Chapitre 1

879 39 0
                                    

Quand on ne sait pas ce que ça fait de perdre quelqu'un, on ne peut pas s'imaginer la douleur que l'on pourra ressentir si jamais cela arrive. Moi, je peux vous le dire, perdre un être cher est une souffrance si énorme qu'on ne sait jamais si on pourra s'en remettre un jour, passer à autre chose. C'est comme si toute notre vie s'écroulait en une demi-seconde ; l'instant d'avant, tout allais bien, et l'instant d'après n'est qu'une réalité horrible qu'on ne réalise pas. Perdre quelqu'un nous fait presque pourrir de l'intérieur ; on ne bouge plus, on ne mange plus, on ne s'amuse plus, on ne fait que se remémorer des événements passés. On pensait avoir nos repères, se connaître par cœur et on se rend compte que l'on ignore tout, on ne sait plus qui on est ou bien ce qu'on doit faire parce qu'une partie de nous s'est envolée avec cette personne et à partir du moment où elle est partie, on ne peut plus la récupérer, définitivement. Mais à votre avis, que pense cette personne que vous avez perdu ? Que pense-t-elle en vous voyant agir comme cela ? Elle voudrait sûrement que vous vous bougiez et que vous arrêtiez de pourrir telle une pomme laissée à l'abandon.

Et c'est bien ce que je compte faire, j'arrête de pourrir et j'avance pour ne pas le décevoir. Je fais face à mes démons, car il vaut mieux leur faire face que leur donner la satisfaction d'avoir gagné, ils ne doivent jamais vous gagner, c'est la règle primordiale. Je ne sais pas vous, mais moi, je préfère que cet être cher qui est au ciel me voit comme une battante, plutôt que comme une âme perdue. C'est humain de chercher à recevoir de la reconnaissance de la part de quelqu'un, même si cette personne n'est plus là.

Quand Caleb est mort, il y a maintenant 6 mois, je ne pensais jamais pouvoir me relever de ce coup de massue qui venait de me tomber sur la tête, mais nous voilà face à cette maison qui paraît tellement normal, comme si une petite famille américaine de Cleveland y habitait en toute joie et sérénité. Mais cette maison est un paradoxe, car elle renferme quelque chose de très sombre, lugubre et remplis de danger. Cette maison renferme un des plus grands groupes de bikers de Cleveland et Caleb en faisait parti.

Depuis notre enfance, on a toujours adoré les motos, c'était notre passion commune. Avant d'avoir l'âge de pouvoir monter sur une moto, on restait tous les deux dans le garage et pendant des heures, on s'amusait à en réparer ou bien à en décorer. Et quand il a eu sa première moto-cross, il devait avoir 15 ans et moi 10, et même si j'étais trop jeune, il m'emmenait avec lui dans de longues balades. J'adorais la sensation d'être avec lui sur cette moto, de sentir la légèreté du vent dans mes cheveux blonds et les paysages tous plus magnifiques que les autres qui défilaient sous nos yeux. Par la suite, à ses 18 ans, il a reçu une vraie moto, la plus belle de toutes et nos balades continuaient, mais elles se sont brusquement arrêtées il y a 6 mois. J'avais beau avoir eu mes 18 ans, il y maintenant 2 ans, mais ma mère ne voulait pas que je me lance dans une activité dangereuse comme celle-ci. " Ce n'est pas une activité pour les filles, Freya. " M'avait-elle dit. Mais, une passion, c'est une passion, on ne peut pas s'empêcher de la pratiquer, alors je faisais des balades en douce avec Caleb, mais je n'ai jamais vraiment pu pratiquer ma passion comme Caleb le faisait.

Revenons à cette maison, celle des Bloody Souls, ce paradoxe comme je l'ai dit précédemment. Si je suis là aujourd'hui, c'est parce que je veux vivre de ma passion et suivre les traces de Caleb en faisant parti de ce groupe de bikers, ce crew. Je n'ai appris qu'à sa mort qu'il faisait parti de ce genre de club, je pensais juste qu'il faisait de la moto de temps en temps, mais j'avais tord. Je ne sais pas pourquoi il ne me l'a jamais dit, et malheureusement, je ne le saurai jamais. Je dois être devant cette maison depuis bientôt 20 minutes, mais je ne trouve pas la force de frapper à la porte. Ils sont réputés pour être très dangereux et ma mère m'a toujours mise en garde sur ce genre de club. Freya, tu le fais pour lui. Ma main se charge de frapper à cette porte gigantesque. Le temps que quelqu'un vienne l'ouvrir me semble être une éternité due au stress de me retrouver ici.

WeaknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant