Chapitre 8, 2ème partie.

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~Lui~

Dans le silence, mon pied qui bat la mesure sur le sol carrelé de la salle d'interrogatoire est la seule source de bruit

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Dans le silence, mon pied qui bat la mesure sur le sol carrelé de la salle d'interrogatoire est la seule source de bruit. Déjà trente minutes que j'attends. Que nous attendons. À mes côtés, mon beau-père qui je le sens dans moins d'une dizaine de secondes risque de m'amputer la jambe, s'impatiente le dos raide sur sa chaise.

Je suis sur les nerfs. Nous le sommes tous les deux à vrai dire. Simplement, en omettant la longue attentante, notre source d'énervement est générée par des raisons bien différentes. J'ignore celle de mon beau-père, mais l'absence grandissante des inspecteurs n'est pas la seule cause du visage froissé qu'il affiche depuis que je l'ai retrouvé ici. Me concernant la mienne m'est bien particulière mais nullement inconnue : rousse et belle à en damner mais désagréablement têtue. À chacune de mes expirations je recrache comme un dragon, le feu qui crépite en moi. Il est chaud, incandescent même et il me dilate les narines comme si eau et vapeur venaient d'y jaillir comme un geyser. Je veille cependant à garder un air des plus neutre pour éviter les questions que risquerai de me poser Alister, s'il s'apercevait de mon irritation. Il ne m'apprécie guerre, à la limite du supportable, inutile qu'il apprenne que je me dispute avec sa fille. L'aubaine lui serait alors servit sur un plateau d'or brute lui donnant l'opportunité parfaite pour me l'enlever et la ramener à nouveau chez lui comme il l'exige dès qu'il en a l'occasion depuis que Salem est rentrée à la maison. Et comme elle même le souhaite depuis ce matin ! je grommelle intérieurement.

A bien y réfléchir, je crois que je deviens fou un peu plus chaque jour. Seulement, plus nos disputes sont accrues en intensité, moins j'ai envie de la voir fuir. Me fuir. Elle est à moi, et depuis mon retour je suis obsédé à l'idée de la revendiquer. Dès que j'en ai l'occasion, par n'importes quels moyens, tant qu'elle me hurle de m'appartenir. C'est l'effet Salem. Du moins celui qu'elle a sur moi.

Je regarde pour la millième fois les murs blancs de la pièce et me rends compte seulement maintenant qu'ils commencent légèrement à jaunir. Un piètre constat. Ce n'est pas lui qui accélérera l'arrivé des policiers, et me ramènera auprès de Salem...

Cazzo.

Je suis droit comme un piquet sur ma chaise et m'impatience sérieusement avec la furieuse envie de rentrer. PARKSON et TOAD me font perdre un temps que je n'ai même pas. Je regrette amèrement d'avoir laissé Salem seule à la maison et dès que mon regard croise celui bleuté de son père une culpabilité infondé m'assaille. Même avec la certitude de savoir que Cannelle veille sur elle, je ne suis pas tranquille. Je ressasse sans m'arrêter notre dispute et sens même à certains moments l'agacement remonter. Salem recommence à être cet électron libre qui virevolte au gré de ses humeurs changeantes que je ne parviens pas à contenir. Parfois j'ai l'impression qu'à force d'être assommée par des vérités trop douloureuses, trop lourdes, elle finit par sérieusement délirer et s'imagine un échappatoire onirique dans lequel les MAY répareraient les erreurs commises dans le passé. C'est seulement comme ça que j'arrive à m'expliquer son comportement ces derniers temps. Mais malheureusement elle se trompe et se braque dès que j'essaie de le lui faire comprendre.

Plus que Tout ( tome2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant