odeur de lys

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j'avais marché dans mon appartement aux tableaux de gouache et au parquet grinçant. j'avais marché car j'étais encore enfermé dans le souvenir en une matinée trop fraîche et douloureuse. même le soleil me fuyait maintenant mais suffisait de quelques stores pour lui tourner le dos. Rose t'étais mes joies et mes sourires puisque la douleur en ma poitrine s'acharne et me paralyse. il était 9h ce matin et mon visage était encore bleu.

jpourrais pleurer nos jours d'hiver quand la neige nous prenait le col
avant la belle fleur se demandait comment le monde pouvait tourner autour d'elle en un mécanisme qui lui échappait. comment chaque pantin de terre pouvait s'extraire de ces chaînes nocturnes : qui étranglaient et aveuglaient.  comment leurs cris de bois pouvait atteindre les cieux si la terre ne pouvait les entendre. comment ils se brisaient les bras et les os, en une lente agonie

et puis elle se dévisageait pour s'assurer qu'elle respirait encore. elle sautait sur les ponts elle visait la lune de son doigt au vernis noir. et dans un souffle elle m'avait murmuré à l'oreille que sa fleur préférée

C'était le lys

belle fleur des arts et des coeurs de tes pétales tu envoûtes qui saura humer ton odeur mais fleur de coeur sais tu que la rose paraît bien pâle quand tu prononces au revoir ?

belle fleur des arts et des coeurs la tête brune toi aussi le corps noir comme ton regard les mains grandes pour envelopper tout rassurer dans le froid hivernal. c'était le 21 décembre pas gelés mais gelés quand même dans la ville aux pavés blancs.

fleur de coeur ou Noah je sais pas trop t'as charmé la Rose d'un sourire de neige et des cigarettes que tu t'enfilais pour masquer ta peine ou te donner un style qui sait. jte connaissais pas bien mais je connaissais ton succès avec les filles t'aimais bien les taquiner les taquiner un peu trop des fois. mais au fond t'avais tes propres merdes Noah alors mêlées aux nôtres ça changeait pas. rien à changé quand t'es arrivé Noah mais tout à changé quand t'a dit au revoir.

fleur des arts tu fanes qui saura percer ton regard. et belle rose perdue dans la rue si tard, empoignant son sac regardant la lune, la priant d'oublier.

De tout oublier

les roses meurent le soirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant