« J'ai changé ! »
Une affirmation faite avec la plus grande sincérité, une déclaration proclamée tout haut avec la conviction d'y croire, ou bien une oraison jaculatoire dite sans fondeur de vie et d'espérance ?
Qu'est-ce que sont ces innocentes e...
Bonjour mes lecteurs 🤗 Le chapitre suivant va être riche en découvertes du point de vue des deux personnages principaux. C'est pourquoi je vais le scinder en deux parties assez courtes et bien distinctes, qui ensembles devraient former un chapitre complet d'environ 60 pages. Bonne lecture. 😉 Bisous 💋💋 Lihamee.
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~Elle~
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Toc, Toc, Toc...
Quand les coups retentissent, mon premier réflexe est d'enfoncer ma tête dans mon oreiller pour ne plus entendre la voix grave de Jamie, mais je me ravise. Ce n'est pas lui.
Toc, Toc, Toc...
Les coups sont timidement donnés dans le rectangle en bois qui verrouille l'accès à la chambre. Rien à voir avec les roustes qu'infligeaient ces points il y a peu.
Je lui en veux.
Tellement.
Je n'arrive pas à croire qu'il ait osé m'interdire de quitter la maison. Et New-York. Je suis estomaquée devant son insensibilité face au cancer de ma sœur et en colère devant son obstination. Il est impassible sur presque tout, autoritaire, colérique et plus encore, mais jamais je ne l'aurait imaginé égoïste au point de condamner une vie. Innocente de surcroît.
« Si ça m'évite de voir la femme que j'aime détruite, oui !!! À part le sang, tu n'as aucun lien avec cette enfant. »
Il n'est pas comme ça. Ce n'est pas lui. Chacune des inepties qu'il a pu dire pendant notre dispute je sais qu'il ne les pensait pas vraiment, du moins pas comme il les a laissés jaser, pas avec autant de véhémence. Il en colère à l'idée de me voir partir et de perdre ce contrôle qui lui est carrément vital pour vivre. Quand il est acculé, Jamie ne sait répondre que par la force. Une force qui parfois, malheureusement s'avère être trop vive pour que je l'encaisse sans broncher. Une larme roule à nouveau sur ma joue. Je l'essuie rageusement du revers de la main en pestant encore contre mon homme. Je ressens sur mes épaules le poids d'une immense douleur et je ne peux m'en délester. Jamie a raison quand il beugle que Yiéva et moi nous ne nous connaissons pas. C'est vrai, je ne l'ai jamais vu et elle non plus, je n'ai même pas une photo d'elle pour poser un visage sur son prénom. Pourtant depuis une semaine j'ai la nette impression que chacune de mes respirations lui est destinée, j'ai l'impression d'être sa seule bouée au milieu d'un océan agité et prêt à l'engloutir. Je n'en ai pas vraiment l'explication, mais c'est comme si j'arrivais à ressentir ce lien de sang qui nous lie toutes deux. Tous les trois devrai-je dire. Rhys aussi, j'ai l'impression de ressentir sa vie à travers mes veines. Oui c'est idiot et peut être sans réel fondement scientifique, mais depuis une semaine je me sens moins seule. Savoir que d'autres gènes que les miens existent, cela crée en moi un nouvel instinct. Certes qui ne cicatrise pas la morsure, mais qui en atténue la douleur. Je jalouse toujours ces adolescences pour la vie qu'ils ont et dont j'ai été volontairement privée, mais parallèlement, leur existante m'humanise là où je ne l'étais plus et une force invisible me pousse à avoir l'intime conviction de déjà les aimer sans même avoir posé le regard sur eux. Ils sont ma famille. Celle de sang, et de cette certitude, je me sens prête à tout pour eux. Alors voir la montagne que représente Jamie, se dresser contre moi me frustre. Plus que ça, cela me mets à l'agonie.
