les roses meurent le soir

sous la ville et ses fleurs blanches

j'avais l'intense colère du monde en mon corps presque paralysé de mots et de gestes le front chaud les yeux rouges
les lèvres bleues.

- Élias j'en ai plus pour longtemps j'ai mal au souffle tu sais

- Oui mais enfin, Rose, Rose, rien ne va simplement

on était sortis sur l'ancienne ville. tout bourdonnait dans ma tête et  j'avais l'envie de m'envoler vers les cieux jaunes ou faire le saut de l'ange pour m'écraser pitoyable, ivre d'amour déchiré
avec Lotus on a tellement marché qu'on savait plus ou on allait, lui le teint blanc moi les yeux rouge haine. j'avais cette profonde ranceur envers la vie et ses maladies, envers ces bouts d'énergies qui forment un corps, disloqué ou méconnaissable. plus d'eau et les os s'acharnent. même les larmes n'iriguaient plus les coeurs des âmes délirantes d'espoirs vains. combien j'avais enfoncé dans ma chair pâle ignorant de douleur souhaitant l'oubli au malheur. combien j'avais hurlé tant que la voix me parvenait encore, mon impuissance et mon égoïsme. 

comme d'un souvenir incontrôlé et regrettable.

" - Liam pourquoi jl'ai abandonnée ?

- On l'a tous laissée face à la mort on avait la frousse on est des tapettes ctout. On la méritait pas

- Tsais qu'elle me contait ses jours Liam, elle me chantait ses nuits et ses douleurs. Elle comptait ses jours aussi Liam, ceux qui la séparaient encore de nos coeurs.

- Et ils l'ont laissée dans cte chambre blanche

- Au plafond d'étoiles et de roses mourantes "

on a crié ensemble à l'Humanité inutile, dénuée de moyens face à la mort. on a crié ensemble notre rage nocturne et moi Rose je suis fatigué de chercher ton regard. dans l'immensité du ciel brumeux qui se confond avec la fumée de la clope de Lotus.

N'empêche je crois bien que Lotus il l'aimait d'amour Rose.