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(Version 2.0 réécrite)


Zefi m'évita d'un saut précipité et surpris tandis que je roulais au sol. Il se mit face à moi, complètement perdu par ma réaction que je ne comprenais pas plus que lui. Mais ma capacité de réflexion était emmêlée dans une rage froide qui la neutralisait presque entièrement.

Un saut puissant me propulsa vers le plafond, où je saisis le lustre d'une main ferme avant de m'y hisser. Zefi me regardait attentivement, jambes semi-fléchies, comme s'il cherchait à savoir pourquoi est-ce que je devenais aussi étrange.

Je profitai du fait qu'il était dans ses pensées pour sauter de mon perchoir et atterrir en plein sur ses épaules pour le faire tomber au sol. Malgré l'entraînement du jour, j'avais toujours une bonne énergie, qui se renouvelait très vite lors de courts moments de repos.

J'étais assise à califourchon sur lui, les mains serrées sur ses poignets, et il tentait de me faire basculer, sans succès. Mes crocs dévoilés luisaient, tout comme mes yeux, illuminés d'une intense lueur rougeâtre. Zefi tenta de me raisonner.

— Anastasia ! Reprends-toi ! Ce n'est pas toi !

Mais mes oreilles semblaient bouchées. Ses paroles étaient assourdies, si bien que ne parvenaient à mon cerveau que des sons dissonants et dépourvus de sens.

Je lâchai un de ses poignets pour griffer son visage de mes ongles allongés, mais il fut plus rapide et me frappa le crâne d'un coup vif et puissant. Sonnée, je tombai sur le côté, le laissant par la même occasion se relever. Mais il m'immobilisa aussitôt et je ne pus que siffler entre mes crocs. Mes bras tentaient de bouger, mais il était à présent en pleine possession de ses moyens. L'effet de surprise était passé.

— Anastasia. Tu vas écouter ma voix, dit-il.

Il plongea son regard dans le mien, où ne se mêlaient que fureur et peur.

— Peux... pas... réussis-je à lâcher dans un sursaut de conscience.

Puis la colère revint et je me mis à hurler.

— Lâche-moi sale vampire de basse classe ! Lâche-moi ! C'est un ordre !

Mais Zefi resta de marbre et articula lentement :

— Qui es-tu ?

— Anastasia, voyons, ricanai-je.

Il secoua la tête.

— Non, qui es-tu ?

— Très fin le mioche... Soit. Je suis la part Dark de sa nature. J'ai essayé de l'influencer depuis sa transformation mais elle est très douée pour maîtriser ses nerfs, ricanai-je.

— Retourne dans sa tête, ou je ne sais pas où tu étais avant, et restes-y ! cria Zefi en plaçant ses mains sur ma gorge.

Je ris franchement, puis lui dis :

— Même si je pars, je serai toujours là. Je suis sa colère... Sa rage... Ses sentiments les plus forts me servent d'ancrage. À moins qu'Anastasia ne devienne un brocoli dénué de sentiments, je serai toujours à l'affût.

Et je me remis à rire comme une démente. Zefi crispa la mâchoire. Alors il commença à serrer ma gorge entre ses doigts.

Je commençai à suffoquer.

— Pour... quoi... fais-tu... ça ?... hoquetai-je.

— Si tu veux vivre, tu vas rendre le corps à Anastasia.

— Tu... peux... rêver. Jamais...

Je toussai violemment tout en bougeant énergiquement pour me dégager.

Sombre Espoir [FINIE, CORRIGÉE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant