Chapitre 1

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~ Valerie ~

"Valerie, à table!" cria ma mère du bas des escaliers.

Je n'écoutai pas et continuais à parcourir rapidement du regard l'écran de mon ordinateur alors que mes doigts couraient sur le clavier. Mes yeux étaient brillants de larmes. J'étais entrain de transcrire la dernière scène, et je savais que mes followers allaient me détester pour cela. Cela devait être fait. C'est comment l'histoire allait se terminer, mais elle racontait aussi ma propre fin. 

"Lauren, tu ne peux pas me quitter," les yeux émeraudes d'Harry étaient remplis de larmes de cristal alors que son étreinte autour de la main de la fille malade se resserrait. 

"Ce n'est pas mon choix," répondit Lauren, ses propres gouttelettes d'eau roulant sur ses joues pâles. Elle réussit à lever sa main libre et à la poser sur la joue gauche d'Harry pour la caresser doucement avec son pouce. "Je serai toujours avec toi Harry," murmura t-elle, se battant pour garder les yeux ouverts. 

"Non," rétorqua Harry, fermant très fort les yeux alors que les larmes affluaient encore plus sur ses joues. "Non, Lauren, tu ne peux pas... Tu ne peux pas me quitter!" s'exclama t-il, sa voix se brisant au milieu de sa phrase. Il fixa tristement sa petite amie allongée sans défense sur le lit d'hôpital avant de se pencher et de presser sur son front un long et tendre baiser. "Je t'aime," dit-il, la gorge serré, "Pour toujours et à jamais."

Mais Lauren ne pouvait plus répondre. Le moniteur cardiaque affichait désormais une ligne continue, le long bip sonnant aux oreilles d'Harry comme un glas. Son grand amour était parti de ce monde, envoyé dans le ciel pour jouer avec le reste des anges. Son ange l'avait quitté, et il ne savait pas ce qu'il allait faire sans son sourire qui illuminait sa vie. Sans l'odeur de son parfum, la chaleur de son toucher et de ses baisers. Sans elle... Il sera toujours perdu et faible. Une moitié de lui était morte avec Lauren, et il savait qu'il ne retrouverait jamais cette moitié. 

"Valerie, maintenant!" hurla encore ma mère. 

"J'arrive!" répondis-je, une larme s'échappant de mes yeux. Je me forçai à cliquer sur le bouton de publication puis, après avoir pris une profonde inspiration en passant mes mains dans mes cheveux, je fermai mon ordinateur. Je reniflai, essuyant la larme solitaire qui perlait sur ma joue et restai assise là un instant. "Qu'est-ce qui ne va pas chez moi?" marmonnai-je. Je grognai et me levai de ma chaise roulante. 

Je descendis les escaliers après m'être regardée dans le miroir. J'étais toujours la fille dont les yeux devenaient tout bouffis et gonflés quand elle pleurait, mais pleurer n'avait pas été mon intention ce soir. Ecrire Half Of Me, ma fanfiction, était probablement l'une des plus émouvantes que je n'avais jamais faites. En plus de pleurer devant les clips vidéos occasionnels, les nombreuses chansons, ou juste pleurer de désespoir parce que je ne rencontrerai jamais les garçons qui ont sauvé ma vie.  Pleurer de tellement de manières que cela m'empêchait de juste penser au suicide, chose à laquelle j'avais fortement songé il y a quelques temps et que j'avais même essayé à cause de ma santé mentale. Ces derniers mois, je n'avais pas vécu les meilleurs jours de ma vie, et jugez moi ou non, ces garçons m'avaient aidé à chaque minute de cette douloureuse épreuve. La simplicité de leurs chansons, surtout Diana, avait été suffisante pour me pousser à me faire sortir de ce stupide hôpital. Ça avait été suffisant pour me faire me lever le matin avec un sourire sur mon visage, bien que ce que je ressentais au plus profond de mon être était tout sauf de la joie. 

Je me glissai à la place qui restait à table, soit en face de mes odieux frères jumeaux, et regardai fixement le pain de viande dans mon assiette. Je ne suis vraiment pas une grande mangeuse. Je sais, ce n'est pas très bon de se laisser mourir de faim, mais avec tous les commentaires des vieilles sorcières de mon école, je préfère plutôt souffrir que de leur donner ce qu'elles veulent. Ça n'a aucune importance. Elles ont tendance à bien m'observer pour trouver chaque petit détail qui me fait défaut et me le cracher à la figure comme de l'acide en riant et en faisant voler leurs fausses chevelures blondes dans leurs dos. La façon qu'elles avaient de rouler des hanches exprès pour attirer le regard des mecs me dégoûtait sincèrement. En particulier lorsqu'elles s'énervaient après avoir surpris l'un d'entre eux entrain de les mater. Peut-être que si vous portiez un peu plus de vêtements, vous n'auriez pas ce problème, vous ne croyez pas? 

Fangirl {Version française}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant