Yann passa sa main gauche dans ses cheveux et soupira. Accoudé contre la barrière de son petit balcon, il tenait une clope de sa main droite, entre son index et son majeur. Il faisait frais, presque froid. Après tout, le mois d'avril n'était pas réputé pour être le plus chaud de l'année, encore moins au beau milieu de la nuit. Il était pourtant là, en caleçon, à fumer une clope dans le noir. Il ne pouvait pas voir les étoiles à cause des lumières de la ville et de la pollution de Paris, mais il les imaginait dans le ciel d'encre. Invisibles, mais pourtant bien là. Il tira une latte de sa cigarette. Il n'arrivait pas à trouver le sommeil, une fois de plus. Une personne venait constamment le troubler. Il pensait tout le temps à lui, des tonnes de questions lui vrillant l'esprit. Et une en particulier résonnait dans son crâne : et maintenant, qu'allait-il se passer ?
Martin l'avait embrassé. Et lui, comme un con, il l'avait repoussé après quelques secondes d'incompréhension où il n'avait pas bougé ; son cerveau était comme gelé. Il prit une autre taffe, puis posa sa tête sur ses avant-bras, les appuyant un peu plus sur la barrière métallique et glacée du balcon. Ils s'étaient regardés un petit moment, et Yann avait pu voir le regard déçu de Martin, ses sourcils s'affaissant de plus en plus, ses lèvres se joignant pour finalement se pincer de regret. C'était la deuxième fois qu'il essuyait un refus assez dur de la part de son patron, qui, lui, eut un déclic face à son expression. Ses yeux étaient emplis d'une tristesse soudaine, mais également d'un amour débordant. Il avait mis ses sentiments à nu, montrant à Yann ce qu'il éprouvait depuis un bon moment, sans réellement se l'avouer à lui-même. Le présentateur ne savait pas pourquoi il l'avait repoussé, surtout que c'était lui qui l'avait provoqué ; timidement certes, mais il s'était rapproché physiquement de lui. En plus, il devait bien l'avouer, il attendait cela depuis bien longtemps. Il ferma les yeux et eut un rire nerveux, seul, sur sa minuscule terrasse en béton brut. Il avait autre chose à s'avouer ; il était complètement fou de Martin. Il l'aimait tellement que plus rien ne comptait à part lui. Lorsqu'ils étaient tous les deux dans le bureau à ce moment-là, alors que le regard du plus jeune était fixé sur le sol honteux, il s'était doucement rapproché de lui, et avait posé sa main sur sa joue. Il l'avait fait glisser le long de mâchoire pour doucement lui prendre le menton. Martin avait relevé la tête et avait vu son visage se rapprocher tout doucement avec un léger sourire. Son patron l'avait embrassé très tendrement, posant délicatement ses lèvres sur les siennes, comme s'il avait peur de le heurter.
Yann finit sa clope et la jeta au loin. Elle atterrit sur la route, formant une petite lumière rouge qui s'éteignit lentement sur le macadam. Il rentra lentement dans sa chambre, fermant doucement la porte-fenêtre derrière lui, puis tira le rideau. Sa lampe de chevet était allumée, éclairant faiblement la pièce. Il resta debout devant son lit, observant Martin qui dormait. Yann esquissa un sourire ; ils avaient fait l'amour. Ils l'avaient fait une fois, puis deux, et une troisième fois encore. Sensuellement dans l'open space, intensément dans sa voiture et amoureusement dans son lit. Et maintenant, son amant dormait paisiblement. Ses lèvres roses étaient entrouvertes et laissaient passer son souffle tranquille. Son visage était apaisé, ses sourcils détendus et ses yeux clos avec légèreté. Avant de le rejoindre dans son sommeil, Yann posa son paquet de clope sur la table de nuit, ainsi que le Zippo en acier brut qu'il lui avait offert. Le présentateur repensa au moment où Martin avait allumé sa clope lors de leur appel vidéo. Son sang n'avait fait qu'un tour lorsqu'il avait vu l'objet dans les mains du plus jeune. Il n'avait fait qu'une petite remarque, rien de plus, et Martin l'avait fixé intensément, comme si son cerveau avait arrêté de fonctionner. Il ne lui avait jamais demandé de confirmer, mais ils n'avaient pas besoin des mots pour se comprendre. Ils le savaient tout les deux et c'était le principal. Il rit doucement en se souvenant du silence de Clément quand Yann l'avait appelé pour le prévenir de l'arrivée d'un colis dans leur hôtel à New-York ; il lui avait ensuite demandé pourquoi avec une incompréhension innocente. Il lui avait répondu simplement répondu « Parce qu'il me manque ». Clément n'avait pas posé plus de question et avait simplement accepté de cacher le cadeau comme lui avait demandé son patron.
Yann s'installa le plus lentement du monde aux côtés de Martin, essayant de ne pas le réveiller, et heureusement pour lui, il devait avoir le sommeil lourd. Il remonta le drap qui était jusqu'à présent négligemment posé sur la chute des reins de son amant, couvrant à peine sa nudité. Etant couché près de lui, il l'observa un instant avant de passer sa main dans ses cheveux épais, puis la fit glisser le long de sa tempe, de sa joue et de sa mâchoire. Martin sourit dans son sommeil et enroula sa jambe dans entre celles de Yann. Ce dernier rit doucement et éteignit la lampe de chevet. Il décida d'arrêter de se prendre la tête. Cela ne servait à rien de complexifier leur relation. Il verrait bien ce qu'il se passera. Pour le moment, ils étaient là, tous les deux, chez lui, et ils s'aimaient. La seule chose dont Yann était sûre était son amour pour lui, amour qui ne le quitterait certainement jamais. Il déposa sa main sur la hanche de Martin avant de fermer les yeux. Il pouvait dormir tranquille.
La réponse à ses questions était endormie à ses côtés.
voici donc la dernière partie de cette fiction, j'espère qu'elle vous aura plu! j'ai voulu conclure avec un peu de fluff haha la guimauve, ça ne fait de mal à personne ;)
en tout cas, je voulais vous remercier pour ces plus de 2k vues, c'est juste pouahhh incroyable!! 130 petites étoiles, et pas mal de commentaires, franchement, merci beaucoup, beaucoup, beaucoup! ♥ cette fiction, c'est aussi 30 pages word et 15.534 mots mine de rien! (merci à moi franchement)
n'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de cette dernière partie, de ce que vous avez pensé de la fiction en général! (surtout si vous la lisez alors qu'elle est terminée haha)
je resterai active sur ce compte mais je ne sais pas si je posterai encore du bartheill, en tout cas je suis en train d'écrire autre chose, qui n'est pas sur le même ship, et qui n'est pas sur quotidien... mais si vous êtes curieux/curieuses, n'hésitez pas à me suivre quand même, ça pourra peut-être vous faire découvrir d'autres horizons :)
eh bien, je crois que c'est bon, je n'ai plus rien à dire, à part, encore une fois, merci à vous et à bientôt! :)
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La minuscule terrasse en béton brut
Fanfic"Le cameraman lui fit le décompte du bout des doigts, et Martin s'efforça de montrer une joie feinte sur son visage. La voix de son patron résonna dans ses oreilles, et, fixant la caméra en sachant que Yann le voyait en ce moment même, il sourit de...