Autevielle
-En tout cas, moi si je trouve ce sceptre, je me le garde et revend l'or et le diamant. Fanfaronne Isaac.
-Et tu aurais tort. Lui rétorque Lucie. Le conseil de Nains offre un million de pièces d'or de récompense, c'est-à-dire trente-deux kilos d'or et de quoi faire vivre plus de dix familles toute leur vie. »
Tout le monde reste sans voix devant l'énormité de la somme puis ils se mettent en route. Deux heures plus tard, ils s'arrêtent pour déjeuner. Personne n'a parlé car perdu dans ses pensées. Mais quand Lucie détache son ceinturon et pose son épée avant de s'asseoir prêt d'Ambre, Dherblay remarque immédiatement l'arme.
-« Par Kana! Lucie tu as une véritable lame naine! S'enthousiaste-t-il.
-Oui, le compagnon de ma mère était forgeron dans la Montagne de la Démesure et m'en a offert une. Pourquoi? » Demande-t-elle étonné de l'euphorie de son professeur d'escrime, tout en lui tendant l'épée.
Celui-ci exécute de nombreuses passes puis la lui rend.
-« De manière générale, leurs armes sont les meilleurs de tout Kana. Elles sont effilées comme un rasoir, robustes comme un marteau, souple comme un roseau et parfaitement équilibré. Explique-t-il. J'ai pu, en essayé de nombreuses lors des Grands Défouloirs grâce à la renommée de mon père et si la tienne est un peu lourde pour moi, tu as là, la meilleure lame qu'il m'ait été donné d'avoir entre les mains.
-Je remercierai Ilmig quand je reviendrai voir ma mère. (Après une petite pause) Tu pourrais m'entraîner pour pouvoir la maîtriser?
-Il nous reste au plus, quinze jours de mission alors je ne pourrais pas te faire devenir une épéiste d'élite mais avec ta force, ton endurance, ton œil et ton inventivité associé à l'excellence de ton arme, tu devrais pouvoir t'en sortir contre la majorité des dangers de Kana alors j'accepte.
-Merci.
-Dherblay, si Isaac et moi, nous attaquions la demoiselle de manière inopinée ou participions à des combats à plusieurs comme les jours précédents, cela t'aiderait-il? Demande Autevielle.
-Cela enrichira l'expérience de Lucie, et nous pourrions ainsi utiliser toute la journée pour son entraînement, donc oui.
- Tu peux compter sur nous. Conclue Isaac.
- Je vous remercie infiniment, messieurs mais je ne voudrais pas accroître votre travail. Et surtout avec la recrudescence des trolls dans la forêt, je ne veux pas que cela augmente les risque d'attaque.
-Tu as raison, Lucie! Tu n'auras, dans la journée que de deux d'entre nous a te méfier, le troisième montant la garde. Bien sûr, tu ne sauras jamais qui seront tes adversaires. Lui explique alors Dherblay.
-Cela me convient. »
Souriante elle range l'épée dans son fourreau et se rassoit prêt de sa douce.
-« Mais alors, monsieur Dherblay, étant beaucoup plus fort que les Elfes et ayant les meilleures armes, pourquoi les nains, n'ont-ils pas toujours gagné ? L'interroge Ambre.
-Parce qu'ils utilisent leurs fabuleuses épées comme des haches. Au combat, ils agissent comme des bûcherons abattant un arbre, ils tapent de toutes leurs forces. Les elfes beaucoup plus agiles, ne croisent pratiquement jamais le fer, ils évitent les coups puis riposte. Mais leur problème à eux, c'est leur manque de puissance. Ils n'arrivent que difficilement à étamer les excellentes armures de leur adversaire. Il leur faut donc atteindre les yeux ou la jonction entre deux plaques de protection pour blesser ou tuer leur adversaire. C'est pour ça qu'ils utilisent une rapière et mise beaucoup sur leur archer.
-Salogel m'a offert l'arc de son père, un facteur réputé ! S'exclame l'apothicaire en le sortant de son étui. Qu'en pensez-vous? » Lui demande-t-elle en lui tendant l'arme.
L'homme prend l'arc, encoche une flèche puis tire. Le trait part excessivement rapidement puis se plante profondément.
-« Par Kana! Jure-t-il. En le bandant j'avais l'impression d'avoir un jouet entre les mains mais jamais je n'ai vu une flèche partir si vite. Voulez-vous l'essayer Elessar? » Propose-t-il en lui tendant l'arme.
Ce dernier demande l'autorisation à l'apothicaire du regard. Celle-ci accepte d'un hochement de tête. Il tire alors plusieurs flèches qui toutes atteignent leur cible.
Les deux hommes partent les récupérer et bataille plusieurs minutes pour les extraire, leurs pointes métalliques étant enfoncé d'au moins dix centimètres dans les différents troncs.
- « C'est un arc étonnant. Commente le guide en rendant l'arc à Ambre. Il est incroyablement léger et facile à bander! Pourtant c'est le plus puissant et précis que je connaisse. Moi aussi, je me suis arrangé pour approcher les champions lors des vingt-cinq derniers Grand Défouloir et j'ai pu en essayer quelques-uns. Et aucun ne m'a semblé si performant.
-Je ferais donc très attention à lui. »
Elle le range alors précautionneusement dans son étui.
- « Je pense que vous devriez envisager de vous entraîner à son maniement. Lâche alors Elassar, incapable de se retenir face au manque d'intérêt évident de la demoiselle pour son si extraordinaire arc. Quand on a la chance d'avoir une telle arme et vos capacités, c'est dommage de ne pas aller au bout de ce que l'on peut faire.
-Grâce à vous, j'atteins déjà toutes les cibles que je vise et avec un arc bien plus difficile à bander. Que pourrait m'apporter de m'entraîner plus?
- D'abord de ne faire qu'un avec votre arme et ainsi n'avoir que le temps de bander votre arc avant que votre flèche ne parte. Et ensuite, apprendre à tirer à plus de cinq cents mètre comme il vous permet de le faire.
-Mais à quoi cela sert. Je voulais savoir tirer pour pouvoir me défendre et dépendre le moins possible de quelqu'un pour cela. Proteste l'herboriste.
- Effectivement dans ce cas-là cela ne sert à rien. Mais si vous devez vous procurer de la nourriture, et ce sont des Elfes à qui j'ai demandé pourquoi ils s'exerçaient au tir à si longue distance qui me l'on expliqué, cela permet de tuer sa proie d'une seule flèche dans la tête. Ainsi l'animal n'a ni le temps de s'inquiéter, ni celui de souffrir.
-Je me suis toujours demandée comment ils faisaient, eux qui comprennent les animaux et ont voué leur vie à les protéger, pour tuer ce qu'ils mangeaient! » S'exclame, enthousiaste la cartographe.
Puis s'apercevant qu'elle les a interrompus, elle s'excuse platement. Après un sourire de chacun pour lui signifier que ce n'est pas grave, l'apothicaire accepte la proposition du guide.
C'est là que sa chérie se lève tel un diable sortant de sa boîte, demande à Elessar de les excuser quelques minutes puis l'emmène à quelque mètre du campement.
-« Que ce passe-t-il? S'inquiète Ambre.
-D'abord une chose très grave. Explique sa douce avec un visage grave.
- Laquelle? Demande -t-elle au bord de la panique.
-Cela fait plus de dix heures que nous ne nous sommes pas embrassé et je ne peux plus vivre une minute de plus sans un baisé.
-Quoi! Tu m'as fait une peur de tous les diables pour un bisou! Commence à s'énervé la jeune femme.
-C'est pas de ma faute si je suis amoureuse de toi et que maintenant que j'ai goûté à tes lèvres, j'ai besoin d'une dose de baisé régulièrement pour survivre. En plus j'ai attendu le plus possible alors que je suis au bord de dépérir depuis trèèèèèès longtemps. Explique-t-elle avec son air le plus Angélique.
-Aussi longtemps que ça. S'étonne Ambre tout en retenant difficilement un sourire attendri.
- Oh oui! Répond-elle. Depuis que tes lèvres ont quitté les miennes à cause de l'arrivée de nos compagnons. » Précise- t-elle en plongeant ses yeux dans ceux de sa dulcinée.
Celle-ci, incapable de résister, craque alors et l'embrasse avec passion. Une fois, leur besoin de l'autre comblé, la cartographe explique à sa belle qu'elles sont là aussi pour autre chose.
-« M'embrasser n'est pas la raison de notre venue ici! S'indigne faussement l'herboriste.
-N'essaie pas de jouer à cela avec moi, j'ai eu petite sœur qui en abuse et m'a immunisé. Réplique Lucie avant de l'embrasser à nouveau.
-Je pense. Explique-t-elle, une fois détachée des lèvres de sa belle. Qu'il faudrait que tu demandes à Elessar qui est un grand pisteur de t'aider pour apprendre à comprendre les animaux.
-Comprendre les animaux! S'exclame-t-elle. Mais comment on fait ça ? Et comment peut-il m'y aider?
- Je pensais qu'il trouverait les animaux qui nous entoure et que tu essayerais de les comprendre. Explique Lucie en se rendant compte que son idée est bancale.
-Tu sais, j'ai déjà été en contact avec de nombreux animaux et je n'ai jamais compris ce qu'ils disaient. En plus, maintenant que tu en parles, je me dis qu'avec mon ouïe supérieure à la normale, j'ai déjà du mal à m'isoler pour me retrouver au calme et réfléchir, si en plus je me mets à comprendre les chiens, les chats et toutes les bestioles qui m'entourent, cela va être l'horreur.
- Je n'avais pas vu les choses ainsi. Et je te comprends! Moi aussi j'ai subi les bourdonnements incessants de mes condisciples lors de mes études.
-En plus, je pense qu'il est préférable qu'un Elfe m'enseigne. Sans les bons référentiels, je risque de me tromper dans mes interprétations.
-Ce serait dommage que tu prennes le chant de joie d'un rossignol venant de trouver un gros ver de terre pour une parade amoureuse. Remarque Lucie avec un grand sourire.
-Idiote! » Lui répond sa douce en lui frappant l'épaule.
Six jours plus tard, l'équipe arrive à la source d'eau chaude. Tout le long du chemin, les demoiselles ont été entraînées par les quatre comme prévu. Arrivée à midi au but de leur mission, dès le déjeuner fini, Ambre récolte les loukianas, les prépare et les range délicatement dans la besace amené à cette effet pendant que Lucie se défend contre l'attaque simultané de l'escorte alors qu' Elessar monte la garde.
Le soir tombé, le dîner avalé, les demoiselles s'éclipsent pour un bain si attendu après dix jour de toilette de chat.
Elles n'ont cependant pas prévu que la pleine lune transforme cet instant en celui où elles se découvrent pour la première fois nue.
Subjuguées par le corps de l'autre, elles restent quelques secondes à l'admirer puis le désir devenant trop grand, elles y succombent et l'explorent, le caressent et le goûtent de toutes les manières possibles jusqu'au moment où l'envie de montrer tout l'étendus de leur sentiments, les amène à faire l'amour et à atteindre, ensemble, le plaisir ultime.
Enlacée, elles mettent plusieurs minutes à revenir à la réalité. Lucie porte alors Ambre jusqu'à l'eau et là elles se lavent mutuellement et s'assurent qu'elles ne viennent pas de rêver en réitérant le voyage au septième ciel, un certain nombre de fois.
Ce sont les appels d'Isaac, inquiet de leur absence depuis près de deux heures, qui les fait cesser et sortir de l'eau en vitesse.
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Kana
FantasyUne cartographe accompagne une herboriste, son guide et ses trois gardes pour sa première sortie en dehors de Vulcania. L'amour et l'aventure seront eux aussi du voyage.