Chapitre 12

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Haletantes, frustrées et honteuses, les demoiselles tentent de reprendre leurs souffles le plus discrètement possible, Elessar venant de stopper net leurs ébats par son cri de protestation après s'être heurté à une branche.
Comme à leur habitude, elles viennent de se réveiller mélangées. Mais cette fois-ci, leur baiser de bonjour a rapidement dégénéré en quelque chose de plus torride pour combler le manque de ces cinq jours d'abstinence. Leur désir a pris le pas sur leurs réflexions et elles ont cherché à retrouver les merveilleuses sensations de leur étreinte dans l'étang de la source chaude.
Et c'est là que le guide les a arrêtées, avant qu'elles n'aillent trop loin.
Maintenant qu'elles ont retrouvé leur esprit, elles en sont heureuses, elles auraient été terriblement gênées si elles avaient découverte, ce qui n'aurait pas manqué, leur couvertures n'étant vraiment pas une protection suffisante dans ce cas-là.

-« Je n'arrive plus à supporter de ne pas te faire l'amour quand je t'ai dans mes bras. Avoue, désespérée, Lucie, une fois son souffle revenu.

-C'est pareil pour moi. Enchaîne Ambre. Cette tension permanente m'épuise. Les petits bisous et nos câlins ne me suffisent plus.

-Je te comprends. Répond la cartographe en l'enlaçant deux secondes avant de s'éloigner comme si elle avait été brûlé.

Habillons nous, cela évitera les débordements. » Lui explique-t-elle devant son regard interrogateur.

Trois heures plus tard, lors de la pause de milieu de matinée qui permet habituellement à leurs professeurs de les exercer intensivement, elles sont si obnubilée par leur abstinence qu'elles en sabotent involontairement leurs entrainements.
Ambre manque de peu la tête Dherblay, une de ses flèches passe à moins de cinq centimètres de lui, et Lucie, lors de l'échauffement, assomme Autevielle et Isaac en essayant, par des mouvements de gym, de se vider la tête avant d'avoir sa, si dangereuse, épée en main.

Après cela, elles se sont longuement excusées puis ont cheminé, main dans la main, sans dire un mot.

À midi, la troué trouvé pour déjeuner, les quatre hommes leur annoncent qu'ils vont devoir partir au moins une heure pour avoir une chance de chasser du gibier dans cette partie de la forêt. Ils disparaissent ensuite avant même qu'elles leur aient répondu.

Elles mettent quelques secondes pour comprendre qu'elles sont seules pour un long moment, mais quand elles l'ont enfin intégré, elles en profitent : elles s'enlacent, se déshabillent et s'aiment avec fougue et passion.
Leur désir enfin assouvie et après avoir préparé le camp, elles attendent leurs amis en se câlinant, assissent sur un tronc.

-« Nous avons fait la moitié du chemin de retour et je ne sais pas comment je vais tenir jusqu'à Vulcania si je ne peux t'aimer avant! Se plaint Lucie.

-Moi, c'est pareil. Lui répond Ambre, après un baiser. Surtout qu'une fois en ville, je suis sensée retourner vivre chez mon père.

-Moi aussi et ma sœur m'a bien fait comprendre, avant que je parte, qu'elle avait peur que je ne revienne pas, comme ma mère. »

La cartographe raconte alors les événements du matin de son départ en mission.
Alors qu'elle montre la boussole et le poignard de botte qu'elle a reçu en cadeau, les quatre hommes reviennent en parlant fort. La jeune femme devient blanche comme un linge, ce qui alarme sa compagne.

-« Que t'arrive-t-il, Lucie ?

-Si nos amis parlent si fort, c'est qu'ils veulent nous avertir de leur retour pour ne pas nous surprendre dans une posture gênante! Ce qui veut dire qu'ils nous ont laissé seule dans ce dessein.

-Bien sûr, la Forêt d'Abondance est excessivement giboyeuse, d'où son nom. Il n'est donc pas difficile de trouver de quoi manger. Il était alors évident que c'était leur façon de nous laisser un peu d'intimité sans pour autant nous mettre mal à l'aise.

-Bah, moi je ne l'avais pas compris ainsi et maintenant que je le sais, je ne vais plus pouvoir les regarder sans rougir.

-Voyons, mon amour, il n'y a pas de raison. Nous sommes adultes et amoureuses l'une de l'autre. Ce que nous avons fait est tout à fait normal. La rassure Ambre en la serrant un peu plus dans les bras.

-Peut-être mais ils sont un peu comme des oncles et je sais que je vais être aussi mal à l'aise que si cela avait été papa qui avait fait ça. »

Elles sont interrompues par l'arrivé au campement de leur compagnons. Elles les aident alors à préparer le repas et contrairement aux craintes de Lucie, la bonne humeur règne entre eux.

KanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant