Fangirl {Version française}

Chapitre 16

~ Harry ~ 

Alors que je suivais Valerie en bas des escaliers pour aller dans la cuisine, le son de vives voix parvint à mes oreilles et me perça les tympans. Valerie se figea aussitôt sur place, les yeux écarquillés par la résonnance grondante de ces voix. Je la regardai avec les sourcils froncés, la confusion que je ressentais à cet instant se lisant sur mon visage, mais elle restait immobile. Juste au moment où j'allais lui demander ce qui n'allait pas, un verre éclata brusquement dans la cuisine. Valerie se tourna vers moi, semblant au bord des larmes. Je léchai mes lèvres, les plissant en une fine ligne alors que je me préparais à entrer sur l'horrible scène.

La main de Valerie trouva alors la mienne, entrelaçant nos doigts et les serrant fermement. Je souris tout de suite à cette initiative, car elle me faisait comprendre qu'elle s'habituait finalement à ma présence. Je me fichais de sa folie de fangirl, mais c'était agréable quand elle mettait tout ça de côté et me regardait comme si j'étais quelqu'un de normal. D'une façon ou d'une autre, elle parvenait à faire la balance entre les deux et cela me faisait seulement l'aimer encore plus. 

Valerie marcha donc lentement en direction de la clameur, moi à ses côtés et nous entrâmes ensemble dans la pièce qui en était la source. Ce que j'y vis me choqua. La dispute enflammée des parents de Valerie était devenue assez physique. Sa mère envoyait valser des assiettes sur son père pendant que les deux criaient sur l'un l'autre à en perdre la tête. 

Jeremy et Tommy se précipitèrent tout à coup vers nous et se jettèrent dans les bras de Valerie pour s'accrocher à elle, terrifiés. Leurs parents n'avaient même pas conscience que nous étions là à les regarder et ça me fit mal au coeur, sachant que leurs enfants les voyaient se comporter de manière aussi immature.

"T'es complètement tarée!" hurla son père en poussant la table hors de son chemin pour se diriger vers la porte d'entrée. "T'as besoin de te faire soigner!"

"Je veux que tu partes!" hurla aussi sa mère, les joues ruisselantes de larmes. "Pars et ne reviens jamais!"

Les narines de son père se dilatèrent alors qu'il tournait sur ses talons, continuant sa furieuse tempête droit sur nous. Nous nous écartâmes et je réalisais alors que des larmes dégringolaient le long des joues de Valerie, glissant en silence de ses yeux bruns dorés. Elle attrapa l'avant-bras de son père quand il passa près de nous, mais il la fusilla du regard, dégagea son bras de son emprise et rejoignit l'entrée. Ouvrant brutalement la porte, il la referma ensuite violemment derrière lui directement après avoir franchi le seuil.

"C'est pas possible," murmura la mère de Valerie d'une voix rauque en faisant courir ses mains dans ses cheveux. Elle leva finalement le regard vers ses enfants, puis vers moi, et ses larmes se firent plus nombreuses. "Je... je pense que vous devriez aller chez mamie ce s... soir les enfants," bredouilla t-elle, composant déjà le numéro sur son téléphone. "Allez f... faire vos va... valises."

Jeremy et Tommy hochèrent lentement la tête, puis se dépêchèrent de monter les escaliers. Valerie détacha sa main de la mienne, mordant sa lèvre infèrieure pour empêcher que plus de larmes s'écoulent et passa ses mains dans ses cheveux avant de se détourner de sa mère et de commencer à monter les escaliers. Evidemment, je la suivis, pas sûr de ce que je devais faire. Qui aurait pensé que tomber amoureux de quelqu'un amènerait un drame familial? Pas moi...

"Valerie, chérie, tout va bien?" lui demandai-je gentiment alors qu'elle cherchait sa valise. 

Mordillant sa lèvre inférieure, ses mains tremblantes commencèrent à défaire la fermeture éclair du sac mais elle s'immobilisa et secoua doucement la tête vers moi alors que des larmes revenaient à flot sur ses joues rouges. Je soupirai et ouvris mes bras. Elle se réfugia alors volontiers à l'intérieur. Son visage était enfoui dans ma poitrine et je pouvais sentir ses chaudes larmes tremper petit à petit mon t-shirt, mais ça m'importait peu, j'essayais plutôt de la calmer en caressant tendrement ses cheveux et murmurant doucement des "chut" à son oreille. Beaucoup trop de larmes avaient coulé aujourd''hui. Elle avait besoin d'une pause, et j'allais lui en donner une.